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Défroqué mais pas défriqué.

Il s’en passera de belles ce mercredi 13 mars au château de Colonster. Le Cercle de Wallonie étale avec ses couverts, la crème libérale sur ses tartines de foie gras. La plus onctueuse tranche de pain et de vie du moment – après Di Rupo brillantissime socialiste libéral – Charles Michel, avocat de profession (qu’il n’exerça jamais), viendra nous dire que la profession mène à tout à condition de ne jamais y mettre les pieds. Il a suivi l’exemple de son alter ego Didier Reynders, défroqué comme lui, mais pas défriqué. Avec son numéro de claquettes, encore un petit effort et les urnes seront pleines à craquer de bons votes !
Le Club Lorraine n’aura qu’à bien se tenir. Après le coup de son rival du cercle, il n’a plus d’autre alternative que d’inviter Donald Trump pour une conférence sur le NKVD.
Légitimement, on pouvait penser que le Cercle de Wallonie serait une quête de l’intelligence. Il ne manque pas, même en Belgique, de puissants esprits capables de démêler l’écheveau politique particulièrement embrouillé en cette fin de règne libéral. Le larmoyant Pascal Delwit aurait été plus intéressant, c’est dire, mais bon…
Voilà qui aurait été ambitieux, mais peut-être au-dessus des possibilités intellectuelles dans pourtant ce que l’on fait de mieux chez les bourgeois.
Il ne faut donc pas rêver d’un destin meilleur pour la Wallonie. On coupera des coupons dans l’arrière-boutique du prêt-à-porter des banques avec le fils de Don Diègue, Charles Michel.
Il paraît que le conférencier n’a pas trop de travail en ce moment et qu’il peut déserter les hauts lieux que sa haute présence anime, pour s’épancher avec des amis sur les succès qui émaillent son existence. En d’autres mots, il s’acquitte au mieux de l’effort de propagande que le MR exige de ses cadres supérieurs selon leur possibilité avant l’échéance électorale. Michel s’attèle aux conférences et Reynders au collage des affiches dans Bruxelles-Ville.
Le Cid a demandé à Martin Buxant, militant-journaliste à L'Echo, de lire le texte qu’il a préparé pendant ses heures creuses de bureau rue de la Loi, en guise des prolégomènes de son interview.
La Loge LN24 a bien voulu nous en donner les prémices : « Fier des 225.000 jobs créés sous la législature, le premier ministre et nouveau président du MR vient défendre son bilan et exposer ses ambitions pour les 5 prochaines années. ». Buxant ne dira pas que Charles est plus chaud pour défendre son bilan dans les banquets, plutôt que sur les places publiques.

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Le ton est donné. On ne doute pas un instant que Martin Buxant, l’éditorialiste qui fait de l’ombre à M’ame Delvaux au Soir, a peaufiné son speech pour le public du Cercle de Wallonie. Public fragile et saisit par le doute, Martin Buxant n’a pas la sérotonine à la Houellebecq, non, lui, la sienne est sans faille et sans dérive mélancolique. Les membres éminents du cercle s’en trouveront soulagés et pour ainsi dire euphorisés pour les quatre prochaines années.
C’est après ce tableau critique et sans complaisance, que Charles Michel prendra la parole. Le Cid aime les triomphes modestes à condition que toutes les gazettes en parlent.
Ce qui sera fait, puisque la Meuse du mardi parle déjà du triomphe… de mercredi !
Et que disent-ils ces braves gens qui passent leurs nuits blanches pour que nous ayons les nouvelles qui font tant de bien le matin, à la fraîche, devant un café serré ?
« À deux mois des élections régionales, fédérales et européennes, le Cercle de Wallonie vous plonge au cœur de l’actualité politique avec le Premier Ministre belge. Charles Michel s’est efforcé de garder le cap tout au long de ces quatre dernières années qui se sont parfois avérées tumultueuses. Il est vrai que le libéral de Wavre est ambitieux et a la politique dans le sang.
Il est ainsi tombé dans la marmite politique dès sa tendre enfance. Il n’aura pas fallu longtemps avant qu’il ne se fasse un prénom. Charles Michel a brûlé les étapes : conseiller provincial à 19 ans, député fédéral à 24 ans, ministre wallon à 25 ans, ministre fédéral à 32 ans et Premier Ministre à 39 ans ! Et l’opposition lui promettait le pire à la tête d’une coalition qualifiée de ‘kamikaze’ (1). Il n’aura pourtant manqué que quelques mois pour terminer la législature avec le même équipage. La NVA partie, le libéral de Jodoigne a tout fait pour rester à la tête du gouvernement fédéral, fut-il en affaires courantes. Il est fier de son bilan et de ses multiples réformes. »
Quand on vous dit que la Meuse ne fait pas de politique, il faut la croire. C’est entendu.
Alors, au Cercle de Wallonie, le Premier Ministre abordera sa vision pour la Belgique et là, c’est autre chose.
On sait ce qu’il va dire aux bourgeois assemblés venus chercher leur dose de sérotonine.
Nous qui connaissons son programme par ce qu’il nous en a montré ces dernières années, on peut dire aux convives : vous en pensez ce que vous voulez, pour nous c’est de la merde !
Et encore, je pèse mes mots !
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1. Ce ne sont pas les partis d’opposition qui ont qualifié le gouvernement Michel de « kamikaze », mais d’abord la Presse : Le Soir, son satellite, le journal La Meuse et l’Echo, journal de Buxant ! Richard3.com le sait, Martin, dans ton milieu, c’est dur de gagner sa vie. On ne t’excuse pas, mais on te comprend. Tu as une famille et un besoin criant d’argent. Vous en êtes tous là… Sincèrement désolé.

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