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L’unité des Wallons.

Un gros plouf dans la marre, pour le bizutage dont cette chronique aurait été la cible… si elle avait eu de l’audience. Oufti ! elle touchera un nombre limité de lecteurs. Son auteur sera vilipendé, puis on passera à autre chose. Le scandale est en proportion du nombre de curieux. L’insignifiance a ceci de bénéfique que les censeurs se fichent d’un texte qui n’aura aucune influence. Un peu à la manière de Didier Reynders en 2019, quand il était colleur d’affiches. Le drôle placardait, derrière les palissades plutôt que devant, l’effigie du président de la section MR de Bruxelles, par inimitié et rancœur. Personne ne s’en était aperçu, même pas Charles Michel, c’est dire !
Le plouf de mon caillou concerne la fameuse unité des Wallons formant une Nation.
Autant de foutaises que celles des efforts de Di Rupo à son terminus, pour faire de Mons une capitale de fait de la Wallonie.
La différence entre la population de Charleroi et celle de Liège est à peu près pareille qu’entre un végétal et un mammifère !
Cette différence m’a toujours profondément surpris et étonné. Elle ne tient pas aux patois presque plus parlés de nos jours, comme si un Letton essayait de se faire comprendre d’un Bantou (Elle doit être aussi forte entre un Anversois et un Tongrien), mais de tout le reste.
La plupart des Liégeois ressentent ce que je ressens, quand ils mettent les pieds à Charleroi pour y rencontrer des gens qu’ils ne connaissaient pas la veille, sinon très sommairement.
En 2008, il n’y a pas si longtemps, Charleroi se voyait décerner par le journal néerlandais De Volkskrant le titre peu honorable de "pire ville au monde".
À l'époque, Charleroi était comparée à "Dutrouxland", les commerces fermaient les uns après les autres et le projet Rive gauche ne représentait alors qu'un vague espoir abstrait de réhabilitation pour la capitale du Pays noir.

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Est-ce l’effet Covid, mais la désolation y est aussi perceptible treize ans plus tard. Il y a fort à parier qu’un Borain de passage à Liège fasse la même réflexion. Est-ce illusion de ma part, fantasmagorie ? La différence entre les deux villes est affaire de couleurs. Charleroi fait plus gris, plus sale avec un air délabré plus qu’à Liège où le vide et la désolation prennent des allures d’affiches et de palissades plus claires et plus bariolées.
Est-ce cela qui détermine les caractères ? La mentalité y est si différente qu’on y trouverait à redire jusqu’aux partis politiques. Le PS de Charleroi n’a rien à voir avec le PS liégeois jusque dans sa définition des classes sociales. On n’y sent pas un abîme entre les chefs du parti et la population comme à Liège. Est-ce l’effet Magnette ? Et à Liège, l’effet des affaires qui fait de l’élu, y compris libéral, un combinard et un malhonnête d’office ?... difficile à dire.
Le centre commercial Rive gauche dont Magnette à tant parlé à Charleroi, s'est installé au centre-ville et les multiples initiatives commerciales, culturelles et artistiques ont l’air de plantes en pot mal entretenues et qui fanent devant un public navré. Au contraire du Passage Lemonnier à Liège aux boutiques fermées tout aussi nombreuses, mais dont on a l’impression que la fermeture est passagère en vue des transformations, avec un effort de propreté des commerces anéantis par la crise, comme si les devantures étaient des tombes fleuries par des mains anonymes. La nuance est imperceptible, mais elle est de taille. Liège est un oiseau mort dont les plumes restent colorées et Charleroi ressemble à un rat mort devant une bouche d’égout. La ville-fantôme pourrait y faire le nouveau décor d’un western remake de la tentative de Brel, convertir les terrils et les tôles rouillées du Borinage en Far-West.
M6 a décrit Charleroi comme “le quart-monde de la Belgique”, c’est un peu l’impression que peut avoir un Liégeois de passage. Territoire à l’arrêt, laissé à l’abandon”, explique M6 décrivant Charleroi pour ses téléspectateurs français.
Tout le Borinage n’est pas aussi abattu. On a le sentiment que cette ville a renoncé à se battre, que ses habitants ont démissionné de leur citoyenneté. Charleroi n’est pas capitaliste, loin s’en faut ; mais par son apathie, elle semble résignée à suivre le triste convoi jusqu’au bout.
Liège a cette fierté de ne pas suivre l’enterrement. Cette ville recèle quelques Tchantchès qui ne demandent qu’à botter les fesses des « élites » stupides qui ont fait de la Belgique une usine à gaz, au milieu d’un terrain vague.

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