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Magic Circus.

La Belgique est devenue une machine infernale que plus personne ne maîtrise. Les ministres actuels sont à la fois les victimes de leurs prédécesseurs et les bourreaux des suivants.
Il n’y a pas de méthode pour faire « table rase du passé » et repartir dans une saine gestion du pays. L’exécutif ne peut pas le faire sous peine de se saborder et le suffrage universel ne sert plus qu’à « doser » l’influence des partis pour la formation du gouvernement toujours dans la même optique libérale et européenne.
Le piège de l’usine à gaz s’est refermé sur une administration devenue incompréhensible. Si le fédéralisme était remplacé selon le vœu de la N-VA par un confédéralisme, comme c’est bien possible, l’imbroglio serait encore plus grand. Le fédéral devenu le confédéral n’utiliserait pas moins de fonctionnaires. Non seulement les unités confédérées devraient gérer ce qu’elles ne gèrent pas au fédéral en employant plus de personnels, mais en plus se poserait la question de la représentation des États indépendants confédérés à l’Europe des 27. En interne, la question du chef de l’État amènerait une crise de pouvoir, puisque celui-ci n’existerait plus de façon unitaire, mais conduirait à trois chefs d’États distincts. Comment la dynastie pourrait-elle régner avec d’autres chefs d’États sur un royaume qui n’existerait plus ?
Absurdes depuis le début, les réformes des années soixante étaient porteuses non pas d’une réforme simplificatrice, mais d’un chaos prévisible dans lequel plus personne ne s’y retrouve vraiment, rendant le système ingouvernable et dangereux.
La récente incohérence des pouvoirs face au coronavirus est la démonstration magistrale qui manquait aux yeux des électeurs que plus rien n’est possible à coordonner. Ceux qui font figure d’organisateurs, ne sont plus que des petits farceurs qui résistent en fuyant la vérité terrible du présent.
Le seul recours possible ne peut se réaliser, tant l’Europe politique n’existe pas et qu’il est exclus d’imaginer une tutelle de l’Europe sur la Belgique pour ramener ce pays à une organisation saine ou sa disparition : la Flandre fusionnerait avec les Pays-Bas, la Wallonie avec la France et Bruxelles, ville-ouverte, deviendrait la capitale de l’Europe et administrée comme telle.
Cela étant impossible dans le cadre de l’UE, nous nous enfonçons dans la paperasserie, l’inertie et la profusion de lois nouvelles, afin de masquer l’impéritie générale.
C’est un terrain que les politiciens de plus en plus procéduriers et souvent avocats professionnels savent propice au clientélisme et à la corruption et où ils sont le plus à l’aise.

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Le clientélisme est ce qui tient ce disparate État dans un corset sans lequel les entités fédérées fuiraient sans se retourner. Le fédéralisme a été propice au développement des métastases du clientélisme qui se rencontrent désormais partout et même à des échelons minuscules jusque là épargnés, et pas qu’en Wallonie, en communauté française et à Bruxelles. Tous les partis traditionnels qui participent à tour de rôle au pouvoir en sont atteints. Le bazar fédéralisé est dans sa phase particratie. L’étape suivante, l’oligarchie, c’est-à-dire l’inamovibilité des partis représentés par des chefs permanents se prévalant des successions de mandats ininterrompus, c’est pour après l’épidémie, dans la crise économique qui est déjà là.
Le clientélisme tiendra plus que jamais les gens pourvus d’un emploi dans la main « invisible » des partis. Les partis seront obligés de créer de nouveaux emplois pour conserver une base de satisfaits, malgré la crise.
C’est la contribution des élus actuels à l’usine à gaz. Chaque législature voit s’ouvrir de nouvelles activités inutiles, dont la redondance n’est plus à démontrer.
Ce clientélisme a des aspects financiers qui accablent la population, puisque l’octroi d’emplois et de mandats divers permet aux bénéficiaires de se faire des revenus parfois considérables, cautionnés par les partis.
On a vu dans les Intercommunales jusqu’où pouvait aller le système avec NETHYS. Chacun peut se faire une opinion sur la responsabilité de l’ensemble de la clase politique étant bien entendu que Stéphane Moreau ne peut être l’unique responsable du gâchis dans ce cas, qui n’est pas unique.

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