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Vœux de Noël !

Ma claque de tous ces ténors du barreau qui vocalisent en politique, grâce aux meilleurs cachets que leurs prédécesseurs se sont votés et dont ils profitent. Mon compte de ces abrutis du diplôme, Elio, Reynders, Michel, Bouchez et consort, ils quittent une profession hautement qualifiée pour une autre hautement rémunérée. On ne croit pas une seconde à leur vocation, l’amour du peuple, etc.
Ces gonocoques de l’affèteries planqués dans le néolibéralisme me dégoutent au point qu’ils m’encouragent à l’invective, a contrario de mon penchant naturel pour l’indulgence.
Encore une fois, peut-être la dernière de l’année, le programme néolibéral tire sa force sociale de la force politico-économique de ceux dont il exprime les intérêts : actionnaires, opérateurs financiers, industriels, hommes politiques conservateurs ou sociaux-démocrates convertis aux démissions rassurantes du laisser-faire, hauts fonctionnaires des finances, d’autant plus acharnés à imposer leur propre dépérissement que, à la différence des cadres des entreprises, ils ne courent aucun risque d’en payer les conséquences. Ce joli monde tend à favoriser la coupure entre l’économie et les réalités sociales, et à construire ainsi un système économique conforme à la description théorique, une sorte de machine logique, qui se présente comme une chaîne de contraintes entraînant les agents économiques.
Foutre d’étron de la papesse Jeanne, en voilà assez de la gueulante dans les déserts.
Les Bouchez-Georges-Louisristes baguenaudent sous les charmilles du bien-être. Ils vantent leur système comme s’il n’y avait que lui, clament qu’on ne peut s’en passer et refusent même d’envisager la plus minuscule modification de cette merde ambulante (3 millions de pauvres en Belgique). Di Rupo a ressuscité, sous les bravos, l’insulte culte du temps de la guerre froide « communisss ! ».

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Ne voient-ils pas la vie dans la rue ? Ces foutriquets de la dolce vita ne sortent jamais de chez eux ? À compter toutes ces misères pour rien, ces drames extrêmes de la pauvreté que sont les parents qui ne peuvent plus nourrir leurs enfants, n’empêchent pas leur digestion, ne les empêchent pas de dormir ?
Coup de sabre dans l’eau, verbiage de singe vert d’Amazonie, tous les raisonnements extérieurs glissent sur la peau de ces tordus du grand barnum du marché unique, sans les atteindre.
La mondialisation des marchés financiers, jointe au progrès des techniques d’information, donne aux investisseurs la possibilité de comparer de manière permanente la rentabilité des plus grandes entreprises et de sanctionner en conséquence les échecs relatifs. Les entreprises s’ajustent de manière de plus en plus rapide aux exigences des marchés, sous peine de perdre la confiance et le soutien des actionnaires soucieux d’une rentabilité à court terme. Cette navigation à vue des directions financières oriente la politique en matière d’embauche, d’emploi et de salaire.
Georges-Louis qui sait à peine lire et écrire doit quand même comprendre !
Et nous voilà Grosjean dans le règne absolu de la flexibilité, avec les recrutements sous contrats à durée déterminée, les intérims et les « plans sociaux » à répétition, et, au sein même de l’entreprise, la concurrence entre filiales autonomes, entre équipes contraintes à la polyvalence et, enfin, entre individus, à travers l’individualisation de la relation salariale : fixation d’objectifs individuels ; entretiens individuels d’évaluation ; évaluation permanente ; hausses individualisées des salaires ou octroi de primes en fonction de la compétence et du mérite individuels ; carrières individualisées ; stratégies de « responsabilisation » tendant à assurer l’auto-exploitation de certains cadres qui, simples salariés sous forte dépendance hiérarchique, sont responsables de leurs ventes, de leurs produits, de leur succursale, de leur magasin, etc., à la façon d’« indépendants » ; exigence de l’« autocontrôle » qui étend l’« implication » des salariés, selon les techniques du « management participatif », bien au-delà des emplois de cadres. Autant de techniques d’assujettissement rationnel qui, tout en imposant le surinvestissement dans le travail, et pas seulement dans les postes de responsabilité, et le travail dans l’urgence, concourent à affaiblir ou à abolir les repères et les solidarités collectives. (Cette explication est inspirée du regretté Bourdieu.) Pour ces incultes quand même, Bourdieu, ce n’est pas rien !
L’institution pratique d’un monde darwinien de la lutte de tous contre tous, à tous les niveaux de la hiérarchie, qui trouve les ressorts de l’adhésion à la tâche et à l’entreprise dans l’insécurité, la souffrance et le stress, ne pourrait sans doute pas réussir aussi complètement si elle ne trouvait la complicité des dispositions précarisées que produit l’insécurité et l’existence, à tous les niveaux de la hiérarchie, et même aux niveaux les plus élevés, parmi les cadres notamment, d’une armée de réserve de main-d’œuvre docilisée par la précarisation et par la menace permanente du chômage. Le fondement ultime de tout cet ordre économique placé sous le signe de la liberté, est en effet, la violence structurale du chômage, de la précarité et de la menace du licenciement qu’elle implique : la condition du fonctionnement « harmonieux » du modèle micro-économique individualiste est un phénomène de masse, l’existence de l’armée de réserve des chômeurs.
C’est clair, non ? Ne pas en vouloir discuter, c’est s’affirmer l’ennemi du genre humain.
Je souhaite à tout ceux qui ne se réclament pas de ce monde de tordus, un joyeux Noël.

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