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Ganesh, ça trompe énormément !

Les Gus de la Région wallonne ont une spécialité, ils adorent l’Inde et ses repreneurs.
Lakshmi Mittal a refilé ses sites sidérurgiques de Liège et Dudelange à Sanjeev Gupta, le patron indien de Liberty Steel. Qu’à cele ne tienne, un charmeur de serpents d’acier supplémentaire, aussi embobineur que Lakshmi, n’était pas de trop.
Elio Di Rupo s’était émerveillé du comptoir des Indes en Belgique (1). Notre Pondichéry montois adore les cotonnades bariolées, Ganesh, le bois de santal et les fakirs transgenres. On a compris son hindouisme, du moment que ça ne se passe pas à Mons, on a le feu vert du petit chimiste social pour tout.
Quand Mittal a refilé la patate chaude à son ami Gupta, c’était en 2019, l’ingénierie wallonne s’émerveilla d’un premier investissement de six millions d'euros annoncé par Frédéric Tancrez, directeur du site. "Qui sera suivi d'autres. Les lignes de galvanisation de Flémalle seront également améliorées" assura le CEO Sanjeev Gupta, choisissant parmi les 22 langues de l’Inde, le hindi, la future langue officielle de « Get up Wallonia » !
Hélas ! tout ce qui provient des Indes galantes n’est pas or.

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Nos stratèges en marketting transpirent sur un problème rue du Vertbois à Liège, dans le local aux cornichons où les grands esprits se rassemblent. Fallait-il faire confiance à un CEO local ou cautionner un Indien prestigieux ?
Échaudés par Stéphane Moreau, les voilà baisés par Sanjeev Gupta. Au moins, Moreau volait « raisonnable » et ses gains s’investissaient dans des trains de vie locaux, tandis que l’autre ? Bombay, Bangalore, Hyderabad, Chennai, c’est loin ! Il y a frustration, quand les devadasis de ces contrées lointaines n’offrent leurs corps qu’aux amis de Mittal, c’est tout le staff Vertbois frustré !
Liberty STEEL, dans le top 3 des producteurs d'aciers européens, est un géant du galvanisé aux pieds d’argile ! La faillite de la société anglaise Greensill Capital fait craindre le pire à une majeure partie de la sidérurgie liégeoise. Nos têtes de linotte avaient oublié que Greensill était la "banque interne" de Liberty Steel. À la reprise, on a omis de procéder à une petite enquête, la banque sentait déjà le roussi en 2019.
Évidemment, Arcelor Mittal, probablement de mèche, qui livre Liberty en matières premières, a annoncé qu’il suspendait les approvisionnements.
Une réunion en urgence a été organisée entre les syndicats, inquiets, et la direction liégeoise du groupe. Liberty Steel représente aujourd’hui 760 travailleurs (Ferblatil à Tilleur, Galva IV et V à Flémalle). Cette faillite de Greensill met en difficulté toutes les entreprises du groupe, car sans trésorerie, il y a une incapacité à faire face aux clients, aux fournisseurs… et aux promesses faites à la Région wallonne !
Pour les syndicalistes, la situation est quasiment pliée : au bord du gouffre ! Ils ont déjà ouverts les parachutes dans le cadre d’un conseil d’entreprise extraordinaire. C’est mauvais signe quand on commence à parler d’indemnisations. Les syndicats ?... des enfants de chœur qui n’en reviennent pas et qui réclament du groupe qu’il supporte concrètement les sites en difficultés. Comme si, ceux qui ont organisé l’assèchement de la trésorerie allaient sortir les biftons produits de leur rapine !
Fin de séquence : tous baisés !
C’est un beau coup de Mittal qui empoche 720 millions d’euros pour la revente de ces usines, ce qui du coût aggrave la trésorerie de Greensill qui va fermer les sites à peine rachetés. On se demandait pourquoi Mittal vendait ses usines à un concurrent. On a compris. Le comble, c’est qu’Arcelor-Mittal rachète à moitié prix, ce qu’il vient de vendre.
Damien Robert (PTB) évoquait déjà en septembre dernier, la cata d’aujourd’hui.
Les craintes étaient fondées. Les fonds propres de Liberty Steel sont inexistants. Ce bidule, d’un Tapie indien, rachète d’autres entreprises afin d’obtenir des garanties pour consolider ces anciens acquis par des emprunts nouveaux. C’est un capitalisme à la Ponzi, le pire !
C’est de l’arnaque. Liberty Steel, c’est 35.000 emplois au niveau mondial. Et alors ? cela fait 35.000 personnes qui doivent vivre dans l’incertitude.
Rue du Vertbois, on se demande qui, parmi les nombreux fusibles entre l’ingénierie de la Wallonie conquérante et le ministre Borsus (MR), va sauter pour faire plaisir aux syndicats. Stéphane Moreau a refusé le poste de CEO intérimaire.
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1. Cockerill-Sambre a été rachetée par le groupe Usinor en 1998 (devenu groupe Arcelor en 2001, et groupe ArcelorMittal en 2006).

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