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PS : commerce à remettre ?

Tout le monde sait qu’au PS les places des hauts dirigeants ne se distribuent pas au nombre de voix de préférence, mais de la main à la main, dans des Loges ou dans des couloirs.
Cette fâcheuse habitude ne s’est pas passée autrement lors de la montée à la présidence de Paul Magnette. Di Rupo n’entendait pas chausser des pantoufles et rester au coin du feu. Justement, la place de chef de gouvernement régional de Wallonie était à prendre. Le PS avait encore quelques pions d’avance aux dernières élections. Ce n’était pas perdre la face que de passer d’une présidence à l’autre. Et c’est ainsi que les choses furent faites.
Ce qui a décidé Di Rupo est le constat alarmant de délabrement du parti, le danger que la direction du parti, dans le Hainaut depuis la mort de Cools, ne s’en retourne à Liège, heureusement rongée par les affaires et la montée des nuls.
C’est une très mauvaise chose cette participation socialiste au gouvernement De Croo. Ce parti qui aurait tant besoin de retrouver ses attaches anciennes et marcher dans les pas de ses dirigeants emblématiques, se retrouve à gérer le pays et la région au mauvais moment, avec une droite aussi bête que la pluie qui ne sait pas que le néolibéralisme, c’est fini.
Avec De Croo dans la même ligne que Borsus, on est sûr que l’austérité va se poursuivre, et mettre le PS sur les genoux. C’est tout bonus pour la droite de faire équipe avec le PS. Sa clientèle aime l’autorité, autant que celle du PS la déteste.
Paul Magnette a été fort imprudent de mettre en avant la pension à 1500 € comme gage de la participation socialiste au fédéral. Les premières déclarations de De Croo ne laissent aucun doute sur ses intentions. Il va freiner des quatre fers sur ce projet.
La pandémie brouille les cartes, mais pas au point de cacher l’évidente responsabilité du gouvernement Wilmès. Son successeur prend la relève… surtout de l’impopularité.
Etait-ce bien malin d’en être, rien que pour caser une Karine Lalieux qui en rêve depuis toute petite, et qui a le poste redoutable de Bacquelaine aux pensions ?
Le PS rejoindra-t-il le CDH au cimetière des éléphants aux prochaines élections ?
Un Américain, Charles Mack, a modélisé des grands partis moribonds d’Europe. Il a négligé le PS belge, mais on peut imaginer que son grand frère, le PS français, est un bon repère. Le pauvre est avec Hollande, au cimetière de la patrie non reconnaissante. Le PS belge aurait-ils acheté une concession à perpétuité, juste à côté ?

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On ne se souvient déjà presque plus des derniers jours de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS français, éliminé dès le premier tour à Paris, tout comme le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.
La vieille poupée montoise a-t-elle bien mesuré les restes de gloire qu’il lui reste en persistant à la région, plutôt que rendre son petit tablier et s’en aller planter ses choux derrière la nouvelle gare de Mons ?
L’effondrement du PS ne sera pas foudroyant. Magnette pourrait, vaille que vaille, colmater les brèches, éviter que le départ de Laurette Onkelinx, qui partira bientôt appliquer ses masques de beauté à sa propriété de Lasnes, ne se fasse dans les éclats d’une femme trompée, qui a beaucoup espéré et n’a jamais rien reçu de la vieille poupée montoise.
Bref, revoilà un PS bancal, en ordre de bataille sans bataillons, imbriqué dans un gouvernement de droite!
Pourquoi le PS belge est-il menacé de mort ?
Mack fait remarquer que la mort d’un grand parti correspond à peu près à la sortie de l’exercice du pouvoir. Le gouvernement fédéral de fâcheuse mémoire de Di Rupo se situe entre le 6 décembre 2011 et le 11 octobre 2014 et de fait, si l’on veut bien regarder les intentions de votes de 2014 à nos jours, on constate la descente du corps au tombeau, commencée il y a cinq ans.
Quand on pense que c’est un socialiste qui avait déclaré (je me demande si ce n’est pas Mitterrand : "Celui qui n'accepte pas la rupture avec la société capitaliste n'est pas socialiste" !
Erreur de leadership sans doute, à cause de la section liégeoise du parti incapable de fournir des « caractères » à la direction, mais aussi du trop long accaparement du pouvoir par Di Rupo, changement aussi de la mentalité de l’électeur, meurtri par deux législatures socialement plate. Les milliards jetés à la pelle depuis la Covid-19 laisse à penser qu’on s’est payé la tête des gens à la diète perpétuelle.
L’exercice du pouvoir montre au public les contradictions du PS. Il est plus facile de se rassembler dans l’opposition. De ne pas l’avoir su, Magnette en payera les conséquences.

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