« L’amour à quatre à la Maison Blanche. | Accueil | Cui-cui… c’est cuit ! »

Le pouvoir par l’épate !

Le pire des avatars de l’économie mondialisée aujourd’hui gît dans la contradiction de l’être humain attaché à un travail, souvent contre son gré, parce qu’il ne rencontre aucune possibilité de travailler à ce qu’il souhaite, et l’estime marchande de sa personne qu’ont ses employeurs.
Avant de recourir à tout discours moralisateur, en préliminaire de tout le reste, les économistes devraient savoir que le travail ne peut être considéré comme une marchandise.
Parce que derrière ce mot, il y a un être humain souvent malheureux dans une tâche qu’il ne souhaitait pas faire et qu’il pratique par nécessité. Parfois, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il finit par accepter cette servitude qui le sauve de la misère et de la déchéance.
Ceci est le sort de la majorité des travailleurs. Or, tout l’effort médiatique et politique est prodigué sans retenue pour nous affirmer le contraire, donnant en exemples quelques belles réussites, réelles ou fabuleuses, d’une vie professionnelle accomplie et épanouie.
Ce n’est pas ce qu’on attend des discours du pouvoir.
On attend une vérité qui n’est pas bonne à entendre de cette droite libérale qui poursuit une démarche qui ne pourra aboutir qu’à de grandes catastrophes, à commencer par l’échec même du libéralisme non seulement du point vue humain, mais encore écologiste par appauvrissement général de la nature.
On peut à juste titre s’effrayer de la pauvreté des discours des membres MR – les seuls francophones parlant, plus ou moins, un français correct au sein de ce gouvernement – philosophiquement et moralement nuls !
Car, les bougres n’ont jamais eu l’once d’un questionnement profond sur l’avenir. Ils se contentent de discours superficiels et rassurants qui surprendraient les foules, si elles n’étaient pas assoupies depuis longtemps.
Même les prétendus philosophes, comme Richard Miller, ont des dégueulis remontés de leurs estomacs, plutôt que l'amorce d’une réflexion de leurs cervelles.
Qu’il ait été esclave de la Rome Antique ou moderne tâcheron, sous les énormes hangars d’Arcelor-Mittal, aux lambris des palaces qu’astiquent les domestiques, tout être humain considère le travail comme une peine.
Tout gain de productivité qui passe par lui que ce soit par l’ergonomie ou l’amélioration des approvisionnements de la matière première est d’abord un surcroît d’efforts, un stress supplémentaire ou les deux facteurs réunis, qu’il s’agisse d’un emploi de bureau ou d’un boulot de lampiste sur des voies du chemin de fer.
Il est étrange que la compréhension du drame des gens ne soit en rien perceptible dans la société belge, ni même européenne.
Il faut savoir que les multinationales assimilent l’homme à une donnée mécanique, pour mesurer l’écart entre ce que devrait être une société à visage humain et celle que nous construit Charles Michel et ses pitres complices.

1deja2.jpg

Voilà plus de vingt ans que Pierre Bourdieu a crié casse-cou. Depuis tout s’est aggravé. Nos élites balbutient des conneries, aussitôt applaudies et amplifiées dans les médias qu’ils trimballent partout dans leur « mission ».
Alain Deneault (1) est parmi ceux qui ont relevé le flambeau, estimant que l’acte électoral, assimilé à un geste d’analphabète, ne nous débarrassera pas de l’engeance souveraine actuelle.
J’admire ceux qui ne baissent pas les bras : les vrais partis de gauche qui défendent les valeurs dont l’élite se moque. C’est encore ce qu’il y a de plus atroce, savoir que les tenants majoritaires de l’économie entraineront dans leur désastre, ceux qui ne voulaient pas finir de la sorte et qui se battent encore dans l’espoir, de plus en plus chimérique, de pouvoir redresser les choses.
Les contemplateurs du système vont dire que les gens de mon espèce rabâchent, que voilà longtemps que ce genre de discours ne passe plus.
Rien n’est plus vrai. Est-ce une raison d’abandonner la partie et de s’écrier « tant pis, crevons avec les jouisseurs de toute espèce ».
Vaut-il mieux s’aplatir devant « l’inéluctable » et attendre avec des « je vous l’avais bien dit » ce qui sera notre lot demain ou témoigner de sa différence jusqu’au bout !
Il ne faut pas être grand clerc, lorsque nous serons au pied du mur, pour imaginer que ce seront les athlètes du verbe libéral qui tiendront la dragée haute aux masses désespérées !
----
1. Alain Deneault « Faire l’économie de la haine ».

Poster un commentaire