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À fendre le cœur !

Ça s’est passé en France, mais cela aurait pu se passer « près de chez vous ».
Voilà le genre de fait-divers qu’on peut lire rarement dans la grande presse, très rarement dans la presse régionale.
Dans le genre info racoleuse, on mentionne des choses étonnantes : un Américain de Houston de 450 kg, on a dû abattre un mur pour le sortir de sa chambre ; le classique mouton à cinq pattes en Inde ; un trapéziste chinois rate sa voltige, tombe dans la foule et tue deux spectateurs d’un cirque d’Afrique du Sud ; dans le genre hallucinant, le récent show de l’eurovision enthousiasme les foules, etc.
Ce fait-divers trouvé dans la Voix du Nord, parce qu’il a lieu à Valenciennes, est, faut-il le préciser, un drame de la misère. Bienvenue chez les Chti !
La misère, c’est contreproductif. Ce qui est curieux, on évite d’en parler. Le sujet est glissant, puissamment rébarbatif. Le lecteur populaire préfère éviter ce genre de lecture. On le comprend un peu. Cela lui rappellerait sans doute quelques moments tragiques de son existence, une histoire de famille, qui sait, mais surtout l’angoissante question du lendemain, avec les si. Si je perdais mon boulot, si je devenais invalide, si un des miens chopait une maladie qu’on ne pourrait soigner qu’à coups de centaines de milliers d’euros i
Cette angoisse en cache une autre, celle-là plus politique et qui commence « avec le genre de gouvernement qu’on a… », puis tout de suite après, « avec cette économie qui n’est pas faite pour nous, mais bien pour les riches… ».
Enfin pour certains, le petit remord de conscience qui vient après coup « si on est mal barré, c’est un peu de ma faute… depuis qu’on dit que les décisions sont prises par les citoyens, je ne me suis jamais intéressé à rien, etc. ».
Mais enfin, est-ce qu’il va nous dire ? Est-ce que ça nous concerne vraiment ?
Les grands malheurs des uns ne font peut-être pas le désespoir des autres.
Certaines dérélictions ne sont que des mises en scène ! L’empathie ne se commande pas. Il faut qu’un courant passe, en un mot, que le malheur soit sympathique.
Comme si le malheur ne pouvait pas arrêter de faire la gueule, en faisant perdre des clients aux journaux !
Certes la famine tue des enfants, les grandes catastrophes naturelles, les guerres aveugles, l’imbécillité des religions tueuses d’incroyants et même de croyants…
Comme a écrit Guitry dans « Ballade en si bémol », on ne peut pas passer sa vie à se foutre à l’eau.

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De la voix du Nord. (France)
C'est un drame de la pauvreté et de la lenteur administrative que rapporte le quotidien local La Voix du Nord. Une femme de 55 ans a dû passer six jours avec le cadavre de son mari en train de se décomposer dans son logement, faute d'avoir des moyens pour organiser des funérailles. Les faits se déroulent à Valenciennes dans le Nord.
« Vendredi 9 mars, Marc Lecompte décède. Son épouse, Thérèse, n'a pas les moyens de s'offrir les services d'une entreprise de pompes funèbres. Elle se rend donc à la mairie pour solliciter une prise en charge par la municipalité.
« Légalement, la mairie doit effectivement organiser une inhumation quand les proches n'ont pas les moyens. Mais la loi prévoit aussi que la commune peut d'abord vérifier par une enquête si le défunt n'a pas de famille pouvant prendre en charge cette dépense. Une démarche qui a pris six jours dans le cas de Marc Lecompte avant que les choses ne s'accélèrent enfin.
« Ce sera finalement une voisine habitant le même immeuble qui donnera l'alerte en se plaignant des odeurs envahissant les parties communes du bâtiment.
« Les pompes funèbres interviendront pour lever le corps qui sera enterré dans une fosse pleine terre (sans cercueil) du cimetière Saint-Jean. La municipalité a cédé gratuitement la concession pour une durée de cinq ans à la veuve.
« Interrogée par le journal local, la malheureuse épouse a expliqué qu'elle était en train d'économiser pour offrir à son défunt époux un enterrement correct. »
Qu’est-ce qu’on peut écrire après ça ?
Rien…
Ou alors, le dernier rapport d’Oxfam sur les profits du CAC40 !

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