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À propos de rien…

En réalité, le parler « vrai » de Macron à propos du pognon dingue distribué en vain pour sortir les pauvres de la pauvreté et répandu de façon aléatoire, sans discernement, voire inutilement, se retrouve dans la politique belge de Charles Michel sur le même raisonnement « les aides sociales doivent être mieux distribuées, les allocations de chômage doivent aller aux vrais chômeurs, ainsi que les autres redistributions de l’argent des Belges en pensions et indemnités de maladie ».
En gros, c’est le crédo de notre gouvernement, identique à celui d’à côté. Ils ne se connaissent pas bien, mais ils s’apprécient puisqu’ils ont la même politique à propos de rien… C’est fou comme ils sont méticuleux sur ce qu’ils maîtrisent parfaitement, surtout que c’est avec notre argent. L’argent des riches, c’est-à-dire les autres, là ils ne maîtrisent plus. On dirait que depuis que ce n’est plus le nôtre, que c’est devenu celui des riches, il leur échappe complètement. Michel y est donc d’une grande prudence. En vertu du ruissellement, Junior attend qu’il pleuve, pour mouiller tout le monde.
Cette façon libérale de voir les problèmes de société s’appuie sur la peur de déclassement des classes moyennes, surtout cristallisée dans la catégorie des petits commerçants en difficulté ou en instance de faire faillite. Fragilisée par un système qui les broie, cette classe moyenne ne comprend rien à ce qui lui arrive et tombe dans le panneau de l’extrémisme de droite, contre tout ce qui coûte de l’argent à l’État : l’immigration, le chômage, les allocations maladies, etc.
Au lieu de s’en prendre au basculement de l’économie vers une mondialisation dont ils ont tout à redouter et d’accuser ce gouvernement de travailler à leur malheur, ils pensent que la responsabilité en incombe à ceux qui en ont été les victimes bien avant eux !
Cette démarche renvoie à un rejet de "l'autre", accusé de tous les maux dont ils sont les vaches à lait. Par la propagande des libéraux et de la presse qui les identifient comme les piliers de notre économie, les classes moyennes de par leur proximité avec la population sont parvenues à infuser cette peur dans la clientèle, ce qui fait bien l’affaire de Charles Michel. Cette peur trouve ses racines dans notre crise identitaire, doublement redoutable, avec la peur des étranger et une sensibilité différente des Flamands. La croyance que c’est le chômeur qui fait la crise et non la crise qui fait le chômeur est tellement dans les esprits que le MR n’exclut pas de devenir le premier parti de Wallonie !
Cette manière de voir, à l’avantage pour la droite de se faire oublier, en qualité d’actionnaire principal responsable de l’état d’un pays dégradé par son économie sauvage. Elle a l'avantage d’envoyer la balle dans le camp adverse.
Avec l’approche purement gestionnaire de la N-VA de la dépense sociale, on ne parle plus que de ce qu’elle "nous" coûte. On laisse pour secondaire, ce qu’elle nous a évité de conflits de la misère, dont on regrette qu’ils n’aient pas lieu afin de pouvoir justifier les restrictions à coups de grenades lacrymogène, à seule fin de stigmatiser les violences, propices à l’amalgame avec l’arme absolue qui est la dénonciation des immigrés dans les syndicats.
Tous les discours de Charles Michel se font du point de vue du riche contribuable qui se sent dépouillé des « fruits de son travail » !

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Tout naturellement, de par l’abaissement de la pensée humaniste, le débat se focalise sur les méritants et ceux qui ne méritent pas des aides. On a compris que pour Charles Michel, rendre l'aide plus efficace consiste à en réduire financièrement l’accès à bon nombre. On fera les titres des journaux et on poursuivra avec toute la rigueur de la loi, le malheureux qui aura perçu « indûment » des sommes souvent dérisoires, mais qu’on mettra à récupérer avec l’acharnement que l’on n’a pas pour faire rendre gorge à Armand De Decker ou Serge Kubla.
Ceux qui s’insurgent dans l’opposition seront traités d’irresponsables qui jetteraient l’argent du contribuable par les fenêtres, s’ils étaient aux affaires.
Quant à l’accueil des immigrants, la N-VA aide dans les deux langues à bétonner une opinion hostile à l’ouverture aux détresses surtout venant de l’autre côté de la Méditerranée. Charles Michel lui emboîte le pas et se fait le propagandiste de De Wever avec la conviction que les voix qu’il fait gagner à De Wever et Francken sont flamandes, donc n’ont aucune incidence sur son électorat, plus nuancé.
Il est facile de faire passer les émigrants d'Afrique et du Moyen-Orient comme une nuée de sauterelles s'abattant sur un Eldorado, en les comparant à l’exode de millions d’Européens qui constituèrent les États-Unis au XIXme siècle, massacrant les Indiens. Nous serions pour la droite les nouveaux Indiens, encombrant leur nouveau monde.
Les conséquences de ce coup de com' s'avéreraient payantes pour Charles Michel, si la population ne résistait pas à cette définition avérée fausse et irresponsable.
Je n’ai cessé de l’écrire depuis des années, il faut absolument élaborer un plan général en contreproposition au système économique qui nous accable de ses monstrueuses inégalités et différences.
Ce plan n’existe pas. Il n’y a que des discours sur des solutions partielles.
Or, un plan global pourrait voir le jour avec un coordinateur jouissant dans les partis de gauche d’une réputation de clairvoyance et d’intégrité. Il coordonnerait le fruit de la pensée de quelques économistes de renom, effrayés de ce qu’ils voient et stupéfaits que les économistes officiels ne voient pas la même chose qu’eux !

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