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USA et Russie : l’Europe prise en tenailles.

Nous avons été saturés d’images de l’ancien président américain, grimaçant, se moquant parfois d’infirmes, tonitruant, un bouffon sur ressorts qu’imite Georges-Louis Bouchez.
Le suivant, par contraste, a blanchi sous le harnais d’Obama, calme et décidé. Que laissera son passage dans l’histoire des USA ?
Joe Biden reprend l’OTAN en main, tandis que l’autre traitait bien mal l’alliance.
L’Europe ne doit pas trop se réjouir, étant entendu que l’alliance est avant tout au service de la politique américaine, l’Europe n’en est que la servante fidèle.
Le départ d’Afghanistan des derniers soldats US dès septembre prochain, n’est pas une bonne chose pour nous. Cet abandon en annonce quelques autres pour que Biden se concentre sur deux adversaires, la Russie qui nous concerne directement et la Chine dans lequel nous avons des intérêts économiques qui pourraient devenir stratégiques.
Les GI ne sortent d’Afghanistan que pour aller ailleurs. La mort cérébrale de l’OTAN déclarée par Macron, c’était sous Trump. Ce regain d’attention pour l’OTAN de Biden nous concerne. Nous ne savons rien refuser aux Américains, au point d’acheter leurs avions de chasse au contraire de nos intérêts. Il y a gros à parier qu’une nouvelle guerre froide entre Moscou et Washington va remettre les espoirs à zéro de faire une Europe avec la Russie comme partenaire ; ce qui entrerait parfaitement dans nos intérêts.
Au lieu de quoi, la presse croupion bien mise au pas par le gouvernement belge va reprendre les vieux clichés du temps de l’URSS, pour les appareiller à la nouvelle guerre des mots contre Poutine et nous exciter à le confondre avec Joseph Staline.
La première bisbille nous pend sous le nez, le président ukrainien Volodymyr Zelenski veut intégrer son pays à l’OTAN. Et si Biden le prenait au mot, ce que dit-on, il aurait l’intention de faire, l’Europe se trouverait dans l’obligation de l’applaudir et nous aurions à nous occuper du Donbass, région frontalière à la Russie et qui compte une majorité de russophone. Et pourquoi pas, tant qu’on y est, revenir sur l’annexion de la Crimée par la Russie ?
L’Angleterre, qui vient de sortir de l’UE avec l’intention de nous nuire, est encore dans l’OTAN et pas qu’un peu. C’est le membre le plus écouté des Américains. Boris Johnson ne serait pas mécontent que l’Europe, nulle militairement, soit impliquée dans le conflit du Donbass par l’OTAN interposé. Cela distrairait du Brexit et des conflits qui s’en suivent, frontière avec l’Irlande, cotas de pêche, etc.

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Ce renouveau de l’alliance relance aussi le problème turc. L’intérêt que l’Amérique porte à la Turquie n’est pas partagé par l’Europe qui est, au contraire, irritée contre les manières d’Erdogan. Ce dictateur a une armée à l’appui de ses convictions musulmanes, incompatibles avec l’Occident aux lois laïques et démocratiques.
Là encore, nouvelle courbette de l’UE à l’OTAN, pour se plier aux rapports amicaux des Américains à l’allié turc et oublier les manœuvres navales en méditerranée autour des îles grecques, du chantage d’Erdogan sur les millions de réfugiés stationnés en Turquie venus de Syrie, de Lybie et d’Iraq et de ses louches alliances avec les islamistes contre les Kurdes.
Bref, on s’est découvert fort déçu de Trump, ébranlant même dans leur amour infini de l’Amérique nos américanolâtres. Il se pourrait qu’on le soit davantage de Joe Biden.
Évidemment, connaissant les politiciens belges, exacts reflets de l’Union Européenne, notre amertume et nos divergences de vue passeraient inaperçues sous l’amoncellement de nos courbettes et de nos enthousiasmes de façade.
C’est toujours la même rengaine, dans un monde où les forces en présence s’affrontent au nombre de tanks et de porte-avions, l’Europe est un nain grotesque, que la seule armée turque balaierait en 48 heures, si nous n’avions pas le parapluie nucléaire français.
L’arme nucléaire ne sert plus qu’à ça, quoiqu’on puisse dire qu’elle ne sera jamais utilisée par une Nation consciente de l’apocalypse que son usage encourrait.

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