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Toto fait vulgaire !

L’économie de marché, depuis qu’elle régit le monde – des régimes mous aux régimes sordides – n’a plus à craindre des bourgeois oligarques et des oligarchies communisantes. Les Gold-card sont dans le camp de l’impunité. Steph Moreau, notre beau CEO, peut pisser à la raie du personnel à ses trousses. Il est Gold-card. Foutez-lui la paix ! La solidarité du fric entre voyous magnifiques, qu’est-ce qu’on en fait ? L’autre exemple, le joufflu en Maison Blanche, en est où à sa quantième plainte pour viol ? Est-ce qu’on l’emmerde pour ça ? À part l’hystérique Pelosi qui le cherche pour des bricoles. Rabattez-vous sur les Polanski, Ramadan, Weinstein, Epstein, Strauss-Kahn, les énervés du gong, besogneux du paraître, vieux lions de la Goldwyn ; mais touchez pas à un successeur d’Abraham Lincoln !
Les médias dominants montent l’actualité en spectacle. Pendant qu’on louche sur le fessier de la cowgirl, les inégalités se creusent. L’inexpressive compagne du gros matou, la first lady Melania suit son idiot de village, fort comme un bœuf, rustaud comme l’animal, sauf que le gros golfeur en a encore dans le slip au service des États-Unis et des banques.
Et alors ? De Christophe Barbier à Bruno Jeudy, sans parler de nos jumeaux Sinardet et Delwit, tous le panel consentirait à perdre neuf dixièmes de répondant pour être Trump, même si au lieu de Melania, ils devaient se taper Françoise Fressoz la « vranzaize », seule capable de renvoyer mister Spock dans sa galaxie.
La pauvreté suscite encore de la peine, mais de moins en moins d’indignation. Qu’y a-t-il de plus vulgaire ? Retirer le pain de la bouche des gens ou dire que ceux qui commettent ces infamies sont des trous du cul ?
Je sais, quand on manie de la merde, il vaut mieux mettre des gants. Si je retrouvais les miens, je ferais signe. Du reste on s’en apercevra tout de suite. Je tortillerai du chose et ferai gaffe aux antilogies.
Chez les gougnafiers surdiplômés l’idée se répand que les pauvres sont le résultat du hasard, les jouets de la fatalité. Quand le PS était encore socialiste, la pauvreté était la conséquence d’une injustice quelque part dans le système. Il est vrai qu’on n’était pas encore mondialisés et qu’un syndicat pouvait encore faire grève contre un employeur malotru. Même la droite en convenait, puisque Louis Michel n’avait rien trouvé de mieux pour mettre Reynders hors de lui, que fêter le Premier Mai à la Julien Lahaut, avec discours sous tente, voix étranglée par l’émotion et envie de pisser après deux verres de bière, dans le seau à glace dans lequel Martine Michel rince les verres.
La mondialisation nous a appris à dire « T’es pauvre ? C’est bien fait pour ta gueule ». Les libéraux MR et PS ont appris la leçon très vite.

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Des moins sanguins, le Ramadan Montois Georges-Louis Bouchez par exemple, parle plutôt d’un juste châtiment qui rétablit l’ordre moral des choses.
On attaque le problème par le raisonnement « Le travailleur doit gagner plus que le chômeur ». Autrement dit, celui qui se casse le cul doit mériter plus que celui qui ne fout rien. Logique imparable, sauf que pour refaire tout le monde, c’est simple. On fait stagner les salaires à des niveaux indécents, ainsi on diminue le chômeur pour « rétablir l’ordre moral ». !
La pauvreté n’est plus la criante injustice d’un système pourri ! Elle a trouvé son équilibre entre le gris clair et le gris foncé. Après l’intérim sabre au clair de Sophie Wilmès, le duo Magnette De Wever n’aura plus jamais à en reparler.
Le marché mondial en symbiose avec la démocratie représentative ne condamne pas l’injustice, mais l’échec commercial. L’échec politique n’existe pas. Il n’existerait que s’il remettait en question l’ordre mondial. Par exemple, Mélenchon serait le fossoyeur de la société moderne de consommation, pire criminel que Ben Laden et Abou Bakr al-Baghdadi, réunis. Les ratés complets que nous envoyons à l’Europe, MM. Michel et Reynders, eux, sont les génies triomphants de la Belgique de l’avenir.
Le péché c’est quand les actionnaires qui s’attendaient à 15 % de bonus, voient leur CEO annoncer qu’on va fermer la boîte et que leurs actions, ils peuvent toujours s’en torcher le cul. C’est la honte totale, l’effarement des Bourses, le phénomène perturbant d’ordre universel.
On en est à souhaiter la crise. Celle qu’on prédit dans des milieux qui sont dans le nez des télés. Le système de châtiments, judiciarisés dans les cours de commerce, est le seul qui vaille et détermine le genre de démocratie. Le public, sidéré, voit dans la course les gagnants et les perdants. Il dit « merde, pourvu que ça soit pas mon entreprise qui ferme ». Puis, il la ferme aussi, saisi par l’angoisse. Il a les mouillettes.
C’est tout.

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