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Claire Nouvian.

Bloom, quand notre cœur fait Bloom… ce n’est pas du Charles Trenet, c’est du Claire Nouvian et cette femme nous réconcilie avec la terre, mais nous fâche avec nos élites politiques.
Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom, a reçu le prix Goldman pour l’environnement, considéré comme le Nobel de l’écologie, pour sa bataille contre la pêche destructrice.
Cette femme illustre à merveille mes propos sur la véritable élite qu’on voit rarement dans les médias – et lorsqu’elle apparaît, tout de suite on la reconnaît.
Si elle s’est focalisée sur la protection des océans et la défense de la faune marine, son combat rejoint ceux qui sont fondés de croire que la planète est actuellement en de mauvaises mains.
Dimanche, sur France 5, on a eu une petite idée de ce que pourrait être la télévision et comme le niveau pourrait en devenir élevé, avec les consciences et les esprits éclairés qui ne sont pas anesthésiés par la soupe intellectuelle du commercial et de la politique associés.
Encore un mot du parcours de cette femme exceptionnelle. Et comme Richard III est plutôt avare de louanges, c’est peu dire comme elle m’a impressionné.
Défenseure des océans et des équilibres socio-économiques qui en dépendent, son implication avec une ONG dans le Grenelle de la mer a conduit à des avancées notables pour la conservation du milieu marin.
Mais elle est bien plus que cela.
Claire Nouvian ne s’en laisse pas conter. Son combat est plus large. Il est humaniste !
Elle parle avec un discernement de tout ce qui touche à notre avenir, sans jamais élever la voix, habitée d’une rectitude de pensée qui force le respect.
Son argument est tellement vrai et puissant qu’il en devient implacable. Voilà sans doute pourquoi nos illusionnistes la redoutent.
Ce qui immédiatement pose les questions essentielles sur le devenir de nos habitudes productivistes criminelles – nos hommes politiques en tête. Ceux-ci nous vendent comme éternelles les « qualités » de l’économie libérale, malgré les ravages et les disparitions d’espèces que nos scientifiques énumèrent tous les jours.
Le discours officiel de la Belgique et de l’Europe est une honte.
Les décideurs poursuivent le commerce des pesticides jouant le profit contre la santé. Les premiers effets tiennent à la destruction des abeilles, agents pollinisateurs essentiels des arbres et des plantes qui nous nourrissent. Les holdings raclent les fonds de tiroir épuisant les sols, massacrant les espèces sauvages, détruisant les forêts, un peu à la manière de Cro-Magnon, auteur des premières extinctions d’espèces rivales.
Comme quoi, ceux qui pensent que l’économie libérale est un progrès…

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Les mesures contre le réchauffement climatique sont insuffisantes. Les USA en se donnant un président comme Trump poursuivent sans vergogne une politique néfaste de prédateur à l’ensemble de la planète. Nos politiques sont à plat ventre devant le spectacle d’une Amérique triomphante grâce à son armée la plus puissante au monde, se mêlant de limiter les armements des autres sans prétendre diminuer les siens.
Que faisons-nous ? Nous courons derrière ce pays pour en épouser les mœurs et les formes commerciales les plus en pointe de son économie.
Notre vassalité est on ne peut plus criminelle, puisque cette complicité renforce les USA dans ses prédations.
L’Europe qui devrait tirer des conclusions alarmantes sur l’avenir du continent et de la planète se conduit exactement à l’image du fallacieux Charles Michel.
Ces gens sont des irresponsables et des criminels. La politique à courte vue perpétue l’effarante volonté de poursuivre jusqu’au bout des exploitations des sols, des eaux, de l’air.
Même Macron en faisant la leçon à Trump, lorsqu’il dit qu’il n’y a pas de plan B pour la planète, de retour en France, poursuit par sa passivité le processus de décomposition de ce qui a toujours fait un milieu naturel nécessaire à l’homme, dans son propre pays.
Tout ça pour quoi, pour quel résultat ? Des millions de pauvres, des milliards de pauvres pourrait-on dire, quelques centaines de millions de gens qui s’en tirent, encore un autre paquet équivalent, mieux lotis et qui gaspillent carrément, polluent à tout va et s’en délectent comme étant un signe extérieur de richesse et enfin, ultime honte accablant l’humanité toute entière, quelques milliers de milliardaires, hyper destructeurs, inépuisables demandeurs du toujours plus et véritable plaie de l’humanité.
Et pour quel résultat ? Si encore ces destructions l’avaient été de bonne foi, pour nourrir tout le monde, erreur sans doute, mais compréhensible. Eh bien ! même pas, le monde n’a jamais été autant ravagé par la famine,la haine, l’envie et le goût du sang !
Il est temps de nommer les choses par leurs noms et désigner ceux qui prennent leurs gesticulations pour des actions.
Claire Nouvian, merci. Les choses se sont dégradées. Il devient difficile, sinon impossible, de rattraper les choses avant le clap de fin. Mais au moins, vous aurez essayé. Et c’est déjà beaucoup.
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1. Claire Nouvian a écrit deux documentaires primés (ARTE), fonde l'association BLOOM et publie en 2006 le livre Abysses (éditions Fayard), traduit en 10 langues et plusieurs fois primé. En 2007, elle monte l’exposition Abysses au Muséum national d'histoire naturelle, présentant une grande variété d'animaux abyssaux. L’exposition dont elle est commissaire voyage aujourd’hui dans plusieurs pays.

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