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Rouen un Seveso français ?

Pendant que des experts en cérémonie discutent avec le couple Macron à qui reviendra l' honneur de tenir les cordons du poêle à la cérémonie Chirac, Rouen se réveillait dans le fracas des tôles tordues, des toits de hangar en amiante s’embrasant sous la chaleur des huiles en fusion, tandis qu’une épaisse fumée s’élevait dans le ciel formant un nuage qu’on dit de 20 KM et 600 mètres de large !
Lubrizol, propriété du milliardaire américain Warren Buffet, s’embrasait.
Inquiets certains habitants arrachés de leur sommeil sortaient aux nouvelles, d’autres voulant sauver des enfants, partaient en voiture n’importe où.
Le préfet, estimant ne pas devoir affoler les gens interdisait d’actionner les sirènes d’alerte, si bien qu’il ajouta à la confusion et qu’après coup, il serait utile de se demander à quoi servent les sirènes, si on ne les actionne pas dans des situations aussi déterminantes ?
La société « Lubrizol France » est en activité depuis le 11 octobre 1954. C’est donc une entreprise classée SEVESO mais enclavée dans un centre urbain, comme on les construisait alors, à cheval sur deux communes : Rouen et Petit-Quevilly. 500 personnes y fabriquent des additifs pour lubrifiant HDI et TDI et des gels pour peintures.
Début 2019, l'entreprise a déposé une demande d'autorisation d'extension (de 1598 tonnes) de ses capacités de stockage de substances dangereuses dans la partie de l'usine située sur la commune de Rouen.
Cette bombe au cœur de l’agglomération rouennaise n’a apparemment ému personne puisque la demande d’autorisation avait été accordée, sans inspection particulière, la dernière remontant à janvier n’avait apparemment pas dépassé le bureau du directeur, puisqu’elle avait été classée sans remarque particulière.
Il existe même une aire d’accueil pour les Gens du voyage en limite du périmètre, enclavée entre Lubrizol et Pier Seine et CB PREMIX.
Ce site produit des additifs de toutes sortes à partir de composés chimiques, la liste n'est pas révélée au public pour des raisons de sûreté, selon une directive de la préfète, signé d’un certain Berg délégué de la dame !
On sait seulement que le cocktail de Warren Buffet, au-dessus des têtes des Rouennais va, selon la météo, vers la Belgique (merci chers voisins). Il pourrait être chargé d'antioxydants, de pentasulfure de phosphore, d’acide dithiophosphorique, d’alkyldithiophosphate auxquels devraient s’ajouter quelques dizaines de tonnes d’amiantes des toitures des hangars évaporés sous la forte chaleur et des milliers de litres de benzène hautement cancérigène.
Macron a délégué quatre ministres sur place pour rassurer les gens, question de se démarquer de ce scandale. Il n’en demeure pas moins que la construction d’usines chimiques de ce type à proximité des centres urbains avait été une folie des années 50/60 où l’on ne doutait de rien.

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Au lieu de favoriser des extensions de ces activités déjà hautement polluantes avant qu’elles n’explosent, de Chirac à Macron, il aurait quand même été plus judicieux de les fermer progressivement et les reconstruire ailleurs. D’autant que celle-ci au cœur de l’agglomération est aussi à proximité de la seine et de ses installations portuaires, d’où pollution de l’eau.
Mais le scandale a d’autres conséquences. L’agriculture de la Normandie, le lait des vaches qui s’y recueille, les bêtes elles-mêmes qui broutent l’herbe à des kilomètres à la ronde de l’usine dévastée, l’eau utilisée par les ménages, les intoxications possibles de la consommation des légumes dans les potagers des environs, tout enfin concourt à angoisser une population qui à l’impression que Paris s’en fout, que les inspecteurs des risques sont des fonctionnaires qui ne doivent pas créer des ennuis aux industriels, sous peine de se faire virer. L’un d’entre eux affirme que les services d’inspection ne sont pas suffisamment nombreux pour contrôler les industries à risque, aux dates précisées par les règlements et quand bien même ils le seraient, ils ne disposeraient pas des instruments modernes nécessaires pour une inspection sérieuse !
Franchement quand Macron se mêle de faire la leçon aux autres du haut de la tribune de l’ONU et quand on voit l’incurie de son administration et sa trop grande facilité à délivrer des permis pour faire du n’importe quoi afin de contenter ses amis Trump et Buffet, on en arrive à considérer son activité aussi préjudiciable que la paresse légendaire de Chirac, qu’on trouvait à l’époque, trop peu actif.
J’adresse une pensée de sympathie à une lectrice de Richard3.com habitant à Corbie (130 de Km de Rouen) qui, de sa maison, voit le nuage s’avancer au-dessus du bocage d’où elle photographie avec talent une nature d’arbres et de sentiers, entre eau et ciel.
Le pourra-t-elle encore demain ?

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