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Un devoir de désobéissance.

Un lecteur me demande quelle serait ma politique migratoire, si tant qu’il était dans mon pouvoir de concrétiser un plan d’action, pour autant que j’en aie un.
C’est aux partis politiques de le proposer en considérant l’opinion de leurs électeurs. Pour ma part, n’étant ni dirigeant, ni membre d’un parti quelconque, je ne peux que donner un avis personnel, en me gardant de commencer par des « y a qu’à ».
D’abord un constat que tout le monde peut faire. Il y a une forte tendance de l’opinions à des solutions antidémocratiques, dans la dénégation la plus complète de la reconnaissance des émigrés du simple droit qu’ont les êtres humains d’ici ou d’ailleurs.
Cette fâcheuse tendance à sortir des fondamentaux de l’Europe des libertés et des droits de l’Homme est fortement encouragée par la presse nationale et régionale aux mains des puissances d’argent.
C’est aussi le résultat d’un enseignement professionnel essentiellement fondé sur les emplois du futur à pourvoir. Cela fait de bons petits chômeurs et éventuellement de bons petits ouvriers bien dociles, mais cela ne fournit pas matière à l’esprit critique, ni aux connaissances encyclopédiques.
C’est l’honneur d’une vraie gauche sans fil à la patte d’une allégeance aux puissances d’argent et les opinions qui en découlent, de dénoncer cette attitude de la presse et de ne laisser passer aucun « fake-news » au sujet de la défense des droits de l’Homme, sans dire « sa » vérité.
Il faudrait donc penser à un certain relais de l’opinion de gauche qui fait défaut en Belgique. Ce n’est pas facile au vu des difficultés d’une télévision nouvelle en France proche de Jean-Luc Mélenchon. Mais, dire qu’il n’y a rien à tenter sans moyens financiers, c’est partir d’un sentiment de défaite. Il y a des gisements considérables de bonne volonté et d’envie de communiquer chez les particuliers pour penser le contraire.
Comme la gauche n’est pas au pouvoir et ne peut donc pas agir de manière officielle dans ce pays et dans beaucoup d’autres de l’UE, son devoir est de préparer un plan alternatif en cas d’un retournement de l’opinion.

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Pour ne pas perpétuer les horreurs et les maltraitances sur les émigrés qui tentent le coup et débarquent en Europe pour y mieux vivre, il conviendrait de faire pression sur les Instances européennes pour qu’elles développent des moyens d’expliquer aux populations candidates à l’exil, que l’Europe n’est pas un continent de cocagne et encore moins pour ceux qui veulent y venir. Parallèlement, il devrait être fait des efforts pour rendre les conditions de vie moins pénibles dans des contrées inhospitalières ou en guerre permanente d’où proviennent la plupart des émigrés.
La gauche devrait soutenir les ONG sur les terrains d’action et créer du prosélytisme avec les moyens dont elle dispose.
Les gauches des 17 pays de l’Union pourraient être plus actives au sein du parlement européen, afin que les pays riverains de la Méditerranée, l’Italie et la Grèce ne portent pas seuls le fardeau d’accueil, comme la protection des côtes et la lutte contre les passeurs.
L’opposition de gauche devrait dénoncer le honteux traité de l’UE avec Erdogan. L’Europe avec les milliards que la Turquie empoche, investirait en interne et trouverait une solution moins hypocrite que l’enfermement actuel en Turquie.
Cet égoïsme typiquement capitaliste doit être dénoncé et illustré par des exemples.
N’étant pas au pouvoir, la gauche doit cesser ses rodomontades et ses allusions à ce qu’elle ferait, étant entendu qu’après un simple examen de quelques suggestions, il est visible que si elle était au pouvoir, elle se rendrait rapidement à l’évidence que c’et tout bonnement impossible d’application.
Et c’est même ses divagations qui lui font perdre des électeurs.
Dans l’immédiat, il n’y a pas d’autres alternatives que de voler au secours de l’infortune et d’aider les ONG.
Cela veut dire une politique d’accueil plus respectueuse et selon les possibilités des personnes bénévoles d’y jouer un rôle important.
Le choix entre obéissance civique et respect des droits de l’Homme est clairement établi. L’exemple vient de simples particuliers riverains à la frontière avec l’Italie et qui ont tranché en faveur d’une main tendue à tous ceux qui sont en danger, comme c’est souvent le cas, en hiver en montagne.
Il vaut mieux faire le pari d’un futur au cours duquel les droites auront fait la démonstration de leur incapacité de gérer des problèmes humains, et de penser autrement qu’à l’application d’une barbarie par la force qui rappelle de mauvais souvenirs.
La gauche doit réfléchir à cet après, quand les masses reviendront à plus d’humanité.
Au cas où elles ne le pourraient plus, comme ce fut le cas dans les régimes fascistes, ce qui est bien possible au vu de la tournure des événements, il ne resterait plus que l’exemple du passé, faire de la Résistance un devoir de désobéissance !

Commentaires

Merci d'avoir largement répondu à mes questions.

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