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Un gang d’État !

À défaut de mettre suffisamment de fonctionnaires à disposition du ministère des finances, pour faire rentrer les ronds des évadés fiscaux, nos libéraux acoquinés à la N-VA ont mis le paquet sur les chômeurs.
Au premier trimestre 2018, l'Office national de l'emploi (Onem) a mobilisé ses fins limiers pour mener 15.000 contrôles auprès de chômeurs avec allocations.
Là, on ne rigole plus, on n’est pas au Bahamas, mais dans les quartiers pauvres de Charleroi… pas à Mouamadiya dans la banlieue sud ouest de Damas, ravagée par la guerre civile, mais rue Chavannes, rue de Turenne, rue du Beffroi dans les quartiers pauvres de Charleroi. C’est là que l’Onem traque l’allocataire fraudeur. Nous ne sommes pas non plus dans un camp de réfugiés aux alentours de Beyrouth, mais faubourg Saint-Léonard, quartier de Vivegnis à Liège qui regorgerait d’affreux truqueurs que l’Onem poursuit.
Entendons-nous bien. Il y a des règles, il y a des fraudes, d’accord. Il faut que la loi soit respectée. Mais toute proportion gardée, n’y aurait-il pas une sélection dans l’urgence à faire régner l’ordre en s’attaquant d’abord, et je dirais en priorité, à ceux qui se servent en gros dans l’art de se faire des patrimoines aux taxes, accises, TVA, déclarations de revenus, droits de succession, évasions fiscales diverses à l’étranger ?
Triste victoire que celle qui consiste à retoucher une indemnisation incorrecte ou un redressement pour fausse déclaration, en soustrayant 250 € à quelqu’un qui en touche 600 !
Pauvre triomphe de renvoyer au CPAS une mère de famille, pire, d’envoyer devant un tribunal un tricheur « aux allocations » pour quelques milliers d’euros illégalement perçus sur plusieurs années et que l’on condamne à rendre tout, tout de suite.
Le bulletin triomphal de l’Onem laisse pantois.
Des 15.000 contrôlés, près d’un quart soit 3.619 personnes violaient les critères des tarifs établis. Une somme perdue qui aurait augmenté substantiellement les indemnités ministérielles et assuré un meilleur confort de vie à nos parlementaires, si elle avait été perçue !
Le souriant ministre de l'Emploi Kris Peeters (CD&V) n’en dormait plus de la nuit.
C’est sur son ordre que dorénavant l’Onem communiquera régulièrement son tableau de chasse, dont les populations travailleuses sont, paraît-il, friandes.

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Le ministre, la Rochefoucauld disant, a mûri sa sentence dans son sommeil "Il est important, pour que le système reste légitime et abordable, que les allocations reviennent à ceux qui y ont droit." Paroles d’une grande sagesse qui finalement ne veulent rien dire, vu que ceux qui y ont droit perçoivent leurs indemnités, au même titre que ceux qui n’y ont pas droit.
Les triomphes sont si peu nombreux sous le régime libéral que dès qu’il y en a un, il faut tout de suite qu’on montre la grande intelligence de l’administration en guerre contre la fraude.
L'Onem a croisé des données pour établir les contrôles appropriés, dans une technique telle que, de toute manière, nous ne la comprendrions pas et qu’il est donc inutile de nous expliquer.
Mais, il y a un os dans la combine.
Parfois, c’est le système qui s’est planté, un bureau qui a foiré, un employé qui s’est gouré mal à propos.
Kris, l’Onem, le CD&V, même la voisine d’en face, tous sont formels « Il ne s'agit pas systématiquement d'une volonté de frauder; il arrive parfois qu'une personne reçoive une indemnité de maladie rétroactive et doive alors rembourser les allocations de chômage. » Et pas que cela, dans le décompte des jours pour bénéficier d’allocations, des erreurs touchant au salaire perdu, des charges familiales mal enregistrée et surtout cette sacro sainte définition du co-habitant ! Comme si la compagne de Charles Michel, par ailleurs casée dans l’administration comme il se doit, ne toucherait pas plein pot son salaire, parce que junior en ramasse bonbon rue de la Loi.
Mais ça, vous me direz, eux travaillent… enfin, à ce qu’il paraît. L’Onem ne fourre pas son nez aussi haut !
Reste encore un dernier contrôle. Celui des jours de chômage partiel du fait de l’entreprise. Là aussi l’Onem furette et découvre des choses pas belles à voir.
Pires que celles dont on accuserait bel Armand De Decker !
Ça on ne sait pas, l’Onem s’est spécialisée dans la traque aux loquedus et pas dans l’assistanat des milliardaires.
Ah ! le chômage temporaire quelle traîtrise de la classe moyenne à l’égard de son devoir vis-à-vis de l’État ! Elle favorise la fraude, mieux elle l’organise au bénéfice des ennemis de classe : les travailleurs !
Charles Michel et Kris Peeters en sont sciés !
Durant le premier trimestre de l'année, une infraction a été constatée pour 31% des 2.497 employés concernés.
Si les honnêtes gens se mêlent aux voyous, comment voulez-vous que l’Onem fasse le bon triage ?

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