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Le tyran de Syracuse et Platon.

La connerie est édifiante, elle est signée Gilles Legendre, chef de la République en Marche des députés de la majorité d’Emmanuel Macron à l’Assemblée Nationale française. Il a déclaré à un micro ami ce qui devrait être gravé dans le marbre, comme étant la trace d’une imbécillité partagée par beaucoup d’intellectuels et de pseudo intellectuels, les deux, bien amalgamés et indissociables « Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Et une 2e erreur a été faite : le fait d'avoir probablement été trop intelligent, trop subtile, trop technique dans les mesures de pouvoir d'achat. Nous avons saucissonné toutes les mesures ».
Mine de rien, c’est un aveu que pourraient faire tous ceux qui, le cul dans le beurre, ayant eu l’opportunité de parfaire le niveau de leur connerie à des universités de prestige, se partagent le pouvoir des démocraties de l’Union Européenne.
Les gens de cette sorte, Richard3.com en a répertorié en Belgique, et pas que des « moyennement » arrivés, des pointures, ministres ou députés pour lesquels la presse est à plat ventre et l’électeur en extase.
Richard3.com remercie tous les jours le hasard de lui avoir permis de vivre sans la bosse de l’admiration pour quiconque y compris, bien entendu, de lui-même. Et c’est le principal défaut de l’électeur. Il admire trop et trop vite des gens tout à fait ordinaire et qui n’ont même pas besoin de l’admiration de leurs supporters pour se convaincre, en effet, qu’ils sont beaux, intelligents, méritants et que le pouvoir de diriger les autres est amplement mérité, que celui-ci leur est dû naturellement.
Aux corps défendant de tous les illustres, il faut reconnaître que la démocratie que nous avons créée par délégation nous renvoie à cette nécessité de se faire connaître pour avoir une chance d’être élu. Et comment se fait-on connaître quand on n’a pas des ascendants qui ont fait le boulot à votre place ? Par des accaparements de place dans les premières assemblées fréquentées, des prises de parole très favorables aux gens qui plastronnent sur l’estrade ou sentant l’esprit de la salle, des positions opposées, des angles de prise de vue par des placements judicieux dans les salles de réunion, toujours à l’affût dans la coulisse d’une situation dans laquelle on vous remarquera, jamais le dernier pour postuler n’importe quoi pourvu que cela soit de nature à vous faire connaître avantageusement.

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Le physique joue un rôle qui n’est pas négligeable dans l’art de se faire valoir. Le grand, gros mais pas trop, plutôt large d’épaule sans être un malabar, avec une belle gueule, mais pas à la Delon quand même, avec de la réplique au bon moment et à bon escient, ce personnage a plus de chance d’accrocher les regards qu’un petit pâlot, plutôt taiseux et qui semble être atteint d’un excès de politesse quand quelqu’un parlant haut, se tait comme « étouffé » par la verve de son contradicteur.
Tout ce que je viens de grossièrement dépeindre donne-t-il une seule idée sur les capacités d’intelligence, d’altruisme et de dévouement pour la cause du peuple ? Est-on certain que l’un fera un bon représentant du peuple, plutôt que l’autre ?
Non, évidemment. Eh bien ! c’est de cette démocratie de l’apparence dont nous souffrons le plus.
Il y a d’abord cette admiration imbécile pour la réussite qui nous fait pâmer d’aise pour la vedette, la star, le président ou le centre-avant de football. L’admiration ne nous fait pas réfléchir et n’invite surtout pas à limiter notre admiration sur des critères sérieux et surtout sur l’absolue nécessité qu’ont tous ceux que nous croyons être des extra-terrestres, d’être avant tout des hommes et des femmes avec les mêmes besoins et les mêmes désirs que nous.
C’est bien trop important pour la collectivité que laisser quelques batteurs d’estrade s’occuper du destin de tous et pourtant, c’est ce que nous faisons en nous alignant sur une vague ressemblance d’opinion avec le parti à qui nous apportons notre voix, sans presque jamais nous intéresser aux personnes qui nous représenteront par l’effet de notre vote.
Comment déceler dans ceux qui prétendent nous diriger l’oiseau rare, celui qui fera le bonheur de tous par des décisions opportunes et de salut public ?
Quand bien même nous l’aurions et qu’il serait prêt à nous faire bénéficier de son expérience et de son jugement, de par la structure de la démocratie, la barrière des partis, la désignation arbitraire des gens aptes à gouverner et ceux qui ne le sont pas, il faudrait encore qu’il plaise par des défauts qu’il n’aurait pas pour que les gens l’admettent sans rechigner. Et justement ces défauts viennent directement de la manière dont obligatoirement les hommes d’État se font connaître en démocratie.
Si bien que j’en suis venu à deux réflexions qui tiennent à la gouvernance. La première consiste à conférer certains pouvoirs de commandement par tirage au sort. Et la seconde tient à l’usage permanent de la volonté populaire par référendum.
À moins d’une révolution, ce seront toujours les gens en place qui décideront de ces modifications sans demander notre avis.
Ce qui d’emblée fait mal partir la réforme. Les dix livres « De la République » de Platon, n’ont pas suffi. En eût-il écrit vingt, qu’on serait toujours nulle part !
Sacré Gilles Legendre, à cause de lui, je vais passer la soirée à ne réfléchir qu’à ça et je sais bien que ce sera pour arriver à une conclusion qui est mienne et vieille autant que moi : quel que soit le régime auquel nous devons obéissance, soit par le fait du prince, soit par une majorité supposée de ci-devant citoyens, nous serons dans un régime qui ne pourrait être une démocratie, au vu de ce qui précède. Alors, tant qu’à faire, autant que ce soit une dictature du prolétariat, ce qui serait logique puisque la dictature des banques est en train d’échouer en ce moment !

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