« Di Rupo, le dernier menchevik ! | Accueil | Chef d’État : un quiz ? »

Alger gémit…

L’Algérie offre au monde un village Potemkine. Tout y est fabriqué par le pouvoir, tout y est factice, fictif. À commencer par les élections qui ont fait sortir du chapeau un remplaçant des coulisses du régime, un vieux briscard qui a servi de faire-valoir du temps de Bouteflika.
À lire les derniers événements, on pourrait mettre à la place du mot « Algérie », un autre mot « France », tant la manière dont le pouvoir s’y prend dans le domaine de la répression est proche des laides manières de Macron-Philippe-Castaner, le trio qui fait mal, sans jeu de mots et à prendre au premier sens du terme.
C’est l’histoire sans vergogne d’un pouvoir de droit divin, celui d’avoir sorti l’Algérie du colonialisme à la française et qui depuis vit sur ses rentes, dans la plus complète indifférence du sort des gens qui vont finir par regretter le temps de l’occupation ! La population vit dans la misère, la manne pétrolière ne profite qu’aux militaires historiques !
Pour couronner cette mascarade d’une Algérie de carte postale et pour fermer la «parenthèse» du mouvement populaire, il fallait une élection. Ceux qui s’étaient si bien accommodés d’un président muet feignent de craindre le silence d’un vide constitutionnel. Ils ont bricolé une élection bidon qui restera dans les annales !
Après deux tentatives avortées en avril et en juillet, l’état-major tenait à se montrer ferme s’agissant de ne pas rater le scrutin de décembre. Les Algériens, depuis dix mois de manifs du vendredi, exigeaient des dirigeants aptes à changer de régime, des hommes nouveaux, tout sauf les anciennes marionnettes des militaires. Qu’à cela ne tienne, dit le pouvoir représenté par un haut gradé à casquette encore plus haute, on va leur fabriquer ça ! Le pouvoir a fait venir à la rescoussee les télévisions ni vraiment publiques (aucun service public n’est visible) ni vraiment privées (les oligarques liés au régime sont les propriétaires).
Ces télévisions ont fait du bon boulot, les personnels étaient presque tous venus en stage en France et donc ont fait leur apprentissage chez des modèles comme Barbier ou Aphatie. Ils ont donc martelé une fois rentrés au pays que l’Algérie était l’exemple parfait de démocratie et que c’était au peuple de choisir. Ils ont aussi minimisé l’ampleur de l’hostilité de leurs Gilets Jaunes et mis en scène en studio un engouement pour cette élection, n’osant pas filmer l’Algérie réelle dans la rue.
L’élection dans ce pays est un cas de figure, la fraude est double. Elle est pré électorale et électorale. Et même triple, puisque post électorale, l’imposture des élites continuent.
Les Algériens outragés parlent d’un viol des consciences, une grossière falsification, une parodie de démocratie !
La majorité qui refuse la supercherie est niée, insultée, minimisée. Inventer de faux chiffres de participation et de faux résultats devient, dans ces conditions, dérisoires. Tous les observateurs honnêtes et les journalistes indépendants savent que cette élection n’a pas eu lieu, puisque les résultats étaient connus à l’avance, décidés par les successeurs de Bouteflika qui ont tout manigancé, tout préparé.
Dans certaines régions (la Kabylie, notamment), le boycott n’a pas été seulement massif mais total. Un président fictif est donc sorti des urnes. Des cinq candidats issus du régime que le pouvoir militaire a mis en avant, il a opté pour celui qui correspondait le plus aux ruses qu’il a servies depuis quelques mois, à savoir un homme qui incarne le régime tout en prétendant lutter contre ses dérives oligarchiques. Abdelmadjid Tebboune.

1agnouv1.jpg

Ce personnage sert le régime algérien depuis 1975. Cinq fois ministre sous Bouteflika, puis éphémère Premier ministre en 2017, il se serait illustré en s’attaquant à quelques oligarques proches de Saïd Bouteflika.
Les Algériens associent Abdelmadjid Tebboune au régime et, côté privé, à son fils, en détention pour blanchiment d’argent dans le cadre d’une affaire de saisie record de cocaïne. Il est raillé et détesté, comme tous les hommes du régime algérien. Il aura donc été élu par des généraux et non par ses concitoyens. Ce simulacre d’élection nourrit la colère et la détermination des Algériens. Les appels aux manifestations et à la grève générale se multiplient déjà.
Le régime algérien actuel est condamné à disparaître. Après avoir vécu dans la clandestinité et la discrétion, il mourra avec fracas, en ayant repoussé toujours plus loin les limites du ridicule.
La documentation de cette chronique a été tirée de RT France : https://francais.rt.com/opinions/69131-algerie-election-presidentielle-na-pas-eu-lieu.

Commentaires

Pourquoi parler des gilets jaunes dans un texte sur le mouvement populaire en Algérie alors que ces deux mouvements n'ont quasi rien en commun, tant sur la forme que sur le fond?

La seule et opportune ressemblance tient dans la vague de fond toute populaire des deux protestations. Ne serait-ce que cela, elle a son importance qui s'appelle l'authenticité. Pour le reste, il est vrai, il n'y a pas convergence.

Poster un commentaire