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L’histoire se répète !

La signature de l’accord de cessez-le-feu entre l'Azerbaïdjan et l’Arménie sous la supervision de la Russie a arrêté le massacre. Mais de nombreux crimes de guerre, commis pendant les affrontements, sont vus à présent sur les réseaux sociaux.
On ne peut pas dire que les Azerbaïdjanais ont fait dans la dentelle, aidés massivement par la Turquie qui s’est endettée pour les équiper en matériel dernier cri, vendu par les marchands d’armes européens et israéliens. Les Turcs ont ensuite regroupé un ramassis de criminels de Daech et les ont envoyés en première ligne, histoire de bouffer du chrétien au nom d’Allah !
Michel Onfray a fait le déplacement en plein conflit et a rapporté des images édifiantes. Ses réflexions sur les suites de ce cesser le feu dépassent le conflit dans une symbolique sur laquelle, prudemment, les journaux ne s’étendent pas. C’est, ni plus ni moins, une partie de bras de fer entre deux civilisations : la chrétienne et la musulmane, menée tambour battant par le président turc Erdogan et quelques vieux émirs locaux.
Qu’on en soit conscient ou aveuglé par une laïcité qui rejette toute ingérence dans le soutien d’une religion, c’est bel et bien de front que l’Europe est attaquée par une fatwa à la vue de tout le monde, à l’exception de ceux qui ne veulent pas la voir, comme à Molenbeek-Saint-Jean et l’œcuménisme impénitent des Moureaux, père et fille, sous couvert de la neutralité laïque.
Ce dont s’intéresse le Belge moyen et encore pas tout le monde, occupés comme nous sommes par nos bisbilles avec un gouvernement conventionnels, c’est que « l’échauffourée » se termine et qu’ils ont bien de la chance, tandis que l’épidémie se poursuit chez nous !
Du coup les gazettes font le service minimum, c’est devenu une habitude depuis la pandémie. C’est tout juste si, le grand public est informé que Biden va remplacer le milliardaire new-yorkais le 20 janvier.
Le conflit opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour de l’enclave sécessionniste du Haut-Karabakh a pris fin avec l’accord signé le 9 novembre par les deux pays et la Russie. Une défaite pour l’Arménie et la république du Haut-Karabakh qu’elle soutenait, puisque le texte consacre de substantiels gains de territoires pour Bakou. En six semaines de guerre, d’après un bilan encore provisoire établi par les deux belligérants, près de 2 800 soldats azerbaïdjanais et plus de 2 400 soldats arméniens ont perdu la vie.
Les chancelleries occidentales trouillardes et pour cause, l’Europe n’a pas d’armée, se sont vite satisfaites du règlement par Poutine d’un conflit à ses frontières qui aurait pu, s’il avait été plus actif dans son soutien à l’Arménie, l’entraîner dans des complications avec d’anciennes républiques communistes redevenues autonomes après la chute de l’URSS.

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C’est un conflit local pour des enjeux globaux. La victoire idéologique, géopolitique et historique de l’Occident que semblait prophétiser Fukuyama n’a pas eu lieu. On vient d’assister à un premier choc des civilisations, dans lequel l’Occident sort défait et peu convaincant.
L’enjeu nous est passé sous le nez, pourtant il était limpide.
Des chrétiens arméniens du Haut-Karabagh, enclavés en terre musulmane d’Azerbaïdjan, vivaient sous la menace constante depuis des décennies. Majoritaires, ils n’entendaient pas vivre sous domination d’un Etat azéri qui entendait faire valoir sa continuité territoriale.
Ce vieux conflit, à la fois territorial et religieux, était gelé depuis trente ans. L’Azerbaïdjan s’est considérablement renforcé depuis, son pétrole lui ayant permis de financer en partie des armes, la Turquie a fait le reste. Israël a fait du cash sans aucune gêne morale.
On assiste à la seconde partie du génocide arménien de 1915, dont Erdogan – soutien actif de l’Azerbaïdjan - continue à nier l’existence.
Comme Chamberlain et Daladier à Münich le 30 septembre 1938, la communauté internationale a des pudeurs de gazelle et remercie Poutine de la signature rapide de la paix.
Tenter de comprendre irait de soi de la part de notre ministre des affaires étrangères Sophie Wilmès. Lorsque des civilisations s’affrontent, le monde est concerné. Nous sommes concernés. Hélas ! inutile de compter sur la représentante de la bourgeoisie belge. Et puis, référence absolue, Israël vend ses engins de mort, tous garantis par des essais probant à Gaza, pour renflouer ses caisses. Nos marchands les envient.

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