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Bouchez : marxiste ?

L’ex PRL de Jean Gol, ramassé à la va-vite au nez de Didier Reynders par Louis Michel, devient le MR après des tribulations homériques entre le clan Michel et le clan Reynders. Le témoignage accablant de la veuve de Jean Gol achève le portrait d’arriviste sans scrupule de Louis Michel.
Comment ce parti est-il passé du centre-gauche au centre droit ? De la même manière que le tandem Perrin-Gol, accoucheurs du parti, était allé du marxisme au centre-gauche. Il suffisait qu’en bon commerçant, Louis Michel poursuive la droitisation et le tour était joué. La physique nous apprend les lois de la dynamique d’un corps lancé par des forces initiales. Le MR verra peut-être aboutir cette pulsion allant du centre droit à l’extrême droite, voire au fascisme, rattrapant déjà l’Open-vld d’Alexander De Croo sous cette dernière législature, dont le parti était un peu plus à droite que le MR, pour finalement le dépasser et mourir – si cela se confirme d’ici quatre ans – dans les bras du nouvel Adolphe, Georges-Louis Bouchez.
Bien entendu, les électeurs qui ont eu l’imprudence de voter MR n’en ont rien vu, mais une partie même des élus, dont probablement Sabine Laruelle et Christine Defraigne ne s’en est rendu compte que tout récemment.
Ce n’est pas nouveau, pas plus que le MR, le PS ne respecte ses électeurs depuis longtemps. La supercherie des deux alliés de toujours tient entre le décalage du programme électoral, c’est-à-dire ce pourquoi les électeurs se déterminent, et le résultat quand ils sont aux affaires, parfois à l’opposé du programme, dans des termes récusés dans les meetings préélectoraux et en collaboration avec des partis, qu’il était exclu d’inscrire sur la liste des alliances possibles.
Bouchez fait mieux que ses prédécesseurs pour l’évolution du MR vers l’extrême-droite. Il a littéralement caporalisé ce parti. Le petit caporal, c’est lui !
Très actif, il est partout Georges-Louis. Élu à la tête du MR à 33 ans, il a négocié un accord de gouvernement vissé à l’Open-vld, maintenant les pires mesures des gouvernements libéraux précédents, en même temps qu’il payait sa dette au clan Michel en mettant le pied à l’étrier au petit dernier, Mathieu.

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Sans rien ne dire à personne, Georges-Louis a estimé que le centre droit, c’était fini et qu’il fallait durcir les objectifs, alors que son challenger à la présidence Denis Ducarme, voulait disputer au PS la prédominance au centre.
Les nominations des trois ministres et du secrétaire d’État attribués au MR et que Georges-Louis va désigner seul et sans consulter personne était la goutte de trop.
Les cadres du parti déjà humiliés par l’arrogance de Charles Michel qui laisse ses instructions et Sophie Wilmès avant de découcher à l’Europe, vont faire payer l’addition à Georges-Louis qu’ils soupçonnent non sans raison d’être avec Wilmès le paquet-cadeau que Charles a laissé dans la corbeille, au moment du départ et du verre de l’amitié.
Il n’y a pire vicieux que des frustrés impuissants qui retrouvent leur virilité. GLB paie avec son individualisme et sa casquette de gardien du musée « Louis Michel », dix ans de michellisation du parti. Face "aux despotes, au népotisme et à ce qui ressemble à un clan de mafieux" dira Sabine Laruelle, dans une interview publiée dans La Libre Belgique de ce 5 octobre 2020.
Le narcissisme de Bouchez n’explique pas à lui seul la fronde du MR. L’Avenue de la Toison d’Or est un champ de batailles où vont devoir s’affronter des clans pas seulement nourris d’ambitions personnelles de pouvoir, mais aussi inquiets de la dérive du libéralisme très controversé de la gestion de la crise du sars-cov19 et du départ en sucette du plan mondial qui fixait à l’économie un terrain universel de concurrence des prix.
Évidemment le plouc qui donne sa voix au libéralisme est fort éloigné de tout cela. On lui explique toujours que le libéral est celui qui défend toutes les libertés contre le rouge qui n’en veut aucune. C’est suffisant pour que du haut de sa misère, il descende de sa mansarde pour donner sa voix à son patron ou à l’MR régional, ce qui est la même chose.
Le moment est donc venu pour une ixième réforme, sauf que les temps sont tellement troublés que ces bourgeois bourgeoisant ne sont même plus sûrs d’être là demain. L’habitude de manger au râtelier de l’État les a figés dans leur position de repus, ils craignent pour leur digestion future. Il leur semble que Georges-Louis Bouchez, comme il est parti, serait tout à fait incapable de revenir aux sources en cas de besoin et de se refaire marxiste comme Jean Gol à son tout premier départ.

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