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L’Union des Gauches en France.

En tant que parti politique, le PS français n’a presque plus d’électeurs. Il reste quand même bien implanté dans la ruralité et la proximité des centres au niveau des petites municipalités.
La candidature grotesque d’Anne Hidalgo à la présidence, avec ses interventions malheureuses, avait fait plus de tort qu’autre chose.
Le dernier Conseil fut houleux parce que se rallier à la proposition d’unification des gauche des Insoumis était une révolution pour les dirigeants, presque tous d’anciens du temps de la splendeur du PS, les éléphants !
François Hollande, qui n’en rate aucune, joue un peu les « Sarkozy » aux Républicains dans ce qui reste des caciques du parti. Son influence n’a cependant pas perturbé la volonté d’union des gauches.
L’ancien premier secrétaire avait pourtant alerté au maximum « Je pense que cet accord ne sera pas accepté parce qu'il est inacceptable. Ce que je représente c'est une fidélité, un engagement profond. »
François Hollande l’a eu dans le baba.
Dans la nuit du 5 au 6 mai, son parti a validé l’accord à une forte majorité. L’union de la gauche est désormais composée de quatre partis : LFI, EELV, PCF, PS.
C’est historique !

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Aux législatives qui se profilent, ce sera le seul regroupement contre « Renaissance » la resucée d’En Marche de Macron, regroupant la « France amoureuse » du pouvoir bourgeois. La droite classique reste sur sa position de ne vouloir aucun compromis avec Marine Le Pen et Eric Zemmour. Le parti de Valérie Pécresse se condamne ainsi à la marginalité. Il est même possible que de défection en défection, madame Pécresse finisse ministre dans le nouveau gouvernement Macron, ce qui serait le mauvais coup de trop.
Sentant le danger du rassemblement à gauche, Macron a musclé « Renaissance » y intégrant le MODEM de Bayrou et le parti local d’Edouard Philippe.
Que la gauche fasse un bon score aux législatives, c’est certain ; qu’elle devienne la majorité à elle seule, ça l’est moins.
Les institutions de la démocratie bourgeoise sont là, et nous devons faire avec, le cas échéant en prenant part à leur jeu. L’Europe a singulièrement compliqué la tâche. Métamorphoser en une vraie démocratie participative ce qui s’appelle aujourd’hui une démocratie par délégation reste une gageure.
La liberté citoyenne est trop souvent confondue avec la liberté d’entreprendre. Pour que cette dernière tombe et concerne exclusivement le moyen de faire fortune en exploitant les autres, il y une marge qui sera défendue, n’en doutons pas, par les partis de droite jusqu’à la mort.
C’est toute une philosophie sur la question de la démocratie qui est en jeu. Le capitalisme semble avoir encore devant lui tout un avenir conforté par les règles internationales du commerce soutenues par les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Pour certains, rien n’est plus urgent que de se précipiter dans les législatives après la présidentielle, d’en démontrer les vertus qui transformeraient un choix d’électeurs en une sorte de démocratie prolétarienne. On ne sait jusqu’où irait les forces libérales vaincues sur un seul scrutin pour annuler ou briser ce dernier au nom d’une nécessaire reprise de la Nation, de salubrité publique, transformant ce qu’il resterait de démocratie en une dictature du capitalisme.
Quand on appartient à des formations politiques qui, ne vivant que par les débouchés institutionnels, en partie liées aux institutions, la chose se comprend. On peut difficilement demander à des forces conventionnelles de débiner le jeu en vue duquel elles se sont constituées. Dans la coalition nouvelle de la gauche, suivant ce principe, c’est encore le PS le plus fragile et le plus apte à retourner sa veste.
Quant au système en place, changer « En Marche » par « Renaissance » en dit long sur cinq années de pouvoir absolu d’un parti sans implantation profonde dans la population, sans autre motif que de faire nombre à chaque proposition du Président.
Le parti de Macron renaîtrait donc d’un Moyen-âge qui n’est rien d’autre que celui que le président a créé ! Le cynisme de M. Macron est particulièrement visible en matière d’écologie. « Largement indifférent aux questions de l’environnement pendant sa présidence, il annonce soudain une “Fête de la nature” semblable à la Fête de la musique et promet que « les grands patrons seront verts et écoresponsables” ». Une telle « Fête » est déjà programmée en mai depuis 2007.
Que va-t-il se passer si la gauche devenait un parti important et qu’il ne resterait plus à Macron que d’aller pêcher à droite les quelques députés manquant pour faire malgré tout une majorité ?
Il serait dans l’obligation de durcir davantage sa politique antisociale.
Il faudrait alors craindre le pire quand un État suit de trop près des directives libérales. La gauche renforcée ne pourrait accepter les joyeusetés qu’on connaît déjà comme la retraite à 65 ans.
On entrerait dans une période de turbulences graves, dont l’issue paraît incertaine, tant Macron pourrait compter sur l’Europe et les forces conventionnelles des pays, comme la Belgique, parfaitement intégrés dans le système libéral et pas près d’en sortir.

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