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L’illibéralisme… Lili, tu m' suis ?

Notre démocratie a la particularité de ne pas être démocratique ! Toutes les formations issues des élections aboutissent à faire la même politique. Or s’il y a bien une chose qui définit la démocratie, c’est bien la confrontation de deux camps opposés. Où est donc la voix discordante ? La nuance d’Elio ? Tu charries !
Devant cette évidence, il faut bien trouver un artefact qui tienne lieu d’opposition, ne serait-ce que pour empêcher des partis comme « Les insoumis » en France et le PTB en Belgique d’accéder au pouvoir et d’entreprendre une vraie politique d’opposition à celle qui précède.
Le pouvoir, dans l’incapacité de puiser une opposition « convenable » dans le convenu, a sorti l’«illibéralisme » de la naphtaline, un cas de figure imaginé par Pierre Rosanvallon et Étienne Balibar. C’est une gestion qui amplifie l’autorité de la vision libérale.
L’Europe qui se « droitise » a tendance à l’illibéralisme. L’exemple récent du nouveau gouvernement italien fait référence à la politique de Viktor Orbán, premier ministre hongrois depuis 2010 et du gouvernement polonais de ces dernières années.
Dédouané pour les besoins de la cause bourgeoise en Belgique par Charles Michel, la N-VA fut longtemps illibérale, avant de devenir le grand parti démocrate flamand célébré par Didier Reynders à Bruxelles, pour faire nombre et gouverner.
Cette vision permet aux pouvoirs libéraux classiques de poursuivre sur une ligne de crête la quête des suffrages de la population laborieuse en disant à ces électeurs, « Voyez, nous sommes des démocrates, puisque nous avons sous contrôle des ultras libéraux qui le sont moins », tout en conservant des relations par affinités profondes avec les illibéraux.
Les radicaux de la droite mettent brutalement à nu les ressorts les plus profonds du libéralisme, c’est pourquoi il faut les cacher à tout prix. Cependant, certaines de ces « hontes secrètes » se révèlent payantes dans l’opinion, c’est l’attitude de Theo Francken qui heurte beaucoup de gens mais en contente tout autant, franchement hostiles à l’égard d’une humanité poussée à la transhumance par la guerre et la famine.
La Belgique par sa division linguistique est propice à l’éclosion de l’illibéralisme. L’érosion de la liberté par des compétitions ethniques qui débouchent sur des compétitions commerciales, limitent les libertés constitutionnelles et privent les citoyens des libertés fondamentales.

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Ce n’est pas parce qu’on ne peut plus s’exprimer en français dans les administrations communales et dans les milieux pointus et officiels de Flandre que c’est grave, mais parce qu’on pouvait s’y exprimer avant les lois linguistiques sans susciter des réflexions d’un personnel compréhensif et bienveillant. Et là réside un progrès de l’illibéralisme en Belgique.
Le modèle illibéral, visible en Belgique, poursuit sa métastase en Europe avec la coalition gouvernementale italienne Ligue-5 Etoiles et la brutalité verbale de Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur.
Macron qui revendique un pouvoir personnel gère à sa manière un dialogue social qui n’en est vraiment plus un, au vu de la logique autoritaire pour imposer les réformes, celle du code du travail notamment. Le MR tend à cette perversion du libéralisme en discréditant toute alternative au libéralisme économique en l’amalgamant au libéralisme politique. Faire croire que tout projet politique innovant du point de vue économique est suspect d’autoritarisme antidémocratique, mettant ainsi le PTB dans l’en-dehors des possibles, alors qu’à l’inverse l’illibéralisme serait amendable, sous-entendant le « succès » de la conversion de la N-VA, c’est manquer une fois encore l’occasion de relancer la discussion sur l’économie de marché.
Tout cela est clair et les contrevérités n’échappent pas à la clairvoyance des gens dans l’aventure d’une économie classique, qui pourtant visiblement court au désastre.
Personne n’y fera rien, la réussite des uns étant construite sur l’infortune des autres, libérale ou illibérale, cette société ne verra pas l’âge d’or de l’économie.
Depuis l’aube de la révolution industrielle du XIXme siècle, elle s’est construite sur le concept de la lutte des classes et se poursuit par l’inégalité des citoyens sur la rémunération du travail et sur le niveau d’économie qui résulte d’une vie de travail.
Pour rendre l’électeur passif, on a conçu un suffrage universel dont le choix est restreint aux nuances infinitésimales entre la gauche et la droite sur les qualités du marché. Reste la marginalité d’une autre gauche. C’est dans cette marginalité là qu’il faut chercher un motif d’espérance.

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