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USA. Les leçons d’une déroute !

Cela fera vingt ans en septembre que les Américains sont en Afghanistan, ils n’ont tiré aucune leçon de leur expérience sur le terrain, tant du point de vue militaire, que du gouvernement civil, mis en place à la mode occidentale.
La corruption était visible de tout le monde. Il était facile aux Américains de s’occuper eux-mêmes des fonds consentis aux autorités du pays, surtout du point de vue militaire, afin de les doter d’une armée bien équipée et d’une solde conséquente pour attirer le militaire de carrière.
Il suffisait ensuite d’aguerrir ces soldats en leur donnant des missions d’affrontement avec les Talibans.
Tous les stratèges en conviennent, rien de cela ne s’est produit ! Voilà six mille soldats US à garder jusqu’à fin août l’aéroport de Kaboul pour déménager leur matériel et si possible sortir du pays les personnels afghans qui ont secondé les troupes occidentales. Cette fuite est aussi mal organisée que ne l’a été l’occupation du territoire afghan durant vingt ans !
Ce n’est pas la première guerre moderne que les Américains perdent sèchement. Mais, celle-ci est la plus révélatrice d’une incompatibilité de faire la guerre dans l’espoir de la terminer par l’adoption des peuples concernés au système économico-démocratique que nos libéraux chérissent plus que tout.
Aveuglés comme ils le sont par la pauvreté et l’injustice générées par ce système à l’intérieur des démocraties, il leur paraît, au contraire, tellement merveilleux qu’ils persisteront à l’avenir. Voilà qui met l’Europe en danger plus que jamais, tributaire du parapluie de l’OTAN, pour le reste, économiquement dans les mains des Américains et de la Commission européenne.
Il suffit de regarder la politique intérieure belge et son extension dans ses rapports avec les démocraties, l’Europe et l’OTAN pour être convaincu que nous courons vers des nouveaux désastres sur tous les plans, militaires, économiques, sociaux et environnementaux.
Tout cela est dû à l’inamovibilité des personnels politiques dans les projets de l’économie de marché, sous la double bannière étoilée de l’Europe et des USA.
De fait, les discours d’un Georges-Louis Bouchez dans l’inconscience géostratégique sont plus préjudiciables à notre sécurité et à notre avenir, qu’un discours de Poutine parmi les plus virulents à notre égard.
Si encore ces écervelés s’entouraient de stratèges connaissant l’histoire plutôt que cette suite d’avocats aux chausses d’autres avocats, comme Charles Michel et Didier Reynders, dans l’unique but de faire la même chose, par complaisance et bêtise !
À défaut d’étudier la stratégie de Napoléon depuis ses victoires sur beaucoup de champs de bataille et même ses défaites, que ne s’intéressent-ils à Carl von Clausewitz qui a rédigé un traité de la guerre « Vom Kriege » après les guerres napoléoniennes entre 1816 et 1830.
Tout qui a une parcelle d’intelligence s’est intéressé à cet ouvrage, de Lénine et Mao Zedong méditant sur la guerre révolutionnaire ; Raymond Aron se penchant sur la stratégie à l’ère nucléaire ; à chaque nouvelle époque stratégique, les enseignements de l’écrivain prussien éclairent la théorie militaire.

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Que dit ce général à monocle et colonne vertébrale en i ? Il démontre avec force la compénétration du politique et du militaire dans l’acte de guerre. Sa seconde idée maîtresse est celle de la « guerre absolue » : la dialectique propre à la lutte militaire implique l’« ascension aux extrêmes » et la recherche de l’anéantissement de l’adversaire. Idées qui n’épuisent pas la richesse de l’ouvrage, De la guerre, qui se signale comme l’un des traités de stratégie militaire les plus influents jamais écrits.
Oui, la guerre est une sale chose et l’honnête homme n’y est forcé que lorsqu’on attente à sa liberté. Mais, une fois qu’on y est, il faut la finir non pas par la fuite, mais par l’anéantissement de son adversaire. À force d’écouter les prêches socialo-libérales, nous sommes mûrs pour nous laisser pousser la barbe et empaqueter les femmes dans des voiles, des pieds à la tête pour faire plaisir à Allah !
Or, nos démocraties prêcheuses, verbeuses et contentes d’elles-mêmes pensent tenir le monde par ses gadgets et le mirage de ses milliardaires fortement soutenus par la presse et par des gamins malhonnêtes à la façon Bouchez, comme étant des exemples de vie possible pour tous. Et c’est encore le cas aujourd’hui, malgré la honte de Kaboul, la perversité du capitalisme et la sottise des stratèges du Pentagone.

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