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On y est !

Je joins ma voix à ceux qui protestent dans le monde entier, horrifié du meurtre de sang-froid de George Floyd, un Noir, par des policiers blancs de Minneapolis. Le respect dont a droit tout Humain n’en a pas fini avec le racisme aux États-Unis et ailleurs.
Mais le sujet de cette chronique est autre. Elle concerne les USA, nos américanolâtres, quelques membres de l’Union européenne, sans oublier la politique belge.
Que se passe-t-il en 2020 ? Le populisme monte partout, n’est accepté nulle part comme une tendance, une opinion rassembleuse, mais plutôt comme une anomalie dérangeante.
Peut-on appeler la vague actuelle un populisme ? Ne serait-ce pas plutôt un courant général qui ne croit plus dans les élites, mais cherche d’autres élites, dont le principal mérite serait, qu’elles ne l’aient jamais été ?
Avec le mandat de Trump, les États-Unis jusqu’au Covid-19 étaient dans une situation dynamique particulière : tout était permis dans les entreprises pour favoriser la croissance.
Si l’on met entre parenthèse l’environnement, le saccage des sols par l’exploitation des schistes et la pollution accrue des trois éléments mer, terre et ciel, la schizophrénie dynamique de Trump était payante, le productivisme rentable et une croissance forte et régulière.
C’est exactement ce que le système libéral qualifie de réussite, et en d’autres milieux, de catastrophe écologique.
Sauf que tout vient de basculer, pas seulement à cause de l’assassinat de Floyd. Les États-Unis disparaissent dans les flammes de la révolution, titre le New-York Times. C’est plus de 100 000 victimes d’une épidémie qui a révélé l’impuissance du système de protection de la santé, l’inégalité économique, l’arbitraire policier et le nationalisme croissant.
Madame Sophie Wilmès et les autres libéraux du MR sont de l’école de Trump, même s’il est « politique » de dire qu’une croissance doit être respectueuse de l’environnement, ce qu’ils prétendent tous sans l’avoir jamais pratiquée.
C’est le socle électoral de Trump qui l’avait emporté contre Clinton, mettant en évidence un électorat qui n’avait jamais vraiment fait élire un président, si ce n’est Reagan, du temps de Margaret Thatcher et la naissance du populisme d’extrême droite.
Cet électorat est fait de « petits blancs », ombrageux et racistes, souvent peu éduqués. Une partie de l’élite économique du camp des Républicains l’a suivi et le parti n’a pas explosé. Mais cet électorat tranche tellement sur ce qu’on était habitué à voir chez les Républicains, que le consensus de l’alternance entre les deux grands partis est rompu. Une moitié de l’Amérique refuse l’autre moitié. C’est un peu comme si Marine Le Pen devenait présidente de la République. Elle aurait immanquablement le même problème que Trump.

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En Grande-Bretagne, il s’est passé la même chose, mais sous une autre forme : le référendum du Brexit. Sauf que c’est la plus vieille démocratie et qu’il y a eu un miracle : le Brexit a été accepté par les élites, et le Parti conservateur applique le vote des milieux populaires !
Les élites prennent en charge les décisions du peuple et travaillent à la réussite du projet.
Il n’est pas dit que si le PTB devenait majoritaire à lui tout seul en Wallonie, les milieux ayant constitués depuis toujours des majorités, PS-MR-CDH, conserveraient une neutralité respectueuse. Je les verrais plutôt avec les industriels, saboter la démocratie au risque d’endommager le social et le productif.
Pourquoi le PTB en Wallonie a toutes les chances de représenter majoritairement les Wallons ? Parce qu’en Wallonie nous ne savons plus qui gouverne. Les responsabilités diluées alimentent les petites chapelles. Nous sommes arrivés à un point de non-représentativité réelle par les élites qui frôle le zéro !
Le PTB est le pestiféré actuel, détesté des élites, pourquoi ? Parce qu’il n’en a pas. Il a simplement quelques voix qui parlent en son nom, comme demain il y en aurait d’autres que ça ne gênerait pas les actuels.
C’est une situation inédite dans la fin du sicle d’une démocratie qui ne survit que par obéissance au milieu économique, sans se préoccuper davantage des gens. La dissociation entre les groupes sociaux au sommet desquels se disputent les élites est à son maximum. On assiste sans pouvoir rien faire à la lente disparition d’un pays dépecé par ses parties.
Le PTB est le phénomène électoral intéressant des prochaines législatives. Toutes les catégories sociales y sont représentées, dans une proportion relativement plus équitable que dans les autres partis où la classe ouvrière a disparu.
Le PTB n’est pas une nouvelle forme de gauchisme. C’est même le contraire, puisque ce parti fait de louables efforts pour réconcilier les catégories sociales et éducatives autour d’un programme complètement différent de ce que le libéralisme du PS-MR propose.
Septembre pourrait être passionnant.

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