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Les mots pour le dire.

Des dérangés du bocal, Charles Michel, Didier Reynders et Richard Miller portent l’enregistrement des expressions chausse-pied du libéralisme, dans leurs bajoues. Ces énergumènes, que d’autres malades mentaux prennent au sérieux, poursuivent une carrière sublimée par les torche-culs médiatiques. Nul ne verra la fin du cirque et Richard3.com non plus. Ils peuvent gloser et se payer du bon temps sur nos couennes. Après eux, d’autres agités du bocal prononceront un beau discours de leur parcours. La salle sera en larmes. Sur l’estrade, sous les cartons aux effigies des grandes figures de leur passé, dissimulant leurs parties honteuses, il y aura comme une forte érection de contentement symbolique.
Voyageur en Magonie, j’ai collectionné à des fins psychiatriques, les mots que ce trio de pointe nous assène régulièrement.

L’égalité des chances : Je vois la moue goulue de Reynders quand il était aux finances. L’égalité des chances est en réalité « la raison du plus fort ». Les faibles mourront, ce sera de leur faute. Si Reynders n’est pas mort, concluez par vous-mêmes.

Conservatisme : Richard Miller est acquis à la cause libérale par conviction philosophique. Il emploie souvent ce terme, qu’il considère comme un respect outré d’institutions absurdes, périmées, inefficaces et injustes, comme la sécurité sociale d’un autre âge, le code du travail qui empêche l’initiative entrepreneuriale, etc. Le conservatisme est une pesanteur dans la culture, le corporatisme syndical et les lois obsolètes. Miller n’est pas conservateur, il tire du passé des leçons pour l’avenir. Si l’avenir ressemble au passé, ce n’est pas de sa faute.

Le courage : dans la mouvance des Michel, c’est une vertu cardinale pour s’attaquer à la pauvreté, polluée par les pauvres, assistés chroniques, profiteurs et faussement pauvres.

L’Égalitarisme, le trio est viscéralement contre. Les premiers de cordée qui tirent la Nation vers le haut se verraient rétrogradés empêchant d’atteindre le sommet ! Reynders utilise ce mot en se plaçant non du côté de celui qui veut s’élever, mais de celui qui craint qu’on l’abaisse. Il oublie que cet abaissement permettrait aux gens d’avoir un toit et une bonne éducation, pour ne s’effrayer que des joueur de golf qui pourraient être privé de leur parcours favori. « C’est bien beau d’être heureux, encore faut-il que les autres ne le soient pas » est la devise secrète de ce jouisseur envieux et faussement compassionnel.

L’Évolution remplace avantageusement le progrès, dans la bouche de Charles Michel. Le MR est pour des réformes. Personne n’a demandé lesquelles. C’est dommage ! Ces réformes ne concernent pas l’économie de marché, mais les acquis sociaux. Même avec très peu de biens, certains électeurs pauvres sont conservateurs. La "société sans classes" des Michel et autre Élio a fait long feu, mais le trio s’y accroche. Pour démontrer aux « petits » électeurs du MR qu’ils se fourvoient, la gauche espère gagner le pouvoir et changer les institutions, mais pour cela il faut d’abord le conquérir et donc s’y conformer ! On ne sort pas de ce dilemme.

Flexibilité : Mot magique par excellence. Comme sa propriété l’indique il se contorsionne à la demande et se plie aisément à toutes les adaptations, à toutes les conditions de travail ou de salaire. Ce tripode du parti conservateur du libéralisme économique en est amoureux. C’est l’exact opposé de l’inflexible trop têtu « pour faire de l’économie intelligente ».

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Idéologique : Un mot horrible. Assurer à chacun un logement décent, des soins de qualité, une éducation correcte est idéologique, a dit un jour Reynders « dans le contexte actuel », comme si un contexte n’était pas toujours actuel, vous n’y pensez pas ! Laisser les pauvres dans des taudis, refuser l’accès aux soins, dispenser une éducation « pratique » au rabais, produire de la télévision débile, pour ces fossiles de la politique, c’est réaliste !

Inéluctable : L’économie de marché est inéluctable, les restrictions et les sacrifices le sont aussi. Il ne sert à rien que le peuple – qui n’y comprend que dalle – s’y oppose. Richard Miller le pense aussi !

Marchés : Sublime et indépassable marché autant cité que le nom de Dieu, mais avec plus de dévotion ! Perdre leur confiance, Charles Michel en tremble ! Le trio associe au mot celui d’investisseurs, leur église c’est la Bourse, leurs prêtres, les détenteurs des fortunes qui y font « piscine » deux jours par semaine. On y entre en ôtant sa casquette pour tremper deux doigts dans la cuvette emplie d’or. On se signe « Au nom du Pèze et du Fric et du Saint-Grisbi ».

Mondialisation : Richard Miller explique pourquoi la richesse maximale doit être concentrée dans un minimum de mains. Dussent (Miller aime parler ainsi) les gens en souffrir, puisque c’est pour la bonne cause. Comme c’est un philosophe abonné au Lalande, il y associe le mot « Pragmatique » pour faire bon poids. Pour lui, pragmatique signifie qu’il ne faut pas se mettre martel en tête quand on a la planque. Exemple, une usine devrait dépolluer pour être propre. Les propriétaires risquent de la transférer vers des sites très pollués, mais où tout le monde s’en fout ! On est donc pragmatique, on ne lui impose rien. Le cancer décime-t-il les travailleurs ? D’autres attendent les places.

Privatisation : Les trois sont très demandeurs de ce mot. C’est la base de leur fortune. Ils la négocient avec gourmandise. La privatisation est un tour de passe-passe magique de biens publics à une propriété privée. Le privé est plus attentionné que personne aux biens publics ! Allez comprendre ? Des gens riches qui refusent l’impôt et qui se dévouent pour le bien public ! C’est à n’y rien comprendre.

Réformes : on glisse sur ces réformes qui permettant aux riches de s’enrichir encore plus au détriment des pauvres avec un autre mot « Responsabiliser » qui revient à la même chose, soit pour traiter du chômage ou de la sécurité sociale.

Au trio de coquins, Bacquelaine s’y associe pour le mot « Retraite ». C’est un attribut accordé à des gens qui ne travaillent pas, scandaleux aux yeux des néolibéraux, puisque payés à ne rien faire. Ce scandale doit cesser. La retraite est donc associée à problème, aveuglement, des expressions comme situation explosive, bombe à retardement, aller droit dans le mur, etc. L’objectif est de reculer l’âge de la retraite sans faire braire les ânes dans le pré. Le pré est ici une image décrivant des halls d’usine pleins de futurs pensionnés.

Transparence : Le plus beau mot des néolibéraux pour rendre opaques les agissements en vue d’enrichissement. À défaut de dissimuler les gains au sommet d’une entreprise où l’ouvrier gagne peu, toute la difficulté consiste à ne pas cumuler avec les biens et les comptes bancaires de sorte que les impôts restent abordables par pièces détachées. Le législateur l’a très bien compris qui dissocie le salaire de la fortune. On peut donc être transparent aux yeux de tous, pour tout autant que les autres restent myopes.

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