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Doorbraak – Rupture ! (suite)

C’est officiel depuis 1993 dans la Constitution : La Belgique est un Etat fédéral qui se compose des communautés et des régions. Trois régions : la flamande, la wallonne et la bruxelloise. Trois communautés : la flamande, la française et la germanophone.
On voit tout de suite dans quel carcan les gus ont mis les Belges. Des frontières à l’intérieur de frontières, ça ne peut que mal finir. La preuve, on remanie sans cesse l’usine à gaz, jusqu’au top du top qui sera trois républiques distinctes, plus un nouveau Monaco avec les germanophones.
Dans ce pays de tordus, le fédéralisme ne pouvait être qu’un caillou dans la chaussure qui fera boiter tout le monde. Depuis 1970, six réformes de l’Etat ont désossé l’État, enfin pas trop du côté des structures et de la facture réglée par les citoyens. La grenade dégoupillée a augmenté le nombre de planqués, sans oublier l’Europe, gros employeur à Bruxelles. L’Etat central s’est vu progressivement délesté de ses compétences, et le citoyen délesté de son argent.
Le millefeuille institutionnel d’aujourd’hui est d’une grande complexité. Plus le domaine de l’État se complique, plus le citoyen n’y comprend goutte. C’est la foire d’empoigne de qui est responsable de quoi : en matière de santé, de mobilité, d’énergie et de commerce extérieur, les pouvoirs conservent des prérogatives qui se chevauchent, s’interpénètrent avec des tautologies aussi coûteuses que ridicules.
Voilà pourquoi les patriotes « façon 1830 » proposent de « revenir comme avant 1970 » dans certaines compétences. Michel et Cie sont embêtés parce que certains patriotes « façon 1830 » cotisent au schmilblick bleu, Sophie Wilmes (Budget), François Bellot (Mobilité et Transports), Christine Defraigne, présidente du Sénat et quelques autres loustics figurants.
Exemple, Maggie De Block, la ministre fédérale de la Santé (Open VLD), dénonçait en juin la fragmentation de la politique de santé en huit ministres !
Plus que les médecins urgentistes de la clinique de l’Espérance !
La N-VA et le CD&V veillaient au grain. Ils ont opposé une fin de non-recevoir. C’est un peu dommage quand on sait que souvent les ministres de ce secteur sont médecins et qu’il manque d’urgentistes ! Que voulez-vous, c’est ça la Belgique.
Le brol va changer. Bart De Wever a fait savoir que le projet confédéraliste serait au menu des négociations aux élections législatives de mai 2019.
Du brol, on va passer à l’hyperbrol.

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Ce projet a l’intention de dépiauter tellement l’Etat, qu’on ira jusqu’à se disputer les Bruxellois, comme jadis les Fouronnais ; car indépendamment de sa langue et de son origine, le pauvre aura à choisir entre la Flandre et la Wallonie. Ce choix concernera aussi bien l’impôt des personnes et le système de sécurité sociale que l’aide sociale, la protection de la jeunesse, l’immigration et l’intégration, ainsi que le droit de vote pour le Parlement flamand ou wallon. Il ne serait pas définitif et pourrait être modifié après une période d’attente.
Vous imaginez le casse-tête ? Le nombre de fonctionnaires nécessaires pour faire rouler la formule ? Et aussi derrière, le projet de disparition de Bruxelles en tant que Région.
Ce n’est même pas Bart qui a lancé l’idée. C’était le ministre-président flamand Luc Van den Brande, CD&V, vers 1999.
Pour être bien vus des foules flamandes, les partis entrent en concurrence. Wouter Beke, président du CD&V, s’est répandu dans la presse pour défier De Wever « Nous voulons une véritable confédération où chacun pourra agir comme il l’entend ».
À cette veillée d’armes, les partis wallons (on excepte le MR en route pour un espéranto de droite avec Richard Miller multi linguiste qui va publier les œuvres de Jean Gol en six langues flamandes différentes) n’ont absolument rien de prévu si ça tournait au vinaigre en mai prochain. L’enjambée du Grognon à Namur n’aurait pas pu se faire en Confédération, puisque la barge qui fit pivoter l’ensemble est anversoise. Deborsu a été clair là-dessus, passé mai 2019, les entrejambes seront wallonnes ou ne seront pas. La sienne n’est pas prête à se redresser pour une anversoise.
Les responsables francophones n’ont toujours pas compris, voilà 20 ans que la Flandre veut un changement d’heure confédérale.
Le petit Chastel attend des instructions de la paire Michel, il fait le mort. Olivier Chastel aura fort à faire pour concilier, au sein du parti, des points de vue différents.
Jean-Luc Crucke et Pierre-Yves Jeholet veulent la Belgique en quatre entités régionales (flamande, wallonne, bruxelloise et germanophone). Ces éminences libérales remettent en cause l’existence de la Communauté française. Un guignolo, le professeur et philosophe Philippe Van Parijs, propose l’anglais comme langue d’échange entre les communautés.
Le démantèlement de la Belgique est un phénomène en marche.
Et si on lançait un concours sur le futur nom de l’État wallon ?
On doit s’attendre à ce qu’un artiste propose « Mesreins ». Un innocent lui demandera pourquoi « Mesreins » ? L’autre qui n’attendait que cela, répondra « …parce que c’est juste au-dessus de mon cul ! ».
Riez, foutre de dieu ! C’est du belge.

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