Trahison !
Le grand Charles, ne pas confondre avec le petit, pouvait dire « je vous ai compris », quand quelques cris et quelques bribes de raisonnement montaient du peuple à ses oreilles. Les libéraux modernes (PS-MR) sont bien incapables d’en dire autant. Ils interprètent non plus sur ce qui surnage d’intentions populaires, mais ce qu’ils tirent de leur fonds de commerce politique venant d’eux-mêmes, et ça se voit.
C’est GB Bouchez qui part en croisade contre les chômeurs de longue durée et Di Rupo qui s’en prend aux non-vaccinés comme s’ils étaient des variants du virus. Les journaux brouillant les pistes, personne ne sait quelles sont les préoccupations des gens. Et c’est bien plus grave encore quand tout ou presque du corps électoral s’irrite qu’on le prenne pour un concentré de minus sans importance, en prétendant l’avoir percé à jour.
Qu’on s’étonne que le peuple réponde par un haussement d’épaules et tourne le dos à ce qui est devenu un spectacle sans spectateur où prestent les comédiens d’une troupe sans succès, dont le régisseur est Alexander De Croo.
Le sommet du ridicule a été atteint lorsque Sophie Wilmès s’est mêlée de redorer l’image d’Épinal de l’Amérique après le fiasco d’Afghanistan. Les américanolâtres libéraux (PS-MR) l’ignorent par conviction personnelle, mais les Belges en ont assez des pauses et minauderies de la dame qui calque sa conduite sur l’hystérie militante de son président de parti.
Ils ont percé à jour les intentions des États-Unis qui ne restent jamais humbles longtemps et ont décidé de se refaire une santé sur le dos de l’Europe. Un mois après la déroute afghane, l’ordre impérial est reparti pour la gloire du capitalisme à l’américaine. La gifle que Washington vient d’infliger à Paris en témoigne, les grandes manœuvres pour arrimer l’Europe à la mauvaise querelle avec la Chine battent leur plein.
Ce serait vraiment un comble que, dans la course à l’échalote entre les USA et la Chine pour détenir le trophée du premier État le plus puissant au monde, nous jouions les supporters de l’un en lui servant de béquille, en oubliant notre propre destin, au point d’aider à frapper l’autre.
À peine les talibans s’emparaient-ils de l’aéroport de Kaboul que les néoconservateurs ressortaient de leurs tanières, en déclarant que l’Occident avait « perdu l’Afghanistan », impliquant ainsi l’Europe dans cet échec, en nous en faisant même porter le chapeau dans une certaine presse.
Depuis, on a le sentiment que le camp des « mauvais Belges », c’est-à-dire ceux qui ne pensent pas exactement comme Bouchez et Wilmès sur la politique que l’Europe et la Belgique devraient avoir avec Washington, est devenu définitivement majoritaire.
Le pendant de la politique intérieure, la politique extérieure, ne devrait pas se résumer à un alignement sur les USA.
Pourquoi l’Europe compte-t-elle si peu dans le monde, quoique étant un mastodonte économique ? Mais parce qu’elle n’a pas de politique personnelle et qu’elle copie, bis repetita, ce que font les USA !
Voilà que ressurgit l’affaire de Formose, cette île chinoise sécessionniste du continent depuis Tchang Kaï-chek. L’occasion pour Washington de réaffirmer qu’il ne reculerait pas devant le prochain combat. « Nous sommes plus en danger qu’avant. Et nous allons devoir investir davantage pour garantir notre sécurité ». « Après avoir répandu le chaos au Proche-Orient, les États-Unis tournent donc leur regard vers le Pacifique et dirigent leur marine contre la Chine ». (Le Monde)
Et l’Europe, et la Belgique, c’est-à-dire nous, dans ce qui se prépare et ressemble à un nouveau casse-pipe, que faisons-nous ? Encore que ce nous, soit un délicieux euphémisme, car on devrait plutôt dire « eux » nos dirigeants, après que le fossé qu’ils ont creusé se soit encore approfondi ?
Voilà ce que c’est d’avoir démissionné et abandonné l’idée d’être une troisième puissance mondiale !
Non pas pour vendre mieux, mais parce que nous sommes dans un monde en transformation très dangereux.
Notre ennemi à tous dans l’expectative de ce que vont faire les USA est intérieur. C’est la coalition libérale (MR-PS) complètement acquise à la politique américaine, assujettie au dollar et complètement sous la coupe de l’armée américaine.
D’elle en ces moments décisifs, nous ne pouvons attendre que trahison à la cause européenne.
Que vont faire ces traitres à la démocratie et à l’éthique du peuple ? La réponse est dans la question.