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Défense de rire !.

Bouchez et Prévôt : le petit prodige de Mons soutient Alexander De Croo, l’autre est dans l’opposition avec le CDH, ont un point commun : ils paient Facebook pour une plus large diffusion sur les réseaux sociaux. L’un confond la défense du gouvernement avec sa propre mise en valeur, l’autre moins histrionique, attaque tout ce qui bouge, pourvu que le lapin sorte du terrier de la rue de la Loi.
Ce genre de communication politique peut-elle être assimilée à de la propagande ?
La propagande n’a rien de péjoratif quand elle a pour mission de présenter des projets et des réalisations. À cela s’ajoute une forme d’éducation populaire pour les partis de gauche à l’ancienne mode. Ainsi se sont formés par le passé de grands militants de l’entre-deux guerres, la propagande visait à sortir les théoriciens et les idéalistes de leur anonymat de classe, pour toucher les gens sur leur aliénation en leur révélant les ressorts de l’oppression capitaliste.
C’était plutôt une tendance à égaliser les chances en ces temps-là. Mais aujourd’hui, l’abondance des moyens et des techniques a fait tomber le plateau de la balance du côté des riches. La disparition des quotidiens politiques de gauche a fait le reste.
Dans le passé, ça a mal tourné aussi. L’accession au pouvoir des régimes d’opposition au système capitaliste a déclenché une guerre de propagande entre les deux visions économiques, l’une libérale, l’autre socialiste. Après 45, des pratiques de communication manipulatoires se sont développées sur les expériences de guerre et ne se sont pas arrêtées même après l’épisode de la guerre froide.
Le plus bel exemple fut les « fausses preuves » utilisées par l’administration Bush pour persuader les citoyens américains de la nécessité de la guerre en Irak.
Entretemps le camp bourgeois résolument capitaliste s’était emparé de la presse d’opinion pour la réduire au silence et pour vanter les qualités de l’économie libérale au service de la démocratie, qui n’était tout compte fait que « leur » démocratie. Propagande dont nous subissons toujours les effets dévastateurs, puisqu’elle a réussi à enlever la forme critique de toute étude de l’enseignement, pour en faire une école d’apprentissage multifonctionnelle aux métiers, selon la formule « vous ne resterez pas toute votre vie dans la même discipline ». Et là-dessus, pas l’once d’un cours critique.
Pour en arriver à cette passivité de la population, la question de l’influence des médias, essentielle en sciences de l’information et de la communication, joue un rôle majeur. Les propriétaires des médias contrôlent à peu près tous les sujets, ludique, culturel ou politique. La place accordée à la pandémie étouffe toute autre information, si bien que le citoyen n’est guère associé aux décisions. Il perd complètement pied en politique. Les pays européens n’ont jamais eu autant les coudées franches qu’aujourd’hui, grâce au Covid.
La connivence des journalistes avec les hommes politiques et les propriétaires de presse pose problème. Entretenir des liens étroits avec le milieu politique pourrait permettre aux journalistes d’élaborer leurs articles sur la base de sources solides, sans sortir des clous. Mais, la vertu en matière journalistique n’est pas d’ici-bas et cette promiscuité a produit le triste spectacle des rédactions, ces groupies du pouvoir !

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Les initiatives critiques sont toutes ou presque contrées par de nombreux organes de régulation, ligues, confréries, associations. Ce consortium, d’alliés occasionnels, fait pression sur un pouvoir qui ne demande pas mieux de serrer la vis, au nom de la bienséance, de la morale antiraciste et du bien dire. Il aide le pouvoir à contrôler toute opposition qui contreviendrait aux ukases du monde capitaliste.
Au fil des années, les débats politiques à la télévision se sont érigés en étapes incontournables des élections. Malgré une préparation des candidats, ils représentent un « exercice délicat ». C’est notamment le cas lors des primaires en France : les affrontements au sein d’un même parti risquent d’affaiblir le candidat face au rival du parti adverse. La Belgique ne connaît pas cet affrontement, parce que c’est une monarchie héréditaire et d’autre part, les débatteurs francophones de Belgique sont loin de manier la langue comme les Français, ce que constatent immédiatement les téléphages qui remarquent tout. Le comble est évidemment le Flamand d’origine qui débat en français, quoique le téléspectateur tienne compte de cela et montre de l’indulgence, mais ricane au tutoiement et aux fautes de genre et de temps. En cause, l’abandon de l’étude du français en Flandre, pour des raisons politiques.
C’est que le ridicule tue en politique. C’est même la seule arme qui reste au service de la gauche. Le système n’a pas encore réussi à empêcher le rire. C’est heureux.

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