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Histoire d’un échec… banal !

À terme, toute politique est estimée pour ce qu’elle vaut ; avoir fait ou non une bonne politique sur le rapport humain est ce que l’on retient. On se fiche que Charles Michel ait réussi ou échoué dans sa tentative, tenu ensemble trois morceaux d’un puzzle qui tardent d’être assemblés depuis 1831.
Il est important de savoir si par une intelligente direction d’un agrégat humain de onze millions de personnes, le premier ministre a fait reculer la misère et sorti de l’enfer de la pauvreté le plus de personnes possibles.
Le reste, les nominations prestigieuses, les CEO crapuleux, les nationalismes exacerbés, n’a aucune espèce d’importance.
De ce point de vue, cette législature a été une des plus catastrophiques de l’histoire de la Belgique. La malheureuse Sophie Wilmès n’est qu’une technicienne de surface chargée de mettre sous le tapis, ce qui n’est pas montrable.
Le discours de Charles Michel est d’un cynisme absolu. Il conforte la confiance du bourgeois dans l’économie, il rassure les syndicats – enfin le tente-t-il – avec 130.000 emplois créés, il assume l’énorme budget de fonctionnement de l’État, ce qui rassure les fonctionnaires, et enfin, il souligne les engagements tenus à l’Europe, à l’OTAN et à tous les traités commerciaux signés, ce qui déclenche les bravos, aussitôt amplifiés par la presse de la pensée unique.
Cependant il a échoué dans ce pourquoi il était aux affaires : la pauvreté et la misère. Elles touchent un nombre croissant de personnes en Belgique. On estime que 15% des gens vivent sous le seuil de pauvreté et donc dans la précarité.
Ce constat dément toute sa politique. Les postures avantageuses de maître Goupil qui vient à bout de tout par force et par ruse sont éventées. C’est un échec dans tout. Ses triomphes ne sont qu’à l’usage des mondains et des insensibles. Ils sont dus à sa sécheresse de cœur et son manque d’humanité.
Comment expliquez dans un pays dont il vante les progrès dans les domaines économiques et concurrentiels, qu’on ne parvienne pas à lutter contre cette pauvreté ? Comment imaginer en voyant la circulation aussi dense sur les autoroutes et avenue Louise, ces centaines de milliers d’automobiles neuves à la file, ces buildings élégants, ces quartiers chics où l’écolier de quinze ans à sa Rolex, que cinquante mètres plus loin, on meurt d’inanition sur les trottoirs ?
La population n’est pas suffisamment protégée par les transferts sociaux. De toute la durée de son mandat, Charles Michel n’a jamais eu le coup de génie qui aurait vu l'ensemble de la population monter au-dessus du seuil de pauvreté, en apportant de l’oxygène à qui est en train de se noyer.
Puisqu’il en est ainsi, au moins devrait-il convenir que la croissance économique et la croissance de l’emploi ne règlent pas le problème de pauvreté.

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On lui accorderait bien volontiers un semblant d’excuse à condition qu’il ait l’honnêteté de dire que le libéralisme ne vaut absolument rien et qu’il s’est lourdement trompé sur sa capacité à régler le problème social et surtout la pauvreté.
Après la lourdeur de son erreur, son défaut d’humanité, sa complaisance à l’égard d’une économie libérale sans avenir, son refus d’en convenir et le petit côté maquereau de son caractère qui le fait vivre « au-dessus » des moyens de ceux dont il est responsable, voilà qu’à cause de lui et de ses pareils la pauvreté lentement et sûrement est devenue un phénomène banal !
Cette banalisation est un crime, c’est une non assistance à personnes en danger. Il en est l’artisan et le responsable !
En Wallonie un cinquième de la population vit dans un ménage ne disposant pas d’un revenu de 1187 €. Ce cinquième de la population, c’est un chiffre qu’on retrouve souvent dans d’autres indicateurs. Des enfants, à concurrence de 21% en Wallonie, vivent dans un ménage où ils sont privés de biens de base, comme des vêtements neufs, d’au moins un fruit et un légume par jour. C’est encore plus le cas à Bruxelles.
" Constituer la grande misère en mesure exclusive de toutes les misères, c'est s'interdire d'apercevoir et de comprendre toute une part des souffrances…" Pierre Bourdieu, « La Misère du monde ».
Charles Michel fuit un paupérisme persistant à l’Europe avec son compère Reynders, pour gagner plus, pour être mieux considéré, pour discourir sur des estrades, hissé sur les planches par un staff de domestiques, extrait auparavant d’une grosse limousine de fonction.
Voulez-vous que je vous dise, Monsieur Michel, votre attitude est celle d’un lâche et je vous plains.

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