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Dérive des partis.

La dérive vers un régime entre démocratie et oligarchie des présidents des partis s’accentue. Le Gouvernement flamand vient de rejoindre le wallon sur la nomination des bourgmestres. Il suffit de coaliser deux listes sous l’étiquette « Intérêts communaux » pour dorénavant exclure l’électeur du choix des bourgmestres. De quoi deux minorités coalisées parlent-elles, mais de qui aura le maïorat !
Trois ans avant les élections, les palabres vont bon train en ce sens et dans 90 % des cas, les partis de la majorité savent qui sera bourgmestre, rendant ridicule le passage par les urnes aux communales.
Les grands corps de l’État, depuis la pandémie, se permettent de s’insérer dans la vie politique et font pression sur les élus en partant du principe que les propos réducteurs et la désinformation sont des éléments d’influence extérieurs à la démocratie et qu’il faut désormais des « voix autorisées » pour contrer Facebook et Wikipédia. Vandenbroucke est devenu le rapporteur des experts qui lui compliquent la tâche en n’étant pas d’accord entre eux.
Qui autorise « ces grandes voix » conseillères, sinon elles-mêmes, à jouer au chat et à la souris avec le gouvernement ?
L’électeur est devenu le spectateur d’un spectacle où il aurait dû être acteur. La scène est encombrée de diplômés de diverses disciplines qui tiennent lieu de passeport à défaut de talent.
Depuis longtemps les classes sociales ouvrières et employées ne sont plus représentées au plus haut niveau. Celui-ci loin de s’en inquiéter recrute tant et plus dans la bourgeoisie d’affaire pour faire carrière. Dorénavant, on postule auprès des présidents de parti comme on va chez ArcelorMittal déposer son cv d’ingénieur. « Faire » député en attendant de « faire » ministre est devenue une profession comme les autres. Les avocats sont les postulants « naturels » des premières places, des partis, de la députation au gouvernement, parce que c’est la profession qui est la mieux adaptée à plaider « non coupable » dans les affaires de pot-de-vin.

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Le pouvoir ainsi dilué dans une seule classe sociale a monopolisé le « camp de la raison », reléguant les différentes formes de mécontentement dans le camp du populisme !
Cette classe désormais dominante, se voulant au-dessus de la mêlée, s’emploie à faire respecter sa politique d’austérité, en accord avec une Europe alliée d’office des États-Unis. Ainsi on a le total asservissement.
La béatitude de la réunion des 27 et l’Europe est confondante devant le modèle d’évaluation du Government Accountability Office (GAO) américain. Les médias, même si les rédactions sont composées de pauvres diables parfois aussi mal payés qu’une caissière de chez Carrefour, ont épousé la grande cause du raisonnable contre le populisme.
Le remplaçant de Frédéric Daerden à la commune de Herstal, a interdit un meeting politique sous prétexte qu’il est d’extrême droite (Chez nous), augurant que des troubles sur la voie publique pourraient en résulter. On voit bien là un des effets de la « bienpensance » antidémocratique par excellence, mais qui, se faisant, est la pensée dominante devant laquelle on s’incline sous peine d’être hors-circuit.
Sous couvert d’information des citoyens, La Meuse reprenant l’information sans ouvrir le débat sur la question du droit de chacun à s’exprimer politiquement, prend en réalité parti pour l’ordre établi, sans en examiner la nature, ni en critiquer les effets. Ce journal ne fait donc pas du journalisme en servant de caisse de résonance à l’oligarchie.
Loin d’être une avancée démocratique, l’asservissement des élus aux présidents des partis se traduit d’abord par un alignement sur le modèle anglo-saxon : l’institution de contrôle intervient comme un « chien de garde » qui vérifie, grâce à des indicateurs de performance, l’efficacité de l’exécution budgétaire. L’image du parlement britannique avec Boris Johnson au pupitre est saisissante. Derrière lui ses ministres grognent leur satisfaction. C’est d’autant plus frappant que la parlement régional wallon est disposé en face à face, comme son collègue britannique.
Depuis que l’oligarchie tranche de tout sans concertation avec les citoyens, le Covid-19 et l’épidémie ont permis, par opportunité, des initiatives et des solutions qui ne se trouvent nulle part dans la Constitution, légitimant les « dispositions en cas d’urgence ». Il n’a échappé à personne que cette large interprétation de la Constitution s’est étendue à d’autres domaines, comme la sécurité face aux salafistes musulmans. En macroéconomie, De Croo s’appuie sur les analyses d’autres institutions, comme le FMI quand il s’agit de réduire les dépenses et augmenter les impôts. L’oligarchie nourrit la circulation de l’expertise libérale. Sous couvert d’information des citoyens, elle contribue à la saturation du débat public.
La dérive continue.

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