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FRIC FRAC au sommet ?

Des députés desquels on presse le fruit pour faire un suc ministrable, formant ainsi après séchage une croûte résistante au fond du plat de la démocratie, ça ne marche plus. Le résultat du raffinage est trop éloigné de la mélasse première. Il ne faut pas demander au raffiné qui fait ses vingt tickets par mois de se mettre à la place de celui qui n’en aligne qu’un seul. Pourtant, c’est du brouet initial, qu’en principe, la quintessence est la représentante.
C’est simple, avec le système, elle ne l’est plus. Plutôt, elle ne l’a jamais été, mais les raffinés avaient fait en sorte que cela ne se sache pas.
Avec les samedis Gilets Jaunes, tout le gratin est embêté. Macron soigne sa pub et remonte dans les sondages, mais si le grand débat ne débouche sur rien, la scène de ménage tournera au vinaigre, à l’opposé de l’apaisement souhaité de Brigitte Macron !
La crise de la démocratie a remis à l'ordre du jour le référendum, les citoyens sont invités à se prononcer en lieu et place de leurs députés. Vous pensez la honte de ces derniers ! Un référendum se veut l’expression d’une démocratie directe et souveraine. Mais, ayant dit cela, principe et réalité cohabitent difficilement.
Ça s’est vu à l’occasion d’un référendum que les électeurs ont emporté contre les « élites ». Les raffinés ont tourné la difficulté. En définitive, ce fut Di Rupo qui évita le référendum, en magouilleur de première, en se passant de l’avis des électeurs. En France, le référendum eut lieu en 2005, qui fut rejeté par une majorité. Nicolas Sarkozy, une fois élu, fit voter par le Congrès, le traité de Lisbonne, contre l’opinion majoritaire. Et hop, passez muscade !
Soit sûrs d’eux, soit en plein doute, le recours au référendum des raffinés et des différents représentants de Zeus au long des siècles (Jupiter au XXIme) est irrégulier. Les Napoléon un et trois s'en sont servis pour légitimer leur pouvoir. Charles de Gaulle l'a aussi utilisé pour installer la Ve République. Ce qui ne l’a pas empêché en 1969, d’en attraper un sur le képi.
Ces essais ont réveillé les désirs des Français de s’y essayer par un référendum d'initiative citoyenne (RIC), à l'image des « votations » suisses, oubliant les raffinés qui, vexés, ont eux aussi leur petite idée.
C’est la Révolution française qui fait « appel au peuple » pour la Constitution de l'An I, Convention du 24 juin 1793. C'est une première en France.
La Constitution de l'An I ne sera jamais appliquée. Le premier référendum français n’aura servi à rien. Sauf à l’ouverture d’une voie démocratique directe, qui jalonnera la vie politique française jusqu’à nos jours, mais de manière irrégulière
L'expérience de l’Empire conduira à une distinction entre le référendum authentique, par lequel on demande aux citoyens leur avis sur une mesure constitutionnelle ou législative et le plébiscite, une consultation peu démocratique, les citoyens y renouvellent leur confiance envers le chef de l'exécutif.

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Pas moins de neuf référendums seront organisés sous la Ve République. Ils seront tous plus ou moins adoptés, sauf celui du Grand Charles et le dernier, celui de 2005.
Ce qui changerait dans le RIC, c’est qu’il ne viendrait pas des raffinés, mais du peuple. Ce qui change tout. Bien entendu, les raffinés ne veulent pas en entendre parler, l’initiative populaire entamerait ce qu’il leur reste de prestige ! Et si ce RIC était dirigé contre leurs prérogatives, ils se trouveraient bien capables d’en refuser les effets, sous peine de perdre tout.
On le voit le RIC est loin d’être gagné. C’est le genre de conquête qui ne se quémande pas, mais qui se prend.
S’il était acquis dans des limites établies par les raffinés, il faudrait encore trouver les sujets qui portent et dont le pouvoir a sans cesse refusé de parler. On voit toute la difficulté est là.
Une proposition farfelue ou peu intéressante pour les électeurs, et c’est toute la crédibilité de l’idée de le faire participer au destin de la Nation qui se noie dans le ridicule !
Un seul genre de référendum pourrait faire l’unanimité. Il s’établirait en deux questions.
1. Etes-vous pour ou contre la révocation du président de la république et un quelconque ministre de son gouvernement pour des promesses non tenues ?
2. Etes-vous pour le salaire maximum des pouvoirs législatifs et gestionnaires de la nation, ainsi que de l’ensemble de l’administration à quatre fois le salaire minimum ?
Mais, ce n’est pas gagné !

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