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Attendez-vous à savoir…

Geneviève Tabouis, morte en 1985, nous la baillait belle. Ce pur produit libéral disparu, il nous reste les cabochards Delwit et Sinardet en Belgique, Barbier et Jeudy, en France, pourquoi ne pas prendre tout ce joli monde à contrepied ?
On vit par procuration en Belgique sur les événements sociaux des voisins. À croire que le 5 décembre, la date de la grève générale annoncée en France, touche autant la partie francophone du pays que les Parisiens eux-mêmes.
C’est que le social a la même force gravitationnelle que la terre pour la Lune et que 65 millions de Français font la masse autour de laquelle 4 millions de Belges gravitent.
Inutile d’ajouter que l’intérim de Sophie Wilmès au gouvernement fédéral met en suspens toute vie associative, faisant de la Belgique un ectoplasme social. Ce qui ne veut pas dire que c’est tant mieux de faire du surplace. Au contraire, les inégalités et les injustices courent toujours. En attendant qu’il se passe quelque chose à Bruxelles, on vaque à ce que l’on peut.

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Attendez-vous donc à savoir…
Il y a deux issues au 5 décembre.
La première, Macron a encore pour s’activer une grosse semaine d’offensive devant lui. Il délègue la ministre de la santé Buzyn et son premier ministre Philippe pour faire diversion et désamorcer une des bombes, celle des hôpitaux publics, complètement dévastés par le comportement libéral des responsables, tandis que lui, sans perdre un instant part en campagne pour sauver son usine à gaz des pensions.
Manœuvrier venu en droite ligne des banques, Manu ironise sur les pensions spéciales de la SNCF, sachant que cet aspect est perçu négativement par les travailleurs du privé, espérant ainsi noyer le poisson de sa réforme par point. J-P Delevoye, initiateur du projet, bidouille des accommodements sur les métiers pénibles, et met de l’eau dans son vin au sujet de la clause du grand-père, en renvoyant le bidule aux calendes grecques.
Bref, tout le monde a le sentiment qu’il est inutile de remplacer une usine à gaz qui fonctionne, par une autre usine à gaz dont on ne sait pas si elle fonctionnera un jour. Macron ne perd pas la face, même si sa grande réforme, il se la met où je pense.
Si Manu désamorce la bombe, le 5 décembre se résumera à un défilé, quelques lancers de LBD et de grenades lacrymogènes, des yeux crevés et des bris de vitrine par les black-Blogs. Si la manif a poussé le centre droit jusqu’aux mouillettes, une contre-manif à la Michel Debré du temps de Mai 68 ferait de Macron le sauveur de la droite, et tout repartirait dans le ronron jusqu’à la crise économique qui s’avance.
Dans le cas d’une réussite de la grève du 5 décembre et de sa reconduction « illimitée », c’est un début d’insurrection et comme on connaît Macron, c’est la fleur de la flicaille farcie d’éléments d’extrême droite, avec le préfet de police Didier Lallement qui va au carnage. Deux issues possibles, Macron vainc le peuple, mais ne pourra ni se représenter aux élections suivantes comme Hollande, ni imposer ses réformes ou il ne le vainc pas et il démissionne, avec un retour aux urnes dans les trois mois.
Il y a bien une troisième hypothèse qui serait celle, complètement folle, d’un nouveau 14 juillet avec la troupe qui met la crosse en l’air et Marianne qui s’installerait au palais de l’Élysée, Macron, Philippe et sa clique en fuite, la sixième république proclamée…
Oui, mais pour combien de temps ?
L’Europe courroucée, Wall Street en plein désarroi, l’OTAN convergeant ses forces vers la France, le capitalisme couinant qu’on l’assassine… vous voyez d’ici le tableau.
Personnellement, cette hypothèse me plairait assez, mais elle est peut vraisemblable, tant le système économique en-dessous de toutes les tribulations politico-sociales, est tellement puissant, tellement supérieur aux soubresauts de la démocratie, qu’on ne pourrait y croire que s’il y avait concordance : une crise sociale et une crise économique plus terrible encore que celle de 2008. Aujourd’hui, on n’a plus les moyens que l’on avait à l’époque pour faire payer le désastre aux pauvres.
Reste que l’espérance est vive en France, comme en Wallonie de sortir de ce merdier libéral. Oui, mais comment ? Quelqu’un a-t-il un plan ?

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