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Terre !

C’est ce que la vigie de la Santa Maria a hurlé depuis le grand mât, en apercevant les côtes d’une terre inconnue.
De mon balcon, je scrute aussi du regard les hauteurs d’Ans dans l’espoir de toucher la société VOO qui me laisse sans Internet depuis une semaine, comme les autres clients de mon quartier, mais qui n’a pas été gênée pour un sou de rouvrir ma boîte mail, juste pour me faire savoir que c’était le moment de payer ma facture de juin !
L’argent ne fait pas le bonheur, c’est à se demander pourquoi les riches y tiennent tant, que les ministres se corrompent de mille et une manière et que l’État, pour survivre aux multiples sollicitations de ses nécessiteux, augment la TVA sur mon électricité !
Du bas de laine au compte en banque, on n’a jamais tant vu de collectionneurs de billets de banque. Pourtant à quoi peut ressembler un billet de cent euros, sinon à un autre billet de cent euro, la fraîcheur du papier peut-être ?
Privé de la lecture des journaux depuis une semaine à cause de la panne monstre de VOO sur les hauteurs de Liège, je ne peux pas sortir non plus pour acheter une gazette comme on le faisait jadis. D’abord il n’y a plus d’aubette et les libraires se font rares, ensuite je suis confiné, enfin ce qu’il reste du confinement sur recommandation expresse du gouvernement. Car ce n’est pas clair ce 14 juin. Je peux aller n’importe où sans restriction, entrer dans les magasins masqué en observant les distances entre clients, mais la pandémie n’est pas finie, le Covid-19 court toujours le canaillou, en quête de nouvelles bronches fragiles. Le gouvernement lui-même ne sait pas où l’on en est.
Wilmès est tiraillée entre ses experts qui lui disent de faire gaffe et son amour immodéré du libéralisme marchand qui la pousse à nous faire bosser partout où ça rouvre, mort ou vif !
Je suis donc involontairement coincé dans une tour d’ivoire à conjecturer sur ce qui se passe « en ville ».

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Je suis entré au carmel quand la grande question du jour était d’ostraciser Léopold II pour « sa conduite » au Congo, alors qu’il n’y mit jamais les pieds. Où en est-on, comment le savoir ? Mon téléphone fixe est muet, entraîné dans l’avalanche qui a enseveli une partie de la clientèle de VOO, mon smartphone a rendu l’âme pour d’autres raisons.
Mais c’est égal, je veux bien admettre que Popol (c’est ainsi que Carmen La Rouge l’appelait au bordel parisien où il était bon client) a sorti des biftons de sa cassette royale dans l’espoir d’y faire rentrer beaucoup plus, sans s’inquiéter que ses sbires y allaient couper des mains et y engrosser des autochtones.
Mais alors, c’est un procès de responsabilité de par l’autorité qu’il avait sur ses mercenaires coloniaux qu’on lui fait. Évidemment je suis pour, mais cette question de responsabilité, elle est intemporelle !
C’est le même principe de piller un pays en brutalisant ses habitants, que de faire périr faute d’avoir organisé une sauvegarde par manque de soins élémentaires, les pensionnaires sans défense de toutes les maisons de retraite de Belgique !
Si vous êtes d’accord avec moi, condamnons Léopold II comme étant le patron d’une entreprise criminelle et condamnons Sophie Wilmès d’être la patronne d’un gouvernement criminel !
Force est de constater côté pratique, qu’il faut d’abord régler des événements actuels avant de se lancer dans des rétrospectives vieilles de plus d’un siècle. Or, c’est bien l’inverse dont il s’agit. On manque de logique… à moins que cela se fasse de façon délibérée par de petits marlous qui vous demandent de regarder la lune pour voir les horreurs qui s’y passent, ainsi votre attention ne sera pas portée sur l’assassinat de votre grand’mère à la villa collective « les Myosotis ».
Mais voilà, je suis dans le doute ! Et si en ville on ne parlait déjà plus de Léopold II, que Sophie Wilmès serait la femme qui n’a pas de sang sur les mains, mais au contraire la pin-up longiligne du jour, seule capable de nous sortir du merdier économique ?
Va savoir ?

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