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La cravate de notaire ou la hussarde ?

L’affaire Griveaux a réuni le bazar politique, gonflé aux soupirs des vieilles dames desquelles surnage l’écharpe rouge de la plus commère d’entre elles, Christophe Barbier.
Je sais, il est de bon ton de s’insurger de ce mouchardage odieux flanquant par terre une réputation. C’est plus fort que moi, voir une grosse légume sortir de HEC Paris, Sciences Po et j’en passe, dans la merde par pure sottise, j’en atteste au philosophe Emmanuel Todd, ce n’est pas contradictoire : la bêtise est partout ! Quant à ceux qui se récrient, comment peut-on se gendarmer sur les fantaisies du sexe, quand on a vingt ou trente années de mariage ou qu’on a vécu avec des compagnons de hasard tout au long de l’existence ? De la brouette tonkinoise à la crapouillette sur le nombril, même la reine Mathilde n’a quand même pas eu quatre enfants en fermant les yeux, et se demandant « mais mon dieu ! qu’est-ce qu’il me fait ce brigand » ! Je suppose que la plus timorée a dû prendre l’initiative, les soirs de bouillonnement intime, comme son partenaire, ex-puceau devenu gaillard, a soufflé plus d’une fois dans le mirliton !
Serge July, de Libération, résume l’affaire Griveaux sur LCI. “Quand on est un homme politique à l’époque des réseaux sociaux on fait gaffe où on est un con. Et Griveaux est un con ! Il était ministre avant d’être candidat, et il envoyait ça. Moi, j’ai aucun problème moral de faire ça mais c’est pas mon truc de me branler devant une caméra et d’envoyer ça mais lui il trouve bien de faire ça en étant au gouvernement. Alors le mec qui fait ça il est con. On vient pas d’inventer les réseaux sociaux, ça fait un moment que ça existe…”
Évidemment, July n’a pas mon élégance de style, les vieilles dames de la presse enchantées de Macron ne pouvaient le trouver qu’ignoble. La plus hors d’elle fut le pilier de BMF-TV, Bruno Jeudy. « …quoi ! Attaqué par lâcheté sur les réseaux sociaux, en-dessous de la ceinture, etc… »
Raphaëlle Bacqué, plus circonspecte, (Cdans l’air Fr5) n’était pas trop éloignée de la pensée de July sans l’oser pouvoir dire et dans des termes qui auraient été sans doute plus châtiés.
Maïté Biraben crut intelligent de surfer sur le scabreux « La Russie ( et la morale ) décide de ceux qui se présentent ou pas à la mairie de Paris. Un certain amateurisme et les réseaux sociaux s’en mêlant ! L’époque est folle ! #onnevapasverslemeilleur #Griveaux. »
L’ex de Canal+, dont j’étais chopé à l’époque, voit le KGB partout ! C’est Poutine qui doit bien rigoler de voir Macron empêtré dans une affaire avec Pavlenski, l’emmerdeur qui s’était cloué la peau des testicules sur la place Rouge, afin de protester contre le régime instauré par Poutine ! Ce qui fait écrire à un internaute «Pavlenski n'a rien à voir avec la Russie. Il a obtenu l'asile politique en 2017. Son-Forget est français. Et il est aussi député. De rien. »

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Voilà la République en marche bien embourbée après la branlette médiatique de Griveaux. Pour faire diversion, le Huffington Post a demandé ce que les habitants de Rouen pensaient du système macron. Après l’incendie du 26 septembre 2019 de l’usine Lubrizol, personne n’a oublié la désinvolture des autorités, les « mamours » des Rem du coin à l’égard des propriétaires américains et le redémarrage des activités, dont la vitesse a surpris les habitants.
Tout cela n’est pas bon pour la macronie. Sauf les vieilles dames de la presse toutes confiantes dans le redressement des godillots de Macron, les gens sérieux s’accordent à penser que la Rem ne pèsera pas lourd dans les municipales de mars.
Quand on fait le compte des scandales, avatars, mécomptes, paroles imprudentes, affaires pendantes (pardon Griveaux) Benalla, comptes de campagne du locataire de l’Élysée, gestion catastrophique de la crise des Gilets jaunes, tout le monde s’accorde à dire que ce jeune président qui allait renverser tout sur la table pour faire du neuf, a fait plus de dégâts que les trois anciens présidents réunis Chirac, Sarko, Hollande. Ce qui est peut-être un exploit, mais très contrariant pour la suite de son règne républicain.
On peut s’accorder sur Pavlenski, son état de santé mental, son discours moralisateur et surtout le besoin d’être médiatisé, mais lors de son intervention dans les gazettes, il a laissé entendre que de la branlette de Griveaux, il pourrait passer à d’autres sportifs en chambre de l’élite française.
On voit d’ici les notables inquiets et l’opposition passant au crible les activités romanesques et financières, s’ils ont laissé traîner des choses dans des fonds de tiroir, proféré des paroles imprudentes recueillies par des magnétophones restés ouverts, s’ils se sont assez interrogés sur des infidélités de leurs compagnes, dans des confidences sur des oreillers non familiaux, si le guignol d'une mutine n'était pas en attente que le ministre remette son caleçons, l'oreille à la porte du claque, etc. !
Les cocus doivent être en transes. La branlette de Griveaux ébranle les assurances. Les dames devant se contenter des déclarations d’amour hors mariage feront dorénavant tintin ! Elles n’auront que la ressource de lire « Les liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos, hésitant entre la perfide marquise de Merteuil et l’innocente présidente de Tourvel, supposant que dans la galanterie à la française, il doit y avoir pléthore dans les boudoirs, attendant l’alcôve, quelques vicomtes de Valmont qui vont avoir du souci à se faire.

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