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Des causes et les causettes.

Vue de Belgique, l’offensive du pouvoir en France contre les Insoumis et leur président Jean-Luc Mélenchon paraît fort probable.
L’action des magistrats commettant des forces de police considérables aux perquisitions au domicile de Mélenchon, au siège du parti et chez différents membres ou anciens membres du mouvement, ne pouvait qu’être diligentée par la garde-des-sceaux, l’ombre de son patron Macron derrière elle, depuis l’Élysée.
Deux déductions logiques étayent cette conviction.
La première se trouve dans la loi, l’exécutif nommant les hauts magistrats. L’obligation pour ceux-ci de faire remonter à la garde-des-sceaux toute information de poursuite et de suite judiciaire qu’elle souhaite. La seconde, il était impensable de mettre en place une procédure pareille avec des forces de police considérables, sans que le pouvoir n’en fût informé au préalable. Ce pourrait même lui qui l’aurait supervisée ?
À cet égard, l'avocat Régis de Castelnau semble avoir la même interprétation : «Répétons une fois de plus que l’opération du 16 octobre avec ses 15 perquisitions n’a pas pu être organisée sans que non seulement le pouvoir exécutif soit au courant, mais ait pris lui-même la décision».
Les médias ont saisi l’opportunité d’attaquer frontalement « Les Insoumis », sans se soucier de la procédure télécommandée, de la brutalité du procédé (toutes les voies de fait unilatéralement à la charge des perquisitionnés), de l’intrusion dans la vie privée avec la saisie de pièces et photos, de mémoires d’ordinateur, etc, sans rapport avec les faits reprochés ; mais aussi de la présence d’une femme au domicile de Mélenchon à sept heures du matin, le nom de cette dernière aussitôt divulgué et répandu dans la presse.
De la justice, il est notoire en France (et pas qu’en France) qu’en démocratie la sacro-sainte séparation des pouvoirs devienne aléatoire dès qu’une affaire touche le pouvoir en place. De même l’indépendance de la presse n’existe plus si l’on considère que tous les journaux sont aux mains des puissances d’argent, directement reliées aux décideurs politiques.
Et en effet, une fois de plus, l’influence dans l’opinion d’une presse aux petits soins avec le pouvoir, après les vidéos des perquisitions et leurs commentaires, a permis à deux sondages d’indiquer une baisse sensible de «satisfaction» ou de «popularité» pour Mélenchon, non pas du noyau dur des Insoumis, toujours soudé autour de leur chef, mais de l’opinion fluctuante (électorat flottant) et peu fixée du gros des électeurs qui votent à gauche.

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Cela a pour effet de rendre incertaine l’élection au siège de député devenu vacant, suite au départ de Manuel Valls, raté dans sa confrontation avec Valls par Farida Amrani de La France Insoumise, à une centaine de voix près.
Si le siège est à nouveau raté, la manière de présenter et d’épiloguer sur les perquisitions de la presse, sera la cause directe de l’échec.
Jusqu’à présent, la stratégie de Mélenchon consolide les rangs des militants en les impliquant dans la bataille qu'il conduit.
Il sera très difficile à la France Insoumise de reprendre l’électorat perdu. En ce sens, le pouvoir et les médias auront marqué des points.
Les autres leaders de gauche espèrent profiter électoralement des difficultés politico judiciaires des Insoumis, en convoitant les électeurs flottants. La vie politique est un combat impitoyable, certains à gauche ne seraient pas mécontents de se refaire du lard sur la dépouille des Insoumis.
Hamon est déjà en éclaireur pour dénoncer le «populisme» de Mélenchon.
Emmanuel Maurel et sa camarade sénatrice Marie-Noëlle Lienemann venus du PS, ont choisi la France Insoumise. Ont-ils fait un bon choix devant l’offensive du pouvoir ?
La situation est préoccupante sur le plan des libertés. Mélenchon estime qu'on vient de passer de la criminalisation de l'action syndicale et écologique, à celle de l'action politique d’opposition. Le parti « En Marche » de Macron, majoritaire, pourrait, se dégonfler comme le PS. Est-ce que ce danger a une incidence sur le sort que la justice fait à Mélenchon ?
On observe, que les détenteurs du pouvoir en France, sont prêts à tout pour le conserver.

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