« Reynders contre Buric | Accueil | Didier, t’as les thunes de Laurent ? »

Ghetta macroniste !...

Il n’est pas étonnant que l’opinion juge sévèrement la presse pour son contenu et, inévitablement ceux qui tiennent la plume.
Richard3.com ne va pas revenir sur l’orientation bourgeoise souvent voyante des commentaires d’actualités, tant du côté des images, que de l’écrit. La démonstration que les fake-news ne sont pas que sur Facebook a été faite.
La question est éthique. Est-il normal, après s’être promené dans les presses écrite et parlée, sous couvert de la neutralité objective, que des professionnels quittent le métier pour entrer en politique active et rémunérée, en surfant sur la popularité acquise après avoir dissimulé leur opinion, tout au long de leur carrière, à l’abri d’un faux esprit de synthèse ?
La reconversion de Florence Reuter en 2007 a fait du bruit en son temps. Elle remporte en octobre 2012 les élections communales de Waterloo, sur la liste de Serge Kubla. Elle lui succède trois ans plus tard et occupe toujours le poste de bourgmestre dans la commune du Brabant wallon. Siegfried Bracke passe de la radio VRT à la N-VA, l'ex-journaliste est président de la Chambre des représentants dans cette dernière législature. Anne Delvaux, présentatrice du JT entre en politique sous les ordres de Benoît Lutgen, pour être remplacée par Claude Rolin. Pire encore, Olivier Maroy, à la tête d’une émission politique "Mise au point", quitte la RTBF pour le MR. C’est agréable pour les débatteurs qui ne sont pas libéraux de savoir que les débats étaient menés par un libéral ! Il fut à deux doigts de ne pas être élu. Le comble, il eut pu reprendre sa place en toute tranquillité à « Mise au point » ! (voir les statuts des journalistes à la RTBF)
En France, c’est l’étonnante adhésion à la République en Marche du président Macron d’une star télévisuelle et de la presse écrite : Bernard Ghetta.
Voilà trente ans que ce journaliste s’affiche dans le monde de la presse comme étant au-dessus de la mêlée, avec il est vrai, un engagement pour l’Europe envers et contre tout.
Il avait une manière qui paraissait tellement franche et départie de tout esprit partisan quand il se lançait dans la critique, mais plus souvent dans l’apologie de la politique européenne, qu’on aurait dû se méfier. Il était comme une conscience que l’on consultait venant d’horizons différents, de la gauche à la droite.
Et le voilà Macroniste !

1kjvqqp3.jpg

On se doutait bien de quelque chose, lorsqu’il parlait de la crise des Gilets Jaunes, mais au point de rallier les thèses de Castaner et d’aller porter la « bonne » parole de l’Élysée au parlement de Strasbourg, il y a quand même chez lui, un manque d’éthique qui me choque.
Parce que l’Europe de Macron et maintenant l’Europe de Bernard Ghetta, est faussement écologique, doublement propice au commerce tout azimut, et complètement nulle dans l’urgence de traiter les problèmes sociaux, parallèlement à l’inertie pour la chasse aux jongleurs de la TVA et les amateurs de paradis fiscaux.
Un article récent du monde diplomatique vient à point nommé et soulève les contradictions des prédictions de Bernard Ghetta sur le devenir de l’Europe. Le nouvel affilié au REM avait une réputation surfaite. Il s’est quasiment trompé sur tous les sujets qui demandaient une projection sur le futur de l’Europe.
« Au fait, quand « les règles de la concurrence et de l’orthodoxie monétaire ont été contournées » (Bernard Guetta, 6 octobre 2008), quand l’Union européenne doit « surfer entre ses [propres] obstacles institutionnels et politiques pour opposer un front uni à la crise financière » (Bernard Guetta, 13 octobre), doit-on conclure à un triomphe de l’Europe ? » (Le Monde diplomatique)
Les Etats en 2008, dans la crainte d’un effondrement bancaire, ont brisé en moins de deux semaines les entraves à l’action publique nouées par un demi-siècle de « construction européenne », ce que Ghetta nie, trompé sur ce qu’il croit être des péripéties qui n’influent pas le devenir européen.
En réalité 28, bientôt 27 ?, états européens n’ont jamais montré un front uni, dans la terreur d’un effondrement bancaire. La construction européenne, chantée et louangée par Bernard Ghetta, n’a été qu’un marécage où chacun à un œil sur son pognon et l’autre sur le pognon des autres. Ghetta pourra peut-être s’en apercevoir. Il ne nous le dira pas, puisqu’il est entré dans un parti qui a des consignes strictes de côté de l’euro et de la banque européenne.
Quant à l’Europe sociale où tout est à faire, ce ne sera pas lui qui soulèvera la question.
L’Europe est le reflet de l’économie dominante. Elle invite encore, malgré les Gilets Jaunes à l’austérité et au remboursement de la dette.
La débâcle financière de 2008 aurait pu inciter les gouvernements occidentaux à renouveler leurs politiques économiques. L’Europe de Ghetta, au contraire, va renforcer le carcan de l’économie néoclassique.

Poster un commentaire