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Anastasie pas morte !

Invité à prononcer le discours inaugural de la “convention de la droite”, réunion organisée ce week-end par des amis de Marion Maréchal Le Pen, Éric Zemmour a livré une vision personnelle de l’état de la France.
Les propos du polémiste ont été diffusés dans son intégralité sur LCI en direct.
BFMTV, a aussi montré les premières minutes du discours d’Eric Zemmour... sans pour autant lui donner la parole.
Le tollé qui a suivi la diffusion de LCI, résulte des médias. Il est, du point de vue sociologique, intéressant. BFMTV a été félicité par ses pairs, pour sa retenue.
Voilà pour les faits.
On aura beau dire, 1900 fut le bel âge de la polémique, des pamphlets, de la liberté d’expression, des délires et des rectitudes de sens.
Pourquoi a-t-on dérivé jusqu’à aujourd’hui dans une sorte de pruderie officielle qui interdit même certains mots ? En d’autres termes, pourquoi tout n’est plus de droit « bon à dire » même si c’est une connerie ?
Chacun à sa petite idée là-dessus.
Si l’arrière-grand père d’Éric Zemmour avait tenu les propos de celui-ci en 1900, il lui aurait été répondu avec d’autres arguments, voire les siens retournés. Il y aurait eu des débats et un enrichissement de l’esprit critique et le sentiment d’avoir gagné en liberté d’expression, malgré le bourgeoisisme et les égoïsmes féroces du temps.
Assez paradoxalement, les améliorations notables de l’instruction générale ont été à la base de la nouvelle censure.
Autrement dit, à partir du moment où tout le monde ou presque sait lire et écrire, l’élite ou la supposée telle, appréhende que le peuple se saisisse de certains propos et les interprète mal, c’est-à-dire dans l’en-dehors de ce que l’élite décide ce que doit penser le peuple !

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C’est que l’instruction générale s’est améliorée dans la diffusion d’un savoir élémentaire, mais il n’a pas été jugé utile de doter l’étudiant de ce qu’on peut qualifier de sens critique. L’étudiant n’est pas armé aujourd’hui de la faculté de déceler les failles d’un raisonnement ; d’en proposer un autre, conforme à ce qu’il pense. Cette lacune n’est pas inhérente aux études inférieures, mais touche surtout les études supérieures.
C’est prémédité par les programmes appliqués par tous les ministres de l’instruction publique.
Il faut donner aux gens le savoir technique et scientifique afin d’en faire de bons agents de production. En ce qui concerne la politique, la démocratie, le sens des libertés, nous nous en chargeons pense la bourgeoisie dominante libérale.
Pourquoi la situation était-elle différente avant 1900 ? Les masses étaient délibérément laissées dans l’ignorance. La polémique était affaire de gens instruits, issus de la bourgeoisie. On était entre en soi, même dans l’invective. En principe, le peuple regardait les beaux messieurs d’un œil rond, sans comprendre. Sauf, que ce n’était pas le cas et que des esprits « forts » venus des couches les plus « arriérées » montaient déjà en puissance. Mais, comme il s’agissait d’une minorité, elle était tout simplement intégrée comme fut le socialisme à partir de cette époque, soit préventivement lourdement enchaînée dans un cul de basse-fosse, soit en exil, à Londres, comme Marx.
Aujourd’hui, le peuple aurait dû prendre son destin en main et écouter les discours, même ceux qui ne lui conviennent pas, comme celui d’Éric Zemmour. Il ne le peut pas. L’oligarchie au pouvoir craint que la juste représentation des gens en démocratie ne vienne détruire les écheveaux astucieux du pouvoir pour les remplacer par autre chose où elle ne paraîtrait plus en tant que puissance unique !
La semaine d’enterrement de Jacques Chirac est une démonstration du pouvoir de téléguider les gens à aimer ou haïr. Ici, il s’agissait d’aimer la représentation du bon bourgeois.
Éric Zemmour diffuse un discours que toutes les puissances conquérantes ont toujours tenu. « Je suis le dernier venu sur un territoire peu importe que je l’aie conquis par les armes ou par le nombre, je m’y suis installé. Les populations qui s’y trouvaient avant moi y ont été massacrées ou assimilées. Avec l’expérience que j’ai acquise, je ne supporterai pas qu’une autre nation ou des ethnies rassemblées pour une nouvelle occupation, prennent ma place et me fassent ce que j’ai fait aux autres. »
Voilà en gros le discours de Zemmour. Effectivement, c’est un discours de haine, un racisme indéfini, puisque la nation dominante est faite d’un assemblage aussi baroque que celui contre lequel elle se défend.
Le risque qu’ont pris les bourgeois au pouvoir, c’est de se retrouver seuls devant ce nationalisme radical et d’avoir contre eux le peuple à la fois convaincu que Zemmour et ses détracteurs ont tort tous les deux ou pire, que seul Zemmour ait raison !
C’est une erreur de l’oligarchie bourgeoise au pouvoir. Une de plus.
Il faut laisser la parole à Eric Zemmour, ses thèses et hypothèses enrichissent les miennes. J’y puise des raisons de le contredire et de raffermir mes convictions humanistes.

Commentaires

Par inadvertance, j'ai effacé la note d'un lecteur qui se disait lassé de la longueur de mes "rubriques", écrit-il en substance.
À celui-là, je répondrai que je n'ai pas fini de lasser, attendu qu'il me reste tant de gens à décevoir ! Surtout ceux qui, recopiant mes chroniques, ajoutent leurs fautes d'orthographes aux miennes. Cela m'est parfois reproché, dans la grande confusion d'un genre nouveau qui consiste à être quelqu'un d'autre, tout en restant moi-même.

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