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Une défaite et un triomphe !

Didier Reynders était quasiment sûr d’avoir la place de secrétaire au Conseil de l’Europe et voilà que c’est l’autre qui devient président de l’UE !
Reynders s’était jeté à corps perdu dans la candidature à l’Europe. À la section de Bruxelles on se plaignait déjà de son peu d’allant avant la campagne ratée des élections du 26 mai. Le comité de Bruxelles du MR constata que Reynders n’y fichait plus rien. De superviseur au-dessus de la mêlée, il devenait touriste d’un jour, intéressé par les restos-parlottes entre poire et fromage. On ne le voyait jamais aux soirées collage d’affiches.
La jalousie aidant, un paquet de gens vint grossir la troupe de Charles.
Les journaux libéraux voyaient en Didier le nouveau secrétaire général du Conseil. Leurs dithyrambes et leurs hommages appuyés le convainquirent que c’était dans la poche.
Et voilà que c’est le contraire qui arrive, Charles monte sur le podium dans la lumière et Didier descend dans l’ombre du succès de l’autre !
En réalité, c’est un double malheur qui tombe sur sa tête. Non seulement, il rate un couronnement de carrière, mais Charles Michel est à la tête du Conseil européen !
Tout autre que Reynders se serait abandonné au désespoir. Il y a des compensations inattendues. Le départ de Charles va le faire premier ministre, un rêve qui devient une réalité, même si c’est parce que les partis ne peuvent pas s’entendre. Cet intérim pourrait durer un an ! Quid enfin, des combines de Michel-Chastel de la mascarade à la présidence du MR ? Elles tombent à l’eau, sans que personne n’ait moufté au parti libéral. Reynders pourrait dégoupiller une grenade au bureau des zombies du parti et reprendre la main, qui sait ?
La pratique des boules puantes de bouches à oreilles est courante en politique. Les pires détracteurs du candidat Reynders l’ont desservi à Strasbourg, pas seulement issus du monde libéral européen, mais de la clientèle multipartis qui gravite autour.
Dès l’annonce du résultat nommant Marija Pecjinovic Buric à l’emploi, l’ami mondain de feu Armand De Decker fut aussitôt consolé par les mêmes qui voulaient sa défaite.
Ce fut une marée indignée d’amis atterrés qu’un homme d’un tel mérite n’ait pas été consacré.
On se souvint des articles vantant les qualités époustouflantes du ministre avant son échec, comme ils avaient vu juste, comment cela était-il possible ? À ces journaux se joignirent des « camarades de lutte » des Miller, des Ducarme et même Chastel, fraîchement député européen, masquant difficilement son immense plaisir de la défaite.
Que pensez-vous que l’illustrissime libéral fît ?

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Certes, le flatteur tient presque tout le monde de la politique dans le creux de sa main, mais en contrepartie, il se doit en cas de malheur prendre la gueule de circonstance. Si bien que Reynders un peu surpris des marques de sympathie put compter sur une partie des MR les plus remontés contre lui, avant son échec.
Ils se firent donc un plaisir de répandre des trésors d’attention, des choses énormes. C’est tellement gros qu’on se demande si ce n’était pas du ministre lui-même…
Voici un échantillon à peine inimaginable :
« Didier Reynders doit peut-être une partie de son échec au fait qu’il était un candidat «trop fort» pour des pays qui préfèrent un Conseil de l’Europe plus faible, ont laissé entendre jeudi des membres de l’assemblée parlementaire du Conseil. »
Et les journaux de surenchérir :
« Plusieurs motifs expliquent cette défaite du chef de la diplomatie belge, selon ces députés: le soutien du camp conservateur à Mme Buric, un effet «eurovision» - soit le soutien des pays proches de la Croatie -, le fait que ce poste ait été quasi-exclusivement occupé par des hommes depuis sa création, etc. ».
On sent l’invention « eurovision » du plus pur effet « didiéresque ». Mais où va-t-il chercher tout ça ?
Il y a quand même une députée écologiste qui a trouvé Reynders trop sûr de lui !
Où elle va fort, c’est quand interrogée à la RTBF, elle a lâché que l’illustre avait perdu une partie du soutien socialiste !
C’est curieux tout de même cette fraternité d’au-delà des frontières entre le MR et le PS ?
On se fait la gueule à Bruxelles et on se fait premier de cordée à l’étranger pour la conquête des places ?
Voilà que Charles monte à l’Olympe de l’Europe. Tous les caquetants, hardis coquins supporters des Michel s’interrogent. Qu’est-ce que le MR va devenir ? Il n’y a plus tellement d’hommes forts au parti. Et si ce diable de Reynders, que l’on croyait hyper cuit, redevenait le premier bleu ?
Comme quoi, en politique, on n’est vraiment fini que mort et quand bien même, les cimetières ne sont-ils pas remplis de gens irremplaçables ?

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