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Ça gaz ! Ça baigne…

Emberlificotés dans une menace inconnue de notre génération, nous avons découvert Covid-19 en mars. Nous n’étions pas les seuls à être stupéfaits : les responsables politiques l‘étaient davantage. Le manque de prévoyance de nos ministres de la santé, le sans-gêne et l’incurie de Maggie De Block et l’incroyable aplomb de Sophie Wilmès aux affaires depuis suffisamment de temps pour prendre des mesures préventives et qui n’en prit aucune, nous nous sommes vus en tête des décès au Km² de par le monde et nous y sommes encore.
Nous avons donc traversé mars dans la stupeur. Nous n’avons pas vu un autre événement majeur. Mars est le dixième mois d’une série avec une température moyenne au-dessus des normales.
Nous n’avons pratiquement pas eu d’hiver, à part quelques jours de petites gelées. L’hiver dernier ressemblait plus à un automne grincheux qu’à un hiver normal.
Toutes les statistiques tenues depuis 1900 ont été enfoncées. Nous n’avons battu un record. Compte tenu de la conjoncture climatique et vu qu’aucun des pays riches n’a tenu la modération minimale demandée par l’Europe, nous allons vers une aventure près de laquelle le Covid-19 est une aimable plaisanterie.
Nous sommes prévenus. Les responsables des états le sont aussi. Croyez-vous que cette nouvelle menace sera prise au sérieux ? À voir les débats des partis de gouvernement pour un partenariat soutenu par une majorité, les relances de Wilmès identiques à ce qu’aurait fait Reynders sur l’économie, c’est comme l’affaire des masques et de la pandémie, non seulement on ne fera rien dans le bon sens, mais au contraire la fascination de la croissance de l’économie fera que l’on applaudira comme une réussite, notre retour à la quantité de CO² relâché dans l’atmosphère avant Covid.
Notre civilisation est vulnérable. En cause, le modèle de croissance économique mondialisée, l’hyperspécialisation et des flux incessants de personnes, de marchandises et de capitaux, a permis au Covid-19 de s’installer partout, mais aussi aux pollutions et dégradations de courir la poste. La crise économique et financière va momentanément ralentir les émissions de gaz à effet de serre, mais à entendre ces fous furieux du monde libéral, on s’attend à battre de nouveaux records le plus vite possible.

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Le naufrage sanitaire actuel montre notre incapacité de gérer une crise somme toute limitée. A considérer cet échec comme un modèle réduit et une expérience en accéléré du chaos climatique qui nous attend, autant vous dire qu’on est mal armé avec le système économique tel que pensé par les libéraux.
En attendant la catastrophe qui pointe, la multiplication des virus pathogènes pose désormais la question écologique : l’emprise des activités humaines sur la nature. L’exploitation jusqu’à la roche primaire de nouvelles terres bouleverse l’équilibre du monde sauvage, tandis que la concentration animale dans les élevages sur plancher ou encager à espace réduit favorise les épidémies.
La vitesse de propagation est étroitement liée aux trafics aériens et maritimes. La logique du court terme, de l’oubli de précautions montre la capacité autodestructrice pour les humains de la primauté accordée au gain individuel, à l’avantage comparatif, à la compétition.
Quand j’entends les discours de Georges-Louis Bouchez, de Sophie Wilmès et même de Paul Magnette sur l’avenir économique, les bras m’en tombent. J’ai envie de les gifler !
Car, ces petits saligauds, s’ils courent à leur perte, entraînent la mienne aussi.
Pour le Covid, je suis comme tout le monde, j’avais fini par prendre mon parti avec fatalisme, mais le climat, pardon, c’est autre chose. Les vieux ne seront pas les seuls à prendre la pâtée !
La coopération internationale est capitale : freiner les émissions de GES localement sera vain si le voisin ne fait pas de même. Et nos élites n’en ont pas conscience. Ils refont les mêmes erreurs qu’avec Covid-19. Ils poussent à la catastrophe !
Les scientifiques ne ménagent pas leur peine pour informer les décideurs et les sociétés face à la menace du réchauffement qui s’accélère. Mais, Trump monte sur les estrades pour se faire réélire, pas pour révolutionner le système capitaliste. Nos élites en sont au même point.
Les gouvernements gèrent leurs priorités : réforme des retraites, Brexit, crise politique en Italie, l’incompatibilité des Régions en Belgique, laissez aller général et incurie des élites. Le tableau est complet ! Pas tout à fait, les Wallons trouvent que Wilmès a fait jusqu’ici un parcours sans faute ! Ah ! les vaux, elle creuse leur tombe !

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