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Allô, NSO, ici Edwy.

Sommes-nous encore capables de nous supporter, sans trop nous haïr et sans chercher à nous détruire ? Cette question passe avant celle qui touche à la solidarité, attendu que sans solution pour la première, il est superflu de poser la seconde.
Les techniques se sont tellement développées qu’elles mettent à la disposition de tous les pays les moyens d’aller fureter dans les affaire des autres pour un prix de supermarché..
Les États en concurrence permanente privilégient la primauté de la Nation. L’Amérique, alliée de l’Europe est en réalité une prédatrice prête à nous tomber dessus.
L’espionnage règne en maître. Les progrès techniques ont donné aux appareillages et aux hommes un haut degré de nuisance. Les inégalités en moyens financiers partagent les États entre riches et pauvres. Les USA, la Chine et la Russie espionnent tout et tout le monde sans que ça se sache trop, quant aux autres, ça ne se sait que trop bien.
Un service de sécurité marocain a utilisé un logiciel-espion mis au point par une société israélienne pour viser une trentaine de journalistes et de patrons de médias français, selon une enquête publiée ce dimanche 18 juillet dans plusieurs médias.
C’est un espion pas cher, une offre super étoile le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO Group. Introduit dans un smartphone, il permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. Il a été vendu au Maroc, juste avant le rétablissement de ses relations diplomatiques avec Israël, précise Le Monde.
De multiples journalistes et patrons de médias figurent sur la liste des cibles de Pegasus, dans les rédactions du quotidien Le Monde, du Canard enchaîné, du Figaro ou encore de l’Agence France-Presse et de France Télévisions.

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Directement raccordée aux services marocains de renseignement, la dictature de Mohammed VI n’est pas la seule à bricoler dans le pas cher pour rester au top. Au total, douze pays clients de NSO et utilisateurs du logiciel Pegasus ont été identifiés par l'enquête. Il s'agit du Maroc, de l'Inde, du Mexique, de l'Azerbaïdjan, de l'Indonésie, du Kazakhstan, du Rwanda, de l'Arabie saoudite, du Togo, des Emirats arabes unis, du Bahreïn et, enfin, de la Hongrie, seul pays européen mis en cause. A lui seul, le Maroc est soupçonné d'avoir ciblé 10 000 numéros de téléphone ces deux dernières années. NSO est loin d'être la seule entreprise israélienne à être soupçonnée de fournir des logiciels espions à des gouvernements étrangers peu regardants sur les droits humains, avec le feu vert du ministère israélien de la Défense. Le logiciel "DevilsTongue" de la société Saito Tech Ltd, plus connue sous le nom de Candiru, a été utilisé contre une centaine de responsables politiques, dissidents, journalistes et militants, ont affirmé jeudi des experts de Microsoft et de Citizen Lab.
Les États riches développent leurs propres espions électroniques dans l’entre-soi et hors du menu fretin, dont l’Europe. Celle-ci est une proie facile. Sans contrespionnage, archi infiltrée au point que ses fibres secrètes font des volumes à lire partout dans les chancelleries des grands pays espions, les services chinois et américains la méprisent.
Le vol des inventions, le décryptage des brevets pour des mises à disposition des industries de la défense, la pénétration de l’intime des responsables et des notables vont bon train. Ce n’est évidemment pas par sollicitude et altruisme que cet espionnage fonctionne, mais en fonction de la méfiance et d’une haine de ce qui de l’extérieur pourrait nuire à la prospérité et la sécurité de l’État. C’est à peu près les mêmes sentiments de haine sourde qui animent deux employés de banque en concurrence pour un poste supérieur ou deux manœuvres de chantier pour l’emploi de contremaître.
“Si l’humanité veut garder ses chances, c’est maintenant ou jamais qu’il nous faut changer de modèle”, assurait Nicolas Hulot, en juin 2011. Dix ans plus tard, la méfiance et la haine des gens du dessus ont contaminé les gens du dessous. “La communauté scientifique nous alerte depuis des décennies et ses prévisions se réalisent aujourd’hui avec encore plus d’amplitude que ce qui avait été prévu” dit toujours le même.
Cette absolue bêtise de l’humanité conduite par le bout du nez à faire du néolibéralisme après le libéralisme, est le résultat d’une guerre économique qui pour le moment en reste à la concurrence jalouse et haineuse. Nous allons à l’abattoir dans l’inconscience d’un abrutissement collectif que NSO a dû capter sur les téléphones des journalistes.

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