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Un club social et progressiste.

On a voté au MR pour la présidence. Les numineuses élites se sont décantées dans les agrégats européens. Sa sérénissime grandeur Charles Michel et son grand vizir Didier Reynders, ainsi que l’insignifiant Chastel, casé près d’un radiateur du parlement de Strasbourg, ont déserté la maison mère.
La boîte est à remettre.
Louis Michel, géniteur de la dynastie, à la retraite grâce à des économies et de plantureuses pensions, compte néanmoins négocier fermement le pas-de-porte.
Signe du désintérêt des foules libérales, le MR compte moins de 25.000 membres.
Un simple calcul : Wallonie + Bruxelles au dernier recensement faisaient 4.842.337 habitants. 24.882 membres du MR font donc moins de 2 % de la population et si l’on considère que 53 % des membres ont voté, nous avons donc à peine 1 % de libéraux francophones.
C’est dire le peu de légitimité de celui qui sortira du lot au deuxième tour, puisque Georges Louis Bouchez n’a obtenu que 44,59 des voix et le suivant, Denis Ducarme, 25,12 %. Pour le Tariq Ramadan libéral, cela ne fait pas 0,5 % de la population, s’il est élu. Pourtant, on le sent prêt à plastronner, poser des règles, affirmer des points de vue… au nom de l’ensemble de la population ! Quant au sanguin Ducarme, on descend jusqu’à un quart de pour cent !
Ça donne le vertige !
Ces lilliputiens politiques n’en sont pas moins hommes, dirait Tartuffe.
Christine Defraigne s’étonne du peu d’enthousiasme des foules libérales alors que son parti est à la croisée des chemins.
Cette manie de se retrouver à la croisée des chemins !
Voilà tantôt cinquante ans que Louis Michel s’y trouve et il y est toujours !
Croisée des chemins pour madame Sophie Wilmès. Notre dame en fer blanc occupe le pupitre de chef intérimaire, à son programme rien que des airs entraînant américains. Hier, en majorette sportive, elle est allée en notre nom dire à la France qu’on ne se portait pas mal sous son gouvernement officieux. Elle a déclaré qu’elle suivra la grande allée du pouvoir qui mène au Capitole de l’économie de marché, avec les rescapés de l’ancien orphéon !
Sophie, c’est encore moins d’un demi % des électeurs. Philippe a bien compris. La Belgique, c’est Chypre au cœur de l’Europe, les Turcs flamands occupent le Nord et les patriotes le Sud. Sophie, c’est la balle du jokari, l’élastique la retient de sortir du jeu, tandis que dans les deux camps, on lui tape dessus comme des sourds.
Les débats électoraux au sein du club MR n’intéressent personne. Ils ont pourtant dégagés les joueurs du second tour, Georges-Louis Bouchez et Denis Ducarme. Hargneux et légitimés par ce qu’ils croient être leur droit d’accéder à la présidence du MR, ils se donnent des directs et des uppercuts comme jamais Joe Louis Michel n’en donna. (Évidemment lui, c’était plutôt la savate).
Richard MILLER, président du Bureau électoral, en est saisi. Dans le cénacle jadis tenu par Jean Gol, des cris et des fureurs, cela ne s’était jamais vu. Il faut dire que ce qui a fait exploser Denis Ducarme, ce sont les éminences du parti qui s’étaient positionnées avant l’élection, comme Coca-Cola Bacquelaine et qui ont fait pencher la bascule sur Tariq de Mons.

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Denis a raison. Qu’est-ce qu’il leur a fait pour qu’il paraisse aussi déplaisant ? Il est comme eux pour une économie américanisée. Son libéralisme social s’arrête à l’augmentation possible des parlementaires et régionaux de l’étape. Il privatiserait l’administration publique comme la Poste, s’il le pouvait. Comme Georges-Louis, il est pour l’austérité des foules, le bien-être des élites. Qu’est-ce qu’on veut de plus ?
Certes, il n’a pas la manière, la rhétorique de Bouchez, ce ton doucereux pour envelopper la victime de mystère et de senteurs suaves avant l’étouffement, comme savaient si bien faire les Borgia… pardon les Michel !
Et quand il sera nécessaire de remplacer l’anguleuse Sophie Wilmès, dans deux trois ans, qui sera le quelqu’un de fort, de brutal même, providentiel : Ducarme ! L’efféminé Bouchez chuchotent les partisans, peu nombreux il est vrai, du taureau de Thuin, Georges-Louis à l’air trop oriental, avec sa barbe dans les poils de laquelle quelques bribes de loukoum traînent ! .
Coca-Cola Bacquelaine n’aime plus Denis, depuis qu’il s’était lancé dans la littérature avec son livre « Islam de Belgique: entre devoir d'intégration et liberté religieuse. » Coca-Cola Bacquelaine lui reproche « liberté » associée à « religieuse ». Pour Coca-Cola Bacquelaine la liberté ne peut être que libérale et c’est une injure qu’elle fût ainsi maladroitement associée à des pratiques qui relèvent plus d’une secte qu’autre chose.
Bref, Coca-Cola Bacquelaine aurait été capable de prétexter n’importe quoi pour ne pas voter Ducarme pour l’unique raison qu’il pense avoir pris de l’ascendant sur Bouchez, tandis que le sanguin est imprévisible. Enfin, comme Bouchez va sûrement l’emporter au second tour, ce n’est pas le moment de se mettre mal avec lui, en défendant un adversaire malheureux.
Reste la question à deux balles : Denis Ducarme est-il un libéral social et progressiste ?
À y regarder de près, c’est Gros Loulou avec son premier Mai qui avait débuté le travail de sape du côté des socialistes de droite. Depuis, tout le monde a compris la leçon. Ils sont tous « social-progressiste ». C’est le slogan d’avenir !

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