« Amalgame, et alors ? | Accueil | Retour à Liège ? »

Le CDH, un micro parti ?

Il y a chez Benoît Lutgen une manière délibérée à ne jamais reconnaître ses erreurs, qu’on retrouve chez pratiquement tous les hommes politiques. Mais alors que chez eux, les subtiles manœuvres de rétro pédalage sont mises en pratique, chez Lutgen le caractère têtu de l’Ardennais les aggrave.
Le voilà à nouveau au cœur de la défaite du CDH aux élections communales à faire savoir que la faute incombe aux électeurs qui ont négligé son parti en partagent leurs voix entre le MR, Vert Ardent et le PS.
En réalité le CDH ne s’est pas remis de son changement d’alliance en cours de législature offrant la direction de la Région Wallonne aux libéraux. L’électeur n’aime pas les volte-face, sans vraiment sentir un changement de politique. Et comment pourrait-elle changer cette politique, tant les partis traditionnels n’ont jamais envisagé autre chose que survivre avec le système économique, sans en rien modifier, quitte à être enterrés avec lui.
Le CDH est doucement en train de disparaître tout simplement. La renaissance des Écolos qui bénéficient du coup de chaleur de l’été qu’on associe à l’effet de serre, s’inscrivent au centre-gauche. Le CDH est de trop. Il doit disparaître. C’est ce qu’il fait.
Le tort de Benoît Lutgen : d’avoir imaginé que Madame Greoli issue des mutualités chrétiennes et Josly Piette étaient des personnes suffisamment connues à l’extérieur de la sphère du CDH pour récolter des voix. C’est d’autant plus mal vu, qu’il a dû évincer des personnes de qualités de son parti pour asseoir ces deux là à la table des chefs, alors que ces personnages de guichets étaient en réalité bien moins connus que la seule madame Delvaux qui jeta son tablier il y a déjà deux années, dès le début des chaises musicales internes, quand Lutgen lui préféra Claude Rolin, ce qui se révéla peu efficace.
On passe sur les péripéties bastognardes des frères ennemis et la divine surprise de Benoît battant son frère à la conquête de la ville. La défaite aurait été le comble qu’un président de parti avec tout l’appareil derrière lui, soit défait par une liste communale de circonstance !
Le président du CDH n’a pas encore compris qu’à l’avenir son parti aura de moins en moins un rôle à jouer.
À défaut d’une politique en interne, il met en garde le PS qui, en s’associant éventuellement au PTB dans certaines communes, pourrait constituer des majorités locales « inquiétantes » !
On croit rêver !
Celui qui est à la base de la formule libérale à la Région wallonne, s’en prend au parti qu’il a fait sortir de la Région. Il se permet de désapprouver une coalition PS-PTB dans certaines communes !
Fallait-il que La Libre Belgique et La Dernière Heure n’aient rien d’autre à se mettre sous la plume pour interviewer Benoît Lutgen là-dessus !

1kj2lk3lk.jpg

Si Benoît Lutgen entend retrouver une certaine audience du CDH, en considérant avec les chaisières de son parti que le PTB « est dans un projet antidémocratique à terme. Il fait peser un risque sur les libertés fondamentales, il envoie économiquement tout le monde dans le mur, il est dans le simplisme et le populisme absolus", il est à côté de la plaque en imitant le MR qui tient ce discours depuis qu’il ne peut plus l’avoir sur la N-VA !
Ceux qui ont un peu de jugeotes sont persuadés qu’à laisser faire la politique de Lutgen et de ses amis, on aboutira à la catastrophe en Belgique et en Europe bien plus sûrement que toutes les autres solutions proposées, même les plus farfelues.
Car le monde va mal, l’économie est une catastrophe pour une immense majorité d’êtres humains, elle fait des ravages irrémédiables sur cette planète. C’est cela que le bourgmestre de Bastogne appelle à défendre au nom des valeurs !
Dans le fond, Lutgen nous explique pourquoi il déteste la politique de Sofie Merckx et Germain Mugemangango du PTB de Charleroi, c’est parce que Magnette a tellement été dégoûté de la politique du CDH, qu’il les préfèrerait cent fois à lui ! Ce qui n’empêchera pas le bourgmestre sortant de faire tout pour ne pas diriger la commune ni avec le PTB, ni avec le CDH !
Lutgen, c’est don Juan qui humilie la fille du Commandeur puis croit qu’il va pouvoir défier le père « entre hommes » en allant lui serrer la main !
Alors, gonfleur de baudruches de foire, Lutgen n’en a plus qu’une dernière en réserve « l'extrême gauche au pouvoir dans les communes va amener le confédéralisme", et d’ajouter finement "mais amener la misère, ça, oui".
Juste un petit détail que Lutgen semble ignorer, les travailleurs ne reçoivent pas 100.000 euros de cadeau quand ils perdent leur emploi comme les élus et être chômeur, même indemnisé, ce n’est pas drôle du tout, si bien que la misère est déjà là bien présente, partout, et qu’elle n’a pas besoin des conseils de Lutgen pour faire déjà des ravages et des malnutris chez des enfants ! Oui monsieur ! en pleine « prospérité » belge.
Alors, les treize sièges aux prochaines élections, Benoît fait les rêves qu’il veut. Si Défi et Écolo lui taillent des croupières, il pourra toujours dire qu’ils ouvrent la porte aux communistes !

Poster un commentaire