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La mouche à merde.

Rififi au local du MR, avenue de la Toison d’Or à Bruxelles. Une mouche au métathorax d’un vert intense, vulgairement appelée « mouche à merde » semble apprécier les salles et les bureaux de cet honorable lieu du libéralisme avancé.
Rien n’y a fait ! Bouchez l’a poursuivie à la raquette électrique, en vain. Miller a cru l’attraper et a même écrasé quelque chose sur le dossier spécial « chômeur de longue durée » avec son beau mouchoir ourlé par une dame du comité Jean Gol. C’était un glaviot à la pistache très ancien qui s’était comme consolidé au temps où le petit Chastel avait l’habitude de cracher partout.
Comme les joyeusetés vont par paire à la Toison d’Or, il avait été question de glorifier l’attitude héroïque de Charles Michel face aux hordes sauvages dans une rue de Kiev, parant les missiles comme pluie sous un pépin. Hélas, une information venant de la CIA d’un informateur de source sûre, ami personnel du génie montois, avait signalé tout juste avant la venue d’une fanfare, que le seul missile tiré était tombé à 37 km du centre-ville !
C’est devant cette information désastreuse, avec la mouche à merde toujours bien vivante perchée sur le porte-buvard du bureau, que le président en exercice, monsieur Bouchez soi-même, recevait un type mystérieusement caché sous des lunettes solaires, spéciales Rayon X.
Immédiatement reconnu par Jean Dénonce, journaliste au Soir, planqué devant le local des Bleus, comme étant Peter Schiff, économiste devenu célèbre pour avoir prédit la crise financière de 2008 plusieurs mois à l’avance, la Direction du Journal téléphona à « qui de droit » qui lui interdit de publier la nouvelle étant entendu que le caractère mélancolique de l’économiste n’était pas de nature à rendre le moral aux membres des Clubs de la Bourse.
Et en effet, grâce au capteur russe astucieusement introduit dans l’abdomen de la mouche, le Kremlin put décrypter la conversation entre les deux géants de l’économie mondiale.
La Pravda, sur ordre de Poutine prépara sa première page à sortir dès le lendemain.
« Peter Schiff prévient que l’économie américaine est sur le point de s’effondrer à nouveau. Cette fois, il ne s’agira pas d’une répétition générale comme au début de la crise du coronavirus ».
La CIA étant à même de produire le texte exact depuis les locaux de la Pravda, nous pouvons vous faire le compte-rendu exacte de la conversation entre le président du MR et Peter Schiff.
« Les marchés boursiers ne se portent pas bien. Depuis la réunion sur les taux d’intérêt de la Réserve fédérale la semaine dernière, les courbes de prix sont devenues rouge sang. Aujourd’hui, on assiste à une reprise fragile, mais les experts préviennent qu’une période volatile nous attend. Les investisseurs craignent, entre autres, qu’un resserrement trop rapide de la politique monétaire américaine n’entraîne une récession. « Mais même si une récession est évitée, nous voyons un risque de baisse sur les marchés boursiers », a déclaré David Kostin, stratège chez Goldman Sachs, en début de semaine.
Le Bel20, après une reprise minime (+0,5 pour cent) mardi, se négocie toujours en baisse de 10 pour cent par rapport au début de l’année. L’Eurostoxx50 a déjà perdu 18% depuis le début de l’année 2022. Le Nasdaq, quant à lui, est dans un marché baissier. L’indice technologique a déjà perdu 25% cette année. Pour les autres indices américains également, l’avenir est tout sauf rose.
Nous ne demanderons pas aux entreprises de fermer, elles n’auront d’autre choix que de le faire. Des dizaines de millions de personnes seront licenciées et leurs emplois disparaîtront à jamais. »
Ce n’est certainement pas la première fois que Schiff fait une prédiction aussi inquiétante. Il a attiré toute l’attention il y a plus de dix ans lorsqu’il a été l’un des rares analystes à prédire la crise financière de 2008 plusieurs mois à l’avance.

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Schiff s’en prend également aux cryptomonnaies avec régularité. Plus d’une fois, il a prédit la fin du bitcoin et des autres monnaies numériques. Jusqu’à présent, cette prédiction ne s’est pas réalisée. Néanmoins, le marché des cryptomonnaies souffre également de ce qui se passe sur les marchés financiers. La valeur du bitcoin a diminué de plus de moitié depuis son sommet en novembre. À cette époque, la pièce valait 68.000 dollars. Aujourd’hui, vous payez 31.000 $ pour la plus grande cryptomonnaie du marché.
Plusieurs experts ont déjà noté que les mouvements du prix du bitcoin reflètent de plus en plus les fluctuations des actions technologiques américaines. Selon M. Schiff, cette corrélation va bientôt prendre fin. « Je pense que cette corrélation pourrait se briser si le Nasdaq a un rallye de marché baissier (un bref rebond des prix des actions dans un marché baissier NDLR) alors que le bitcoin continue de chuter ». Le milliardaire Mike Novogratz pense également que cette corrélation va se rompre et s’attend à « plus de douleur à l’avenir » sur les deux marchés.
Après le départ de M. Schiff l’ambiance n’était pas des meilleures, avenue de la Toison d’Or. On raconte même que le président s’est réfugié dans les toilettes, devant la porte desquelles d’aucuns entendirent des sanglots.
C’est Miller qui le premier reprit ses esprits.
- Mais, Sire, le peuple ne sait rien de tout cela, et combien même aurait-il la finesse de comprendre, qu’il ne le croirait pas.

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