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L’intemporalité de la bourgeoisie.

À quoi s’occupent les oisifs ? Je ne parle pas de ceux qui n’ont pas d’argent, oisifs par défaut. Ils sont trop occupés à chercher ne plus l’être. Je parle des oisifs agrémentés d’un compte en banque, libres au champ sans être sous-préfet.
Mis à part des intellectuels curieux, à la faculté inouïe de penser ce que bon leur semble sans souci du lendemain : art contemporain, musique, sport violent, sport élégant, littérature, etc… non ! Richard3.com parle du gros de la troupe, celle qui « tue » les heures dans des cocktails, des rallyes et des parties de bateaux, qui ne sait que faire de ses dix doigts, qui ne s’émerveille de rien et dispose de tout. Elle trouve dans l’ennui, la juste récompense de son non-effort et dans la frénésie, une vie exaltante sur les chapeaux de roue. Elle s’enorgueillit d’une effervescente improductivité et considère son parasitisme normal.
Ces gens d’exception fréquentent les grands centres, suivent l’actualité futile, vont au spectacle de Berléand, tandis qu’ils méprisent Frank Dubosc, qui campe trop souvent l’imbécile faubourien au cinéma.
Entre le revers étonnant, l’ourlet mal fini, délibérés d’une griffe, la panoplie vestimentaire des élus de leur sorte « s’ouvriérisent » en raison de la proximité du 26 mai. Cependant, François Fillon reste au top du classicisme parlementaire bourgeois.
Pour le reste, la politique internationale se résume au physique de Donald Trump. Sa mèche orangée et son allure de boucher des abattoirs remplissent la chronique mondaine.
Je suis sûr que Berléand se moque de tout cela, dans le troquet, en face du théâtre, avec ses amis de la gauche socialiste, tous ralliés « au plus raisonnable » : Macron. Pour lui, c’est « moralement qu’il porte son élégance » selon Rostand.
Ah ! les tendances, les reportages des guerres, les dictatures old style et cette mèche orangée signe d’un dérèglement mental, l’ordre mondial du Grand Tout s’harmonisera quand la rente aura envahi la terre et que les millionnaires seront les plus nombreux.
Le neuf n’a qu’un charme passager, le temps est court, il faut se faire à l’idée qu’une garde-robe se remplace deux fois par an, complètement.
Qu’est-ce qui va avec une mèche orange ? Rien, sinon en-dessous le gros homme impérieux, inculte et suffisant. « The height would be that this fat man became fashionable! ». Vous les voyez avec la mèche fashionable !
L’élite a l’esprit large, Berléand, 67 ans, court encore le cacheton, on l’accepte, parce qu’il a été répertorié mondain depuis son « chier » rapport aux Gilets Jaunes. Il a le style, le bon mot et une compagne vingt ans plus jeune. Tout cadre avec la Jet !
Et on dira que l’oisif est bégueule et a des réflexes de classe !
Berléand serait le lanceur parisien à la mode de mots cruels, vulgaire certes, mais cruels ! Après « chier » une histoire de « sans dent » très place de la République, nostalgie de François Hollande, serait souhaitable !
La bourgeoisie sauvegarde dans ses naufrages délicieux la seule chose qu’elle maîtrise vraiment : la mode.

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Elle a toujours bon goût, puisque c’est elle qui le détermine ! Elle condamne ce qu’elle a cessé d’aimer, puis l’aime à nouveau, et ainsi de suite.
Depuis Louis XVI montant à l’échafaud en chemise échancrée : fraises, jabots et dentelles ont été jetés dans les malles ou donnés aux domestiques « pour en faire usage », si bien que Rastignac, parti de rien en a repris l’usage le siècle suivant. Le col ouvert de BHL de son précurseur Louis XVI, c’est la question essentielle des intellectuels macroniens. Évoquer l’affaire Benalla est quasiment un gros mot.
Les milieux décontractés ont tranché, on ne garde la cravate qu’à l’occasion des Conseils d’administration. Les actionnaires des Emirats sont restés très conventionnels, enveloppés d’amples étoffes chez eux, ils sont stricts en public à Paris, des fois qu’un journaliste malveillant les prendrait en petite tenue braillant des insanités comme « Mèche Orange » jadis à Moscou, racontant sa vie d’enfant gâté aux putes du KGB.
Mohammed Ben Salman est en passe de toucher à la gloire du sommet oisif par sa manière très aristocratique de s’être débarrassé de Jamal Khashoggi, journaliste outrecuidant, qui s’était permis des remarques. Ah ! si Macron avait la poigne de ce prince ! On n’aurait eu qu’un samedi noir au lieu des treize en gilets !
La bourgeoisie voudrait que le ménage soit fait par quelqu’un qui ne serait pas un des leurs, une brute épaisse, mais avisée. Les amis de Berléand aimeraient que les Gilets Jaunes prennent le pouvoir pendant l’été, quand la joyeuse bande est à Saint-Barthelemy, ne serait-ce qu’une semaine, quel bonheur ce serait de se débarrasser des braillards qui gâchent les débuts de week-end depuis plus de deux mois ! Ben Salman nous prêterait son savoir, ses tanks et sa main-d’œuvre.
Un Robespierre montant à la tribune en pleine gloire et en descendant, terrassé et sanglant, touché par un gendarme au LBD ancien, pistolet à deux coups, le flash-Ball de l’époque. L’image est tellement forte, le monstre étendu sur une table du Conseil, que l’Oisiveté française pourrait se remettre à lire Michelet !

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