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Les entretiens cliniques du docteur Faustroll.

C’est à la contemplation du nouveau petit bijou autosatisfait que le MR s’est payé, que j’ai pensé à un nouveau syndrome : le syndrome du mirliflore. Ce serait une pathologie très ancienne mais redécouverte sur des sujets récents que l’anthropologue du futur n’aura pas de peine à classer. L’ensemble des symptômes constituant l’état pathologique, trouve dans les formations politiques une admirable palette.
Georges-Louis Bouchez incarne le syndrome du mirliflore à la perfection. Le diagnostic est le plus facile qui soit, tant l’ensemble de signes et de comportements sont révélateurs.
À la limite un bon clinicien pourrait procéder au diagnostic sur photo !
Avant lui, fuyant vers l’Europe pour un meilleur salaire, ce qui est un comportement normal, on trouve Charles Michel porteur du syndrome de Münchhausen, également appelé « pathomimie » ou « trouble factice ». C’est une pathologie psychologique caractérisée par un besoin de simuler une maladie ou un traumatisme dans le but d'attirer l'attention ou la compassion. Chez lui, elle se caractérise par un faciès qui se prête bien à exprimer une douleur intime et secrète. Quand par exemple, il propose des restrictions en matière de droits au chômage, des exclusions et des limitations d’indemnisation, bref tout un paquet de mesures qui vont atteindre des ménages les plus modestes et acculer au désespoir un tas de gens, on dirait qu’il prend sur lui toute la souffrance qu’il va déclencher. Or, d’après les spécialistes, ce sont des natures perverses qui montrent de la souffrance, afin de cacher une jubilation intérieure à faire le mal.

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C’est aussi une sorte de dolorisme, une délectation à la douleur. C’est le cas de Theo Francken dont le visage pourrait, grâce à un léger maquillage surlignant au rouge vif un allongement des lèvres sur un fond de visage blanchi à la crème, ressembler à celui de Jack Nicholson, dans le Batman de 89. Lui aussi joue l’étranger à bout de ressource quand d’un trait de plume il renvoie dans les enfers des confins, des familles entières qui croyaient la Belgique un havre de paix et d’humanité. Même quand il rit, Francken a l’air de souffrir. Sans doute est-ce une nature profonde propice à une réflexion naturellement généreuse qu’une rigidité due à l’honneur empêche de s’exprimer, dès qu’il s’agit de la Flandre et de son destin.
L'utilité et l'excellence de la douleur, sa délectation même, voilà qui est capital dans l’accomplissement des grandes carrières politiques.
Reste le cas d’Elio Di Rupo.
Pour avoir tenu si longtemps au sommet de la pétaudière du parti socialiste, ses origines italiennes lui ont donné l’apparence d’une écoute, qu’on appelle « furbo » en italien. On traduit habituellement en français « furbo » par « fourbe » ce qui est une erreur. Le meilleur sens pourrait être « souple ». Il n’est pas employé parce qu’être souple, évoque plutôt le corps d’un gymnaste, qu’une souplesse d’esprit.
Le syndrome de Goldberg et Maxwell (1948) pourrait également lui être attribué, en cause l’apparence pseudo-hermaphrodite mâle, avec aspect légèrement féminin. Jusqu’à une période récente (1), ce n’était pas précisément celle qu’on remarquait chez Elio. Mais, il faut relever que parmi des être d’apparence frêles, se retrouvent des caractères teigneux et peu enclin à recevoir une gifle sans la rendre.
Sans charisme, piètre orateur, trop patriote et chaud partisan de l’économie de marché, comment Elio a-t-il été si longtemps au pouvoir dans ce socialisme-libéral en déclin ? Aux yeux du public Elio s’était établi dans le rôle de l’homme intègre qui a le droit de juger ceux qui ne le sont pas. Évidemment, les désignés répliquent en affirmant qu’Élio n’est honnête que parce qu’il a été parmi ceux qui ont le plus de mandats fructueux. C’est plus aisé de réfréner ses désirs, quand on est haut placé, avec de solides rentrées financières, que lorsqu’on est échevin dans une petite commune.
Il aurait été intéressant de clore cet entretien clinique, plutôt que chronique, par Didier Reynders, à l’ironie méchante, probablement due au syndrome de Tener et Mac Donald, un genre de prostatite granulomateuse. Ce sera pour une autre fois.
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1. Georges-Louis Bouchez est de par sa frêle silhouette, en décalage de ce que le public cherche : un protecteur aux épaules carrées. C’est la mascotte au milieu d’une équipe de rugby.

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