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L’éternité brève.

Qui est Emmanuel Macron ? Même les Français qui ne doutent pas de sa politique, s’interrogent sur son comportement. De même, en Belgique, qui est Georges-Louis Bouchez ?
Peut-on faire un parallèle entre un chef d’état et un chef de parti ?
GLB n’est comparable qu’à titre précaire d’une personnalité narcissique évidente identique à celle de Macron. Avoir été d’abord chef d’une coterie, avant d’avoir « gagné » un parti, ne confère qu’une notoriété relative. Ce n’est pas sur ce plan qu’on peut les comparer, il n’en demeure pas moins que des personnalités identiques peuvent avoir des destinées différentes.
71% de Français jugent Macron "arrogant". Au vu des comportements et des déclarations de GLB, on pourrait penser que plus de 70 % des Belges rejoindraient ce score sur l’arrogance de ce dernier. Si le style est identique, les moyens intellectuels des deux personnalités sont différents. GLB sent le plaidoyer pro domo parce qu’il n’est rien d’autre qu’un avocat qui a réussi en plaidant sa cause, comme Michel et Reynders, avocats eux aussi. Macron a su le faire plus finement, sans que ça se sache, grâce à l’habileté de la mise en scène de sa compagne. Une différence de culture, ça se sent, ça s’entend et ça se voit. GLB peut se replier.
Le couple français, « Œdipien » disent certains psychanalystes, d’« âmes soudées » disent d’autres, est aux antipodes de GLB, incapable de faire équipe avec quiconque, y compris une compagne. «Je ne sortirais plus jamais avec un politicien», lance Aurore De Geest aux journaux. L’ancienne Miss Hainaut confiait quelques semaines auparavant avoir trouvé en GLB la perle rare. « J’ai fait beaucoup de sacrifices pour que l’on puisse avoir une vie de couple. Aujourd’hui c’est fini. Moi aussi j’ai des rêves», explique Aurore.

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Brigitte Trogneux s’est adaptée aux rêves d’Emmanuel, au point d’être convaincue qu’ils étaient les siens propres, en échange, elle a quelque ascendant sur Emmanuel d’ordre « technique », considérant que la fonction est en partie une affaire de théâtre et de mise en scène. GLB est resté au stade pratique de l’exutoire sexuel à domicile. Au point de vue sentiment, ils ne sont pas si différent.
En suivant son désir amoureux, Macron a fait ce qu’une majorité s’interdit ou considère avec horreur. Paradoxalement, cette transgression a favorisé sa réussite. Il a associé conquête du pouvoir et violation d’un interdit sexuel majeur, ne respectant ni la loi des hommes ni le tabou universel qui sert de fondement à leurs sociétés. Ce qui à d’autres fait baisser les yeux relève de fierté son regard. Il est celui qui, loin d’avoir été puni pour avoir transgressé le plus puissant des tabous, est celui qui désormais forge les lois…auxquelles les autres doivent obéir, allant parfois jusqu’à mépriser ceux qui n’ont pas fait preuve de la même témérité que lui. La figure d’Œdipe produit une fascination trouble autant qu’un sentiment de condamnation et de répulsion. Macron est un enfant tout-puissant qui vit dans un Versailles intérieur dont les Glaces lui renvoient le reflet d’un pouvoir désirant sans limites.
GLB n’en est pas là, avec ses 60 m² clos où il construit son élévation, sans autre soutien que son miroir qui lui renvoie l’image d’un homme plus jeune que Macron, il en raffole. On se souvient de ses répliques à Hedebouw à « C’est pas tous les jours dimanche », comme une « petite femme » défendrait son amoureux, c’est-à-dire lui-même.
On ne sait que penser des anciens camarades de GLB. Sont-ils jaloux de sa réussite ? Comment son rival à la commune de Mons, Elio Di Rupo, a-t-il duré à la tête du PS ? Parce qu’il s’est nourri des ambitions de Laurette Onkelinx, de « papa » Dardenne et même de l’ancien maïeur de Charleroi, Jean-Claude Van Cauwenberghe, de Paul Magnette aussi, avant de lui laisser le poste. Il les a tous mis dans sa poche en leur promettant sa place, avant de couler JC Van Cau et regarder avec plaisir les cheveux grisonner sous la teinture de la diva, traînée pendant vingt ans comme sa seconde, pour lui savonner la planche et offrir le sceptre à quelqu’un d’autre.
GLB est narcissique tout seul, avec un appétit féroce du pouvoir. Charles Michel s’y est reconnu. GLB n’a pas compté ses heures. C’est ce qui trompe les autres qui imaginent le travail fourni comme une volonté farouche de les aider.
La grandiosité, le besoin d’être admiré et le manque d’empathie voilà ce avec quoi les Français sont confrontés à l’Élysée et plus modestement les Belges avec GLB.
Conclure que tous les personnages qui vivent de la politique sont narcissiques, serait trop facile. Disons, il y en a qui sont plus atteints que d’autres.
La confusion entre le narcissisme sain (confiance en soi), et le narcissisme pathologique (se mettre en avant aux dépens des autres), profite à l’ascension des Narcisse ivres de puissance. C’est la deuxième plaie de la démocratie, la première étant le libéralisme.

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