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Coucou roucoucou…

Voulez-vous que je vous dise l’après Covid-19 et en attendant Covid-20 ?
Les importants vont hausser le ton. Ils jureront être pour rien dans le drame de la pandémie. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. Les erreurs seront mises sur le compte de prédécesseurs, de préférence morts ou hors de la politique.
Le char de l’État ayant perdu une roue, nos bourgeois, le PS en tête, rebricoleront la charrette. Ce ne sera pas facile, vu l’État du puzzle. Mais tant mieux, les difficultés du présent feront oublier le scandale du passé.
Ils feront respirer la merde de Bart De Wever et de Filip Dewinter, ainsi on ne sentira pas la leur. Endormir étant la forme insight des régionalistes, tout le monde restera momentanément monarchiste, patriote et libéral, tous partis confondus, à l’exception des habituels mécontents.
De quoi a-t-on besoin pour se refaire ?
Impératif, il faut que l’ordre règne. D’abord reconstituer la Garde, la fidèle, comme celle du Premier Empire. Pour cela, il convient de relancer les honneurs aux personnes qui le méritent ou qui ne le méritent pas, c’est sans importance. C’est la médaille qui crée le mérite et non le médaillé. Les distinctions publiques n’ont pas leur pareil pour flatter l’orgueil de tout un chacun. La santé publique verra une pluie de nouveaux barons, les infirmières auront la grande croix de l’Ordre du Chose et les journaux seront pleins d’anecdotes sur les dévouements, tous admirables, comme il convient.
Ainsi, coupant l’herbe sous le pied à la grogne, le système tentera de renforcer ses troupes, car l’ennemi, c’est toujours ceux qui n’ont droit à rien et qui paient partout, même la médaille du travail, à savoir le peuple, celui qu’on implorait pour qu’il cuise le pain et risque sa santé en assortissant les rayons des grandes surfaces, dans la période de la grande peur. L’alerte passée, il retombera dans la catégorie des loustics ennemis de classe.
S’il le faut le discours de Di Rupo rejoignant ceux de Bouchez stigmatisera la gauche qui vit de la vision chtonienne de l’État.

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Les guérites remplies, le pouvoir établira un inventaire des citoyens sans résistance au pouvoir. Certains applaudiront des discours qu’ils ne comprennent pas. Ceux qui les comprendront n’iront pas jusqu’à dire qu’ils sont mensongers.
Les tribuns (heureusement il n’y en a pas des masses) repartiront sur une violence verbale en fonction du public. Ils produiront des images vagues et grossières qui dépendront de l’état nerveux des salles par rapport aux indépendantistes flamands et de la mollesse wallonne.
Si malgré tout, les rhétoriques à l’accent limbourgeois, les prestations balbutiantes du roi, les soupirs effarouchés de gazelle de la reine collée aux contes pour enfant, les grands cordons imprimés au pochoir sur des écharpes tricolores, les appels du pied du MR, le corsage entrebâillé de Wilmès et un dernier sanglot de Di Rupo en faveur de la dynastie méritante, un nouveau serment à la halle aux draps d’Antwerpen mettait un max de pression, alors, oui, Bouchez et Magnette feraient appel à des individus assez féroces pour apporter à l’ordre la quantité d’inhumanité dont ils ont besoin.
Il importe donc de faire le plein d’intéressés, que la lâcheté soit commune, et par là, politiquement plus forte que le courage.
Il faudra que renaisse l’idée que le temps, c’est de l’argent, que le peuple ait l’espoir qu’il pourrait en gagner et que la bourgeoisie en gagne.
Plus tard, on expliquera la crise des marchés et la guerre économique entre les partenaires. Le peuple devra prendre ses responsabilités, toujours les mêmes : bosser et fermer sa gueule.
Le reste coule de source. Il suffira à Bouchez et Di Rupo de reprendre les discours de Reynders de 2008/9 et s’écrier qu’on va sauver des emplois.
La dette ayant encore augmenté, l’État ayant juste les milliards pour le luxe de l’élite, il lui restera à faire comprendre au peuple que l’on compte sur lui.
C’est aussi simple que ça. Borsus fera sa tête de cocker triste pour nous vendre la Région, le duo d’enfer Charles et Didier regarderont cela depuis l’Europe, comme Fabre, l’entomologiste, observait une fourmi découper une feuille de salade.
Et nous en reprendrons pour dix ans, jusqu’à la crise de 2030.
Nana Mouskouri nous manque vraiment. La fiente de ses palomas égayait les façades non grillagées. Les quinquas de l’époque avaient des turgescences… femme à lunettes, femme à… coucou roucoucou !

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