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De désastre en désastre.

Le désastre des eaux relègue à l’arrière plan les désastres anciens. On a oublié que la gratuité des vaccins anti Covid-21 avait été promise aux pays pauvres.
Faut-il que les peuples soient stupides ou amnésiques pour ne pas avoir retenu ce couplet à succès humaniste ? Xi Jinping avait pourtant donné le « la » !
« Le vaccin est un bien non-monnayable pour l’humanité. Il sera gratuit pour tout le monde », disaient dans des envolées lyriques, Macron, Merkel et même Trump. En Belgique, la diva nommée par Charles Michel à sa succession avait des mots admirables célébrant l’ingéniosité miraculeuse des laboratoires et la grandeur du capitalisme.
Combien de fois faudra-t-il le répéter ? Le capitalisme néolibéral n’a cure de ces prophéties dès lors qu’elles touchent à la rente. Les ministres peuvent rentrer chez eux, toute honte bue. Les vrais maîtres des hommes et des choses ont parlé : les vaccins mis au point par les trusts pharmaceutiques sont de l’ordre du privé et le resteront.
Devant cette fermeté que font les puissants ? Il ne leur reste plus qu’à manier le double discours. La realpolitik l’a emporté, au profit des multinationales du médicament.
Malgré le voile épais qui recouvre les accords anticipés de l’Europe érigée pour le coup en coopérative d’achat, des éléments édifiants ont fuité. On s’étonne de n’y pas avoir pensé : la socialisation des pertes et la privatisation des profits est toujours d’application même après les trémolos et les envolées sur le bien commun.
Là-dessus, les électeurs retournent à leurs occupations.
Vous pouvez être sûrs que le temps électoral venu, ils voteront pour ceux qui ont fait publiquement état de leur impuissance ! Comme la tendance est à droite, les libéraux auront une petite pincée d’électeurs en plus et les socialistes, dans la même proportion, en moins.
Mais quelle mascarade et quelle inconséquence de l’électeur ! Il est vrai au point où en est le système, on n’en espérait pas plus.
Les laboratoires ont été subventionnés à coups de milliards d’euros par les États. La Commission européenne a versé plus de 2 milliards pendant la mise au point des vaccins pour la recherche et le développement, puis la production massive des doses, limitant de facto les risques des entreprises.
Malgré cela, ces dernières conservent la haute main sur les brevets, négocient âprement les prix avec les États et restreignent les dons et les reventes éventuels aux pas pauvres. Mme Eva de Bleeker, secrétaire d’État au budget belge, a informé le public de ce scandale et personne n’a moufeté ! On a négocié, AstraZeneca à 1,78 euro, CureVac à 10 et Moderna a 14,68 !

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Les événements que je décris sont vieux d’un an. Le monde a tort de s’en fiche !
C’est tellement caractéristique des pires défauts du système, tellement apparent et incontournable, que l’espérance d’un changement est irréaliste.
La suite estdélectable, la responsabilité juridique des entreprises est restreinte au minimum, en cas d’effets secondaires graves. Les États sont d’accord, au point où ils en sont.
C’est ainsi qu’éclot une nouvelle génération de milliardaires, désignés par le magazine « Fortune » dans la complète indifférence des peuples cocus, laissant les foules hagardes et hébétées à leur sort de pauvres.
Pendant les discours sur la nécessaire gratuité, la Banque européenne d’investissement accordait un prêt de 100 millions de dollars à BioNTech, a condition d’entrer dans les profits à concurrence de 25 millions de dollars ! C’est dire si on y croyait à la gratuité !
Ainsi, madame Lagarde anticipait sur les belles phrases, baratin utile à l’usage des imbéciles, sachant qu’il n’en serait rien.
Dans ce contexte, les populations des pays en développement n’ont jamais été une priorité. Les sociétés pharmaceutiques étant crispées sur leurs brevets, les moyens de leur faire rendre gorge n’existant pas, les gens se sont rangés derrière ceux qui les avaient trompés, comme les petites bourgeoises enivrées des beaux discours de GL Bouchez s’énervent du désir d’entendre les suivants, en se rangeant derrière lui.
On garantira une autre fois et dans une autre occasion l’« égalité de la valeur des vies » entre le Nord et le Sud.

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