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Une Flandre incertaine…

Il ne faut plus rien espérer des bonimenteurs radios-télés pour s’informer. La géopolitique racrapotée autour du corona, on ne sait plus rien du monde, sinon compter les victimes, ci et là, de la pandémie.
Ce dimanche, RTL s’est mise à l’heure Clarinval. Il a la tête rassurante de l’idiot de bonne famille, premier de classe vierge à 35 ans, même si c’est un petit requin bien libéral et jouisseur, le Rosier de Madame Husson belge est déterminé à recueillir les héritages en indemnités des Michel, Reynders et autres morutiers de l’allégeance à la bourgeoisie belge.
Deborsu (MR) a calcifié son émission. Vrebos (MR) et la socialiste Désir, ont fait la paire de vase qui agrémente la cheminée. Au centre, hoquette Deborsu, meneur de revue la plume dans le cul.
Ce dimanche aura vu le public de gauche résister aux sirènes du gouverneur de la Banque Centrale, et réclamer le droit de savoir comment va la politique en dehors du corona.
Après tant de serments échangés, sur le « plus jamais ça » de la Flandre et de la Wallonie de la gestion calamiteuse de la pandémie, ils seraient fâcheux de retomber dans les mêmes spéculations libérales.
Plus ministre de la loterie nationale que vice-premier, Clarinval incline à la dépression nerveuse après une minute à le fixer à l’écran. Les Flamands ont-ils la même perception de la Belgique avant Covid ? Les durs à cuire, casqués et bottés depuis 45 et qui attendent du côté d’Anvers un nouvel Anschluss, sont-ils encore perçus comme les sauveurs de la Flandre ?
Dans cette crise inédite, les pointus se dégermaniseraient-ils de l’estuaire de l’Escaut à l’Agneau mystique de Saint-Bavon ?

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Si une redistribution des cartes avait lieu actuellement, Bart De Wever et Filip Dewinter seraient-ils encore les chouchous de l’indépendance de la Flandre ? Le corona ne les a-t-il pas fait rater une occasion historique de gagner le paquet, en entrant dans les flancs de la francophonie mollassonne, après les déboires de Charles ? Avant Covid, ils frisaient les 45/46 % d’électeurs. La fête breughélienne était proche ! Mathilde serrait déjà les liquettes de Philippe dans une malle, pour un départ vers un Varenne wallon.
Depuis deux mois, les ténors du « rugueux parlé » sont calmes. Le registre « on nous ment sur tout » est difficile à tenir, quand on vit de la banque et du commerce, comme les libéraux de toute la Belgique. Le panel dans lequel le roi puise les premiers ministres a la nostalgie du fixe-chaussette et du haut-de-forme.
Les lions des Flandres concurrents se sont enfermés dangereusement dans un créneau qui, en d’autres temps, leur aurait ouvert un boulevard sur l’hégémonie à Bruxelles et le pays. On se demande si les Flamands ne sont pas en train de prendre conscience à droite qu’il faut d’abord sauver la boutique avant les boutiquiers ? De Wever a beau surenchérir sur ses propres propositions « surtout pas un gouvernement PS-écolo », même les patrons flamands se demandent si c’est bien le moment de faire bande à part des fransquillons ?
Voilà que l’électeur flamand se met à réfléchir. Un dernier sondage révèle que les deux fleurons de la Flandre profonde ne suscitent plus l’attrait décisif qui aurait court-circuité le Royaume aux sept gouvernements !
Autant la Wallonie s’ébroue et pose des questions auxquelles Elio Di Rupo est incapable de répondre avec un gouvernement PS-MR en-dessous de tout pour gérer des questions sociales, autant Jean Jambon reçoit des avertissements des commerçants en liquette qui veulent revenir au bon vieux temps du libéralisme bilingue et à l’ambiance bon-enfant d’une société qui n’était féroce que pour les besogneux.
On voit bien le clivage, il est pareil, mais c’est le nationalisme flamand qui s’essouffle. En période de crise, l’irrationalité des peurs est répandue dans l’opinion. Le sérieux de la N-VA et du Vlaams Belang est mis en doute. Leur rigueur dans le communautaire ne fait plus recette devant la crise et les pertes commerciales.
Une bonne partie des électeurs flamands pensent que nos loustics n’auraient pu faire mieux dans la gestion de la crise sanitaire que… Maggie De Block ! Alors qu’en Wallonie, Maggie est devenue une sorte de punching-ball qui sert de défoulement.
La crise du Covid-19 a ouvert une séquence nouvelle, peut-être pas durable mais novatrice en tout cas du calendrier fédéral. Bien sûr, on ne peut pas indéfiniment conserver un gouvernement sans majorité, sinon donner de mauvaises idées à la gauche molle de Magnette.

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