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C’est arrivé loin de chez vous.

Le Liban est très représentatif d’un État où des partis politiques sont devenus de véritables gangs. Leurs caïds n’ont qu’une idée en tête s’enrichir.
Ça devrait plutôt nous alerter. La Belgique est en train de se libaniser. La crise politique nous l’avons. La course à l’enrichissement s’accomplit. Les cumulards ne se comptent plus. Reste la catastrophe industrielle, on l’attend.
Tout en étant fastueux pour lui-même et ses proches, l’industriel belge ressemble à s’y méprendre à son confrère libanais. Son goût du gain le conduit à tricher sur les conditions de travail et de sécurité, à minimiser les risques en balayant les contrôles. Les hommes de partis sont aux petits soins avec lui.
Mais enfin que faisaient dans ce dépôt portuaire de Beyrouth depuis plusieurs années 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, une substance hautement explosive ? Ce dépôt provenait d’un navire en perdition et déchargé à la hâte. Depuis, cette bombe en puissance attendait, on ne sait quoi, dans un hangar à peine fermé à clé et sans surveillance.
C’est bien le propre d’une société capitaliste sans plus aucune retenue. Le propriétaire de ce navire depuis envoyé à la ferraille a fait en sorte qu’on ne sache pas retrouvé le responsable. Le livre de bord disparu, nom du navire oublié, pavillon de complaisance, sans doute, tous les ingrédients sont là d’une affaire qui aurait mal tourné en coulant avec le navire.
Côté des autorités libanaises, c’est la même antienne. Ces responsables libanais ont pillé et pillent encore les caisses de l’État. Dès qu’elles furent vides, ils restèrent tapi dans l’ombre attendant les aides venant de l’étranger, soit pour l’enfance malnutrie, soit pour empêcher la famine de faire trop de morts, et tout cela versé dans les banques qui appartiennent toutes à ces gangsters. Aussitôt déposés, évidemment les fonds sont répartis, mais pas dans des associations de secours, non, entre les chefs, tout simplement.

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Alors, l’État sans le sou, une administration qui peine à trouver de la nourriture pour elle –même, qui se serait occupé du nitrate d’ammonium ? Pourtant la catastrophe de Toulouse avec le même produit aurait quand même dû éveiller l’attention. Quitte à ne pas trop tirer de profit d’un déménagement loin du centre ville de cette bombe en puissance, le dépôt aurait dû être vidé depuis des années.
Personne n’a voulu débourser le moindre dollar. Quand il n’y a pas de profit, il n’y a pas de preneur, vous diront les riches libanais en chœur avec les riches belges qui pensent exactement pareil.
Depuis la cessation des hostilités entre le Hezbollah et Israël le 14 août 2006, le Liban est confronté à une polarisation politique post-conflictuelle sans précédent. Cette polarisation sʼillustre par une crise politique et de larges manifestations mobilisant des centaines de milliers de personnes autour de points de vue diamétralement opposés, sur le conflit avec Israël ou sur l’avenir du Liban. On ne peut pas nier que le contexte guerrier n’ait pas dégradé la vie des habitants, mais ce sont les dures lois du marché économique, dans un pays qui ne produit que des fruits et des légumes qui sont les principaux tueurs responsables de l’effondrement d’une société sans travail et sans espoir.
C’est un peu ce chemin que les libéraux veulent que nous empruntions : vivre des services et laisser aux autres le soin de produire des produits de première nécessité.
On a vu le résultat avec le manque de matériels, de masques et d’infrastructures pour accueillir ceux qui avaient besoin d’être secourus. Le Liban c’est pareil, la guerre des clans en plus, et la seconde vague du coronavirus, au milieu des morts et des milliers de blessés de la terrible explosion.

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