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GLB et Coens : transsubstantiation et lévitation.

Bouchez et Coens, les comiques de la dernière chance, font penser au clown Grock. Il est installé sur un tabouret devant un piano et veut interpréter un morceau. Il s’aperçoit qu’il n’atteint pas le clavier bras tendus. Au lieu de rapprocher son tabouret, il essaie de pousser le piano vers le tabouret. Évidemment, il n’y arrive pas. Bouchez et Coens, c’est pareil. Ils convoquent, il ne vient personne, sinon des lampistes. Quand aux grands chefs, ils s’assurent avant de se déplacer, que les autres n’y seront pas, afin d’avoir seuls la vedette.
Les plénipotentiaires royaux doivent avoir l’humilité du tabouret et comme leur en donne le droit constitutionnel, voir qui bon leur semble et publier leurs réflexions, avant radio et télé.
Pour le reste, dans un pays qui compte sept gouvernements, qu’il y en ait un qui fasse défaut, ce n’est pas grave.
Les partis de droite, N-VA et Vlaams Belang, ont-ils compris que le confédéralisme était pratiquement fait et que la meilleure tactique était de laisser aller vers le dénouement, sans plus besoin d’un coup de pouce ?
On le croirait.
Les partis rassembleurs ont mal conduit leur barque. Ils consacrent trop de temps à jurer leur fidélité indestructible au néo-libéralisme mondial. Ils pensent que la religion du fric est un fabuleux rempart aux entreprises nationalistes des partis flamands. Ils se trompent ! Le pognon d’abord, certes, en Flandre aussi, mais comme ces derniers sont plus riches que dans le reste du pays, ils consacrent leur loisir plus grand à s’exciter sur les drapeaux, les origines, la langue et l’horreur des étrangers.
Les partis francophones bourgeois et acquis à toutes sortes de démons inhérents au capitalisme, n’ont pas jaugé à sa juste valeur le désir d’autonomie de la région plus riche que les deux autres, suivant pourtant le raisonnement qui a fait la prospérité du libéralisme « tout pour moi et rien pour les autres ».
MR, CD&V, PS, voilà de sacrés empotés ! Ils portent la responsabilité de la situation actuelle. Ils voyaient la Belgique immuable avec le roi au centre et la bourgeoisie autour prêchant la bonne parole capitaliste, le reste du troupeau abêtit de jeux à la télé incapable de penser. Ils se sont crus fins politiques en cédant, de législative en législative, aux nationalistes flamands.
Les lois linguistiques nous font passer pour des rigolos partout en Europe. Les régions de plus en plus omniprésentes avec un parlement, un président, des ministres, tout accrédite deux ou trois républiques remplaçant le royaume.
Si la N-VA en accord avec le Vlaams Belang le voulait, dès aujourd’hui, affirmer que la Flandre est un pays à part entière, qui pourrait lui contester le fait accompli ? Si les nationalistes flamingants ne le font pas, c’est à cause de Bruxelles et la fichue idée qu’ils ont eue d’y installer leur parlement, croyant ainsi qu’ils entraîneraient le million d’habitants de la capitale sous la bannière jaune au lion noir.

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Ça viendra, mais la poire n’est pas tout à fait mûre.
Toujours est-il que s’ils proclamaient leur indépendance, on atteindrait à la bouffonnerie suprême d’un parlement flamand installé « à l’étranger », d’ici à ce que les parlementaires du Belang se fassent contrôler à la frontière, il n’y aurait qu’un pas.
C’est probablement Georges-Louis et Joachim à qui il reviendra d’attirer les flamingants dans le dernier vaudeville fédéral par de nouvelles propositions sur Bruxelles que les partis avaliseront pour qu’on en finisse.
Quand on voit déjà que partout la parité s’installe entre francophones et néerlandophones dans la capitale, alors que ces derniers sont ultra minoritaires, il ne faudrait pas grand-chose, aux noms des 7 millions de Flamands, que Bruxelles soit annexée à la Flandrie et que la Belgique disparaisse.
Sera-ce un grand malheur ? Au point où l’on est, au coût prohibitif de ces sept gouvernements, au divorce déjà consommé entre les deux grandes Régions les plus peuplées, reléguant Bruxelles à la troisième place, nous ne sommes pas loin de la victoire du radicalisme flamand.
Je vois bien Bruxelles « louée » à l’Union européenne par un bail de 99 ans ; après quoi elle reviendrait à la Flandre, un peu comme Hong-Kong va revenir à la Chine.

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